lien vendredi :  hellfest-2025-jour-2-vendredi

 

   

Vestige, ce superbe projet français que nous avons eu le plaisir de voir plus tôt dans l'année chez nous (lien live report Bateau Ivre – Tours 05.04.2025 et notre chronique de l'album JANIS ) se retrouve déjà programmé sur un festival comme le Hellfest ! Ce qui est amplement mérité. Quelle chance de les voir en live avec un son aussi massif que celui de la scène Altar. Toute l'émotion du groupe peut s'exprimer à sa juste valeur.  

 

Ces passages au chant saturé et pourtant pleins de retenue avec la batterie de Quentin qui tabasse. Où les moments plus lents niveau tempo, avec un chant bien guttural, qui prennent un relief impressionnant en live. Le contraste avec les parties plus aériennes en est décuplé. Pour un jeu d'émotion et de sensations qui fait très plaisir à entendre.


Bravo pour cette prestation de si bon matin.  
 

 

 

Lunar Tombfields 

 

Avec un soleil voilé en ce début de matinée, si vous étiez bien avancé sous la tente Temple, vous vous retrouviez entraînés dans la noirceur du groupe Lunar Tombfields. Leur black metal atmosphérique est à la fois violent et aérien. Avec un chant déclamé qui a des airs de discours ou de litanie, vous êtes en permanence sollicité par la musique. Là où certains groupes vous noient sous un déluge de sons, Lunar Tombfields travaille ses mélodies pour vous offrir de nombreuses variations qui donnent une nuance appréciable à leur black metal. Toutes ces différences dans leur son, avec de jolis breaks, vous font écouter un black métal riche et solide. 

Les connaisseurs qui étaient là ce matin ne peuvent que se féliciter de s'être levés tôt. 

   

 

Pour écouter leur interview :

Pour télécharger l'interview :  itw.Lunar.Tombfileds.Hellfest.2025.mp3

 

The midnight ghost train

     

Quel concert. La dernière fois que je les ai vus. C'était dans la cave d'un bar de Tours avec 40 personnes. J'ai retrouvé la même intensité sur la Valley ce midi !  

Cette intro de concert avec la basse qui commence toute seule, puis la batterie et quand le guitariste chanteur arrive, les instruments s'éteignent et le trio entame quelques mesures a cappella façon blues/folk bien roots. 

Et ça enchaîne avec leur énergie rock façon locomotive. 

La batterie est ultra-minimaliste. Ce qui suffit largement à envoyer du lourd. Avec tous ces changements de rythme, ces coups très précis pour appuyer quand il faut . Avec une basse rebondissante à souhait qui claque bien tout en gardant une belle rondeur. Et ce son de guitare bien tranchant qui vous booste avec une légère saturation. 

Et bien sûr cette voix bien défoncée du chanteur qui résonne. 

Un petit incident technique sur un ampli et un changement de corde a obligé le groupe à une pause imprévue. Mais peu importe, ça fait partie du live. Rock'n'roll baby !

Les Américains sont là pour le show et la basse et la batterie assurent l'intermède. 

Un concert vivant comme on en voit peu.



 

Witch Club Satan  

Quand on parle de mise en scène et d'engagement total, Witch Club Satan en est la parfaite incarnation. 

Le trio propose un black metal brut et bruitiste, notamment avec des parties de batterie ultra-répétitives qui ont une sorte d'effet hypnotique et fracassant. La basse est très grave et la guitare tranche toute cette masse sonore. Un chant éraillé et déclamé vous raconte toute sorte d’horreur, comme l'exécution de sorcières. 

     

Avec leurs tenues blanches sur les premiers titres, le groupe a frappé fort. Leur premier changement de tenue en milieu de set les fait opter pour un simple pantalon rouge et une longue perruque de cheveux noir qui descend jusqu’aux genoux des 3 musiciennes. Puis pour un masque gris qui leur recouvre tout le visage. Les intermèdes entre les morceaux sont l'occasion de passer des messages de lutte contre l'oppression ou pour prôner la grandeur du black metal et de Satan. Pour finir, les musiciennes se sont jetées dans le public pour être portées par la foule ! 

 

Une expérience visuelle et sonore intense. 


  

Urne  

   

Le groupe n’a pas son pareil pour imposer une ambiance sonore. Délicat de classer la musique proposée par le trio britannique. 

Côté son, pour le concert qui se déroule en début d'après-midi, c'est du très puissant, à l'image de la déferlante que le groupe utilise en drapeau de fond de scène. Il y a une telle force qui se dégage de leur musique. Cela vient de tous les instruments à la fois. La guitare a aussi son rôle de laboureur à jouer. Ce qui s'associe à un son qui perce malgré sa lourdeur. La basse est bien plombée et enfonce le clou. La batterie qui mobilise beaucoup les cymbales est à la fois pesante et aiguisée. Et le chant saturé qui vous emmène sur des sonorités bien dynamiques. 

