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Jour 2 : Vendredi 17 Octobre 2025 au Festival Mauvais Tours
La journée a mis l'accent sur des discussions et des projections variées, avec une alternance entre l'Espace Joséphine Baker pour les événements interactifs et les Cinémas Studio pour les films, attirant un public large, de cinéphiles et d'amateurs d'horreur. L'esprit ludique et audacieux du festival s’est développé dans une atmosphère conviviale. Une journée réussie, avec des prix décernés ultérieurement confirmant l'impact de certaines projections.
À 18h30, aux Cinémas Studio, nous avons assisté à la projection de Kyma de Romain Daudet-Jahan : lien vers notre chronique
En présence du réalisateur Romain Daudet-Jahan et de la coscénariste Émilie Dubois, la séance a permis une série de questions enrichissantes après la projection.
Romain Daudet-Jahan cite comme référence du film : Steven Spielberg.
Avec des personnages décalés marginaux qui ont besoin d’un contexte SF pour s’épanouir.
Il y a beaucoup d’auteurs français de SF comme Rosny Ainé, Pierre Boule, Métal Hurlant qui sont des références aussi qui sont plus importantes que celles issues du cinéma.
Romain Daudet-Jahan voulait faire de la SF depuis son village en Anjou.
Le problème, c’est que les extraterrestres n’arrivent jamais en Anjou, mais à la Maison Blanche.
Il est passionné de design sonore, ce qui lui a donné un déclic : les extraterrestres seront le son de ce fait, ce seront des intraterrestres et non des extraterrestres.
Ils se sont rencontrés avec Emilie Dubois sur un atelier d'écriture pour scénaