Pour le compte rendu du jeudi : lien ici
Début de journée avec la « fraîcheur » de Furies. Il fait déjà très chaud en réalité. Le Heavy old school, avec les courants d'air qui balaient la tente Altar sont un petit moment de plaisir. Une jolie voix en chant clair qui ne force jamais, deux guitaristes qui sont aussi à l'aise sur des gros riffs galopants que sur des soli bien rapides et inspirés. Une basse solide et une batterie dynamique. Telle est la recette de Furies. Il y a de belles progressions dans la construction de leurs morceaux. Avec des breaks, des moments plus aériens. Sans parler de métal progressif, il y a quand même quelque chose de très travaillé dans leurs mélodies. Et le son des deux guitares qui s'entendent bien l'une et l'autre permet un joli jeu sur le rendu sonore.
Un moment très agréable.
Pour télécharger l'interview : itw.Furies.Hellfest.2025.mp3
Morgarten
Les pauvres Suisses n’ont pas pu jouer un seul morceau en entier à cause de problèmes techniques insolubles.
Espérons les revoir très vite, car les bribes de morceaux que nous avons pu entendre laissent espérer une belle ambiance lors de leurs concerts.
Castle Rat
Le groupe qui a tout un concept medieval fantastique, où chaque membre incarne un personnage The Rat Queen, The Count, The Plague Doctor et The Druid pour défendre leur royaume contre "The Rat Reaperess", représentant la mort.
Castle Rat nous propose un show épuré et bien mis en scène. Leur heavy/stoner/doom/low-fi est envoûtant. Avec ce son très lent et trainant au-dessus duquel la voix de la chanteuse vol avec délicatesse.
Les soli de guitare sont bien relevés. Avec ce jeu théâtral en plus qui donne une petite plus-value au son du groupe qui est déjà très intéressant à écouter, comme vous le savez certainement déjà.
Les 4 personnages de castle rat nous ont guidés dans leur univers sonore si fantastique.
Belore
Le black metal épique de Belore a ce côté agressif du black metal et la douceur du folk. Avec des passages à la flûte, de longues plages de synthétiseur et de jolis chœurs . On se croirait presque transporté au milieu d'un paysage accueillant, si la chaleur suffocante qui nous assaille ne se faisait pas aussi cruellement sentir.
C'est délicat et violent. En tout cas, très prenant. Une très belle atmosphère sombre et aérienne est proposée par le groupe, avec une belle intensité dans l'exécution.
The Night Eternal
Leur son a une base heavy, rock et plein de bonnes choses supplémentaires. Le groupe a un son qui rend hommage à la belle époque du heavy et ajoute un son plus personnel qui s'affranchit de toutes les barrières. Cela donne un son réconfortant et régressif, et qui, dans le même temps, aiguise la curiosité, car il y a quelque chose de nouveau.
La basse jouée au doigt ne cesse de rebondir. La batterie va à l'essentiel. Les guitares s'amusent, se répondent, se soutiennent l'une l'autre, avec de beaux soli. Et ce chant si expressif de la part de Richardo Baum qui joue avec le public et qui vit sa musique.
C'est fort et entraînant. Un vrai plaisir.
La Altar a accueilli par la suite un autre groupe de heavy, les suisses de Burning Witches. Pour un show dantesque niveau énergie, engagement et chaleur !
Avec un joli drapeau en fond de scène et une décoration de château autour de la batterie, le groupe travaille son image. Et l'ensemble fonctionne à merveille.
Il faut dire que les musiciennes savent y faire. Ça joue vite, pour un heavy bien énergique et dynamique. À grands coups de solo et de riffs acérés, leur son tranche dans le vif. C'est musclé et incisif. Avec cette voix de Laura Guldemond qui emmène tout le monde. Le public ne s’est pas trompé en venant les soutenir. Quelle très belle foule qui soutient et encourage Burning Witches de bout en bout pour faire de ce concert un moment d'échange et de partage.
Du très bon heavy.
Amis du Thrash Death Metal vous ne pouviez pas manquer la prestation de Nervosa. Leur dernier album est particulièrement teigneux. En live cela déboite bien fort. Avec un son de basse ultra-sec que vous claque dans le corps c'est très bien réglé.
Côté guitare, ça tricote sévère et pas que sur les soli. Quelle vitesse. Et cette batterie qui varie de patern pour mieux vous surprendre et toujours relancer les chevaux. Et à voir la réaction du public, les festivaliers étaient là pour acclamer le quatuor.