Un show qui marque par les sensations qu'il fait ressentir. 

Avec pour finir l'annonce de 4 dates en tête d'affiche en septembre en France.  



 

Vulture Industries 

   

Les Norvégiens sont inclassables. Leur musique et les shows qu'ils proposent sont incroyablement éclectiques. Le charisme de leur chanteur porte le groupe. Musicalement, vous pouvez avoir du blues, du post-punk, des ambiances plus progressives et travaillées. Mais peu importe les étiquettes, Vulture Industries a son univers sonore et visuel bien à lui.  

Cette fois c'est une ambiance décontractée 70’s. Avec des animations vidéo en fond de scène qui reviennent au fur et à mesure des chansons. Ce qui donne des tableaux aussi magnifiques qu'inquiétants. Car je ressens toujours un côté sombre et mystérieux dans la musique de Vulture Industries. 

Le groupe propose une immersion totale. Laissez-vous submerger par leurs créations qui bousculent les codes. 

   
 

 

Le temps d'enregistrer quelques interviews et le concert de Persefone avait déjà commencé. 

Grosse chaleur sous la Altar le son de leur death metal progressif retentit devant un très large public. Quelle démonstration. Le groupe possède un talent et un savoir-faire incroyables. Aussi agréable à écouter sur ses parties agressives que sur les moments plus atmosphériques et mélodiques. Cette large palette sonore propose une set-list tout en contraste et avec une belle ligne directrice.  

Ces riffs de guitare ! Et les soli ! La batterie est si bien utilisée avec tout petit kit, mais quelles variations incessantes. Et ce chant. Avec l'aide du claviériste, cela donne aussi beaucoup de couleurs.  

Un show qui impose le respect, que vous aimiez la violence, la technique ou l'émotion. 

 

Encore quelques interviews à enregistrer.

 

Et finalement, le concert de Dragunov va commencer à la Purple House alors autant en profiter. Visiblement, beaucoup d'autres personnes ont eu la même idée que moi. Et c'est dans une salle presque bondée que le groupe a pu nous balancer son post-metal instrumental qui frappe très fort. Vous avez le son de la batterie en direct, et ça cogne. Avec cette guitare survoltée et abrasive qui l'accompagne et inversement.  

 

Il fait tellement chaud, cela rend très bien avec leur musique. C'est l'occasion d'avoir des invités, comme Clément qui est venu chanter avec eux. Dans cette cage à l'ambiance très Mad Max.  

Un son direct, brut, sans compromis où, vous ne pouvez pas vous cacher.  



 

 

Artery : leur thrash death est d'une redoutable efficacité. 

   

Ça tabasse en bonne et due forme. Ça envoie des riffs bien rapides avec des soli de guitare et de basse. Et ce chant ultra-agressif qui vous met le dernier coup de pelle. Et par-dessus, en rouleau compresseur, la batterie qui tasse l'ensemble, au pas de charge. Pas de temps mort, pas de prisonnier chez Artery. C'est du tout ou rien. Ces jeux techniques aux guitares et à la basse sont un régal pour ceux qui aiment voir les doigts des musiciens s'agiter sans répit. 

Il fait une chaleur écrasante et après 3 jours de festival, le public n’est pas à la hauteur de l'énergie dépensée par le groupe sur scène : peu de monde et c'est bien dommage, pas de pogo. Ce n'est pas bien cher payé par rapport aux efforts du groupe qui se donne, de la plus belle des manières qui soit : tout à fond ! 

Mais il y a aussi tous ceux qui sont un peu plus loing à l'ombre et qui écoutent aussi très attentivement. 

Et finalement, sur le dernier titre, les festivaliers étaient bien plus nombreux, ce qui a permis un joli wall of death qui s'est mué en un pogo bien énervé. Comme quoi il n'est jamais trop tard !  

Un groupe à revoir dans une vraie salle de concert pour en reprendre une fois encore plein les oreilles. Un son redoutable. 

 

 

Pour écouter l'interview :

Pour télécharger l'interview : itw.Artery.Hellfest.2025.mp3

 

 

The Ocean 

     

Tant d'émotions qui passent à travers leur musique. C'est comme si vous vous retrouviez en transe. Il y a quelque chose de l'indicible dans les compositions de The Ocean, qui vous touche au plus profond et vous transporte. Est-ce que cela vient des guitares. Du rythme de la batterie ? De la basse qui ne se contente jamais de simples lignes rythmiques, ou du chanteur qui dès le premier titre saute dans le public et qui remet ça en milieu de concert ! En tout cas, les morceaux suivent des constructions savantes qui en live prennent toute l’envergure dont elles ont besoin. Cela donne des frissons.  

Ces montées, ces explosions. C'est un véritable écosystème sonore qui est à l'œuvre. 