Avec en cadeau un titre qui est joué pour la première fois sur scène ! C'est un nouveau single qui fête les 15 ans du groupe et qui ne figurera sur aucun album.
Ce concert était une véritable décharge d'adrénaline.
Notre interview de Hel Pyre (bassiste) en 2023 pour la sortie de leur dernier album : lien ici
Månegarm : les suedois avec leur black metal folk pagan m'ont bien impressionné.
C'est un son très ample que le groupe propose. Toutes les composantes du black, du pagan et du folk se retrouvent dans leur musique dans une fusion savante et minutieuse qui vous fait écouter les 3 styles en même temps. Une interprétation pleine de conviction pour un rendu qui marque. Il y a quelque chose qui s'est passé pendant ce concert avec le public. C'est lourd, massif et ça prend beaucoup d'espace. Cette présence démesurée de la musique de Månegarm emplit toute la Temple.
Avec des ambiances très prenantes et lancinantes sur lesquelles se pose un chant black metal et des chœurs, et des instruments pré-enregistrés comme le violon par exemple, au final, c'est la batterie qui donne un relief bienvenu aux compositions. Il y a du grandiloquent et de l'intimiste dans la musique de Månegarm.
Une énorme vague d'énergie s'est échappée de la scène Temple en cette fin d'après-midi.
Septaria sur la hellstage
Le groupe a un son bien gros et lourd avec ces notes aériennes et aiguës qui percent par moment, mais aussi des ambiances et plus planantes. Un groupe qui mérite sans discussion possible de jouer de l'autre côté de la cathédrale.
C'est devant un public à la fois curieux et connaisseur que le groupe a pu jouer. Certes, il n’y avait qu'une centaine de personnes à vue d'œil, mais c'est déjà ça et surtout, leur wall of death en début de set a été bien suivi. Preuve que Septaria peut emporter avec ses ambiances parfois bien musclées. Avec de belles surprises comme ce solo de saxophone proposé par le bassiste en fin de concert.
Un groupe à revoir dès que possible.
Notre chronique de leur album A* : lien ici
Pour télécharger l'interview : itw.Septaria.Hellfest.2025.mp3
Et en attendant le concert d'Epica
J'ai pu me joindre à la marée humaine qui écoutait The Cult. Du très classique, comme vous vous en doutez. Que dire de ce groupe de la renommée incroyable. C'était du très bon.
Epica : mon premier concert d'Epica remonte à si longtemps, leurs participations au Hellfest sont nombreuses et à chaque fois le groupe monte d'un cran.
Le groupe a un show assez minimaliste finalement, dans le sens où il y a peu de mouvement sur scène. Mais leur charisme suffit à vous transporter sur chaque titre. Quelle que soit leur année de composition, chaque titre est épique, atmosphérique et mélodique. La voix de Simone Simons est toujours aussi incroyable. Cette fausse fragilité qui lui donne tout son charme et la puissance de ses parties plus lyriques sont sublimes. La musique est d'une telle ampleur que vous avez l'impression d'avoir 50 personnes sur scène.
Et les vidéos en fond sont du plus bel effet.
Le groupe était particulièrement attendu, rien de plus normal avec leur dernier album particulièrement réussi. Ils ont assuré un show somptueux qui donne envie à tout le monde de les revoir lors d’un prochain Hellfest ou lors d'une tournée française, c'est évident.
Notre chronique du dernier album d'Epica « Aspiral » : lien ici
La gardienne des tenebres se promenait de temps en temps dans le Hell city square, une déambulation toujours très impressionnante à regarder avec toute cette mécanique en action. Nous vous invitons à aller voir les autres machines sur l'ile de Nantes qui sont elles aussi facinantes.
https://www.lesmachines-nantes.fr/
Et sur la hellstage ce fut au tour du Death bien lourd et gras de Death Awaits de balancer un gros boulet sur le Hellcity square !
Un son d'une lourdeur ! Avec un chant ultra-guttural qui semble venu du fond des viscères. Un son sur les deux guitares, bien lourd également, mais pour les soli, il passe en saturation bien tranchante pour mieux vous découper les tympans. Et cette batterie au kit très réduit, mais qui n’a pas besoin de plus pour vous propulser des boulets bien sentis.
Le groupe prend du plaisir sur la Hellstage sans aucun doute. Et les furieux qui sont présents s'en donnent à cœur joie, pogo, circle pit !
La chaleur commence à moins se faire sentir, alors autant en profiter pour mettre un peu de bordel devant la Hellstage. Ça joue vite et dur.
Pour télécharger l'interview : itw.Deathawaits.Hellfest.2025.mp3
Impossible de ne pas voir, même de loin, les plus beaux flamants roses du monde ! Leur concert a été un moment de fête où l'humour coule à flot.
Et le temps de patienter avant Within Temptation, je me suis délecté du son de The Hu. Qui est cette fois sur la MainStage et a pu rajouter des éléments de décors. Au milieu de ses compositions, une reprise d'Iron Maiden qui a toujours son petit effet au Hellfest. Et quel son ! Je suis toujours fasciné par le chant de gorge et les instruments traditionnels qu'ils utilisent, et leur intégration dans une musique métal très épique et entraînante.
Ce rythme qu'ils donnent à leurs titres avec les percussions folk donnent un rendu qui prend vraiment aux tripes.
Une sorte de résonance irrépressible.
Et le moment que j'attendais avec impatience : Within Temptation. Quel décor et quelle mise en scène.
Je n’ai pu prendre des photos que sur la deuxième chanson. Mais sachez que sur la première, la chanteuse est arrivée avec un masque ouvragé et son corset était aux couleurs du drapeau français.
Il est 22 h 11 et les flammes du Hellfest entrent en action, ce qui donne un nouvel effet par rapport à ce qui se passe sur scène !
Quel décor sur scène avec ces colonnes gonflables en 3D les musiciens sur des zones surélevées et la chanteuse qui ne cesse jamais de bouger pour aller chercher le public. Et cet écran géant en fond qui propose différents tableaux, quel beau jeu de lumière et de couleurs.
Quelle énergie ! Avec des messages de soutien à l'Ukraine (allez voir leur documentaire lien youtube) et de paix évidemment, en rappelant que si le festival s'appelle le Hellfest pour tous les metaleux ici, c'est le paradis. Des appels à la tolérance et à la liberté de penser.
Quel son pour ce show ! Ça envoie d'une force. Et le vent est presque absent, ce qui permet de bien entendre tous les instruments et le chant de façon claire. Avec une mise en avant de la guitare qui réalise son solo. Mais de manière générale, quelle harmonie.
Comment ne pas aimer le métal symphonique après avoir vu une telle prestation qui est une véritable performance.
C'est ce genre d'événement qui permet à la musique de rester vivante et de se partager entre toutes les générations, en direct et en live, sans écran, sans trucage.
Merci pour ce concert épique et plein d'émotions.
Puis Muse est arrivé.
Et là, pas de son de guitare sur le premier morceau. Heureusement qu'il y a eu un changement d'instrument sur le second. Et d'un coup : tout le monde sur son téléphone pour filmer, mais que se passe-t-il ?
Gros show light comme sait faire Muse, mais cette avancée sur le devant de la scène les maintient si loin du public.
La set list se déroule bien propre. Malheureusement, la chaleur de la journée et le fait que je ne connaisse que le premier album du groupe m'empêche d'apprécier à sa juste valeur le concert. Note pour plus tard : bien préparer la venue des groupes que je veux voir en écoutant leur discographie en détail, car les seuls singles ne suffisent pas.
Le groupe s'est amusé à placer quelques hommages à des groupes de métal, je vous laisse découvrir ce qu'il en est dans leur setlist :
La setlist du Hellfest :
Unravellin
Stockholm / Syndrome
Drill Sergenat / Psycho
Simulation Theory : JFK
Kill of Be Killed
Sliphknot « Duality » riff
Won't Stand Down
Interlude / Hysteria
Gojira « Stranded » riff
We Are Funcking Fucked
Kill or Be Killed Remix
New Born
Citizen Erased
A Hanging in V.Square
Time is Running Out
Will Of The People
Supermassive
Plug In Baby
Isolated System
Uprising
Knights Of Cydonia
Et sinon, l'attraction de la soirée, c'était le groupe de power metal italien Wind Rose qui a battu tous les records d'affluence sur la Temple : regardez à quel point le public était partout pour pouvoir les entendre à défaut de pouvoir les voir. Une grosse ambiance en tout cas pour le concert avec un public remonté à bloc.
Fin du deuxième jour. Quelle chaleur infernale.
Suite de notre compte rendu : journée de samedi : prochainement