Une si belle alchimie est à l'œuvre ce soir avec The Ocean. 

Et quelle acclamation à la fin du concert !  Il faut dire que le guitariste David Ramis Ahfeldt avait annoncé son départ du groupe après ce concert au Hellfest. C'était une occasion à ne pas manquer pour le voir une dernière fois avec cette formation. 

 

 

Deafheaven: 

     

Le blackgaze des Américains est d'une violence ! Vous avez l'impression de vivre une éruption permanente. Certes, il y a ce chanteur surexcité qui ne s'arrête jamais et qui réclame toujours plus d'énergie de la part de la foule. Oui, il y a les guitares assourdissantes. La basse est aussi pour beaucoup dans l'impact sonore. Et la batterie avec ces descentes de futs, ces frappes compactes et ces petits roulements bien sentis sont particulièrement redoutables. 

En réalité, c'est tout l'ensemble qui donne cette masse bouillonnante qui se déverse dans vos tympans. À cela, pour rajouter encore du piment, vous avez des lights très agressives avec de gros coups de flash ou des effets stroboscope pour vous déchirer également les yeux.  

C'est imparable. Et même si vous êtes épuisé, le groupe a une telle énergie que vous allez tenir jusqu’au bout de ce show d'une rare intensité. 

Les plus furieux étaient dans un pogo explosif tout au long du concert. 



Le temps de manger vite fait, j'ai pu profiter du concert de VOLA 

Le groupe danois s'affranchit des barrières. Leur métal, qualifié de progressif, dans le sens où il y a de belles constructions et évolutions dans leurs titres, va chercher dans tous les genres. Leur premier album fête ses 10 ans cette année. Une bonne occasion d'en célébrer l'anniversaire au Hellfest. Mais le groupe va également chercher dans l'ensemble de son répertoire. Il y a un côté aussi très moderne et les synthés apportent un niveau atmosphérique supplémentaire à leur musique déjà très rebondissante. Il y a une sorte de lente ascension qui se fait dans la musique de VOLA qui vous emmène. Une musique qui est très réfléchie et qui garde toute son émotion. 

Entre les animations sur l'écran en fond de scène et les effets laser, ce show est un beau moment. 



 



Abbath Doom Occulta 

Le nom d'Abbath est indissociable de celui du groupe Immortal. Ce soir il choisit de reprendre des titres d'Immortal. Un show pour les amateurs de black metal première génération. Quand celui-ci était le métal le plus extrême avec l'idéologie la plus sulfureuse. 

   

Je m'attendais à un énorme show, même si la dernière fois que j'ai vu Immortal au Hellfest, l'ambiance avait été également à un brouillard épais. Eh bien, bis repetita. La scène est noyée dans la fumée, d'éclairage en teinte blanche et bleue avec beaucoup de contre-jour, ce qui rend les musiciens peu discernables. 

Le chant d'Abbath qui relève plus du chant de gorge que du scream black metal est impressionnant. Sa démarche avec son armure est imposante. Et les musiciens derrière ne font pas de figuration. Pour avoir observé le batteur depuis un coin de la scène, c'est impressionnant de vélocité. Pour le guitariste et le bassiste, je m’en remets à mon oreille, car entre pénombre et contre-jour, il n’est pas facile de suivre. Ça joue très vite, avec des soli de guitares très rapides, comme vous le savez déjà si vous avez déjà écouté les albums d'Immortal ce dont je ne doute point. Ce qui réduit les déplacements sur scène. Et en décor de scène. Disons qu'il n’y en a pas. Mis à part cette batterie surélevée, ce n’est pas la frise en dessous qui rappelle des arches d'édifices anciens qui change grand-chose, puisqu'elle est noyée dans le brouillard. Il y a un masque qui est utilisé en milieu de concert tout de même. 

 

C'est la violence des riffs qui continue d'imposer le respect encore aujourd’hui. Cette fulgurance, qui balaye tout sur son passage.  

Finalement, une sorte de retour aux sources : du black metal sans fioritures. 

la set list : 

Sons of Northern Darkness (Immortal - Sons of Northern Darkness - 2002)
In My Kingdom Cold (Immortal - Sons of Northern Darkness - 2002)
Tyrants  (Immortal - Sons of Northern Darkness - 2002)
All Shall Fall (Immortal - All Shall Fall - 2009)
One by One (Immortal - Sons of Northern Darkness - 2002)
Mountains of Might (Immortal - Blizzard Beasts - 1997)
The Call of the Wintermoon (Immortal - Diabolical Fullmoon Mysticism - 1992)
Blashyrkh (Mighty Ravendark) (Immortal - Battles In The North - 1995)
The Sun No Longer Rises (Immortal - Pure Holocaust - 1993)
Withstand the Fall of Time (Immortal - At The Heart of Winter - 1999)

 

 

 


Xavier

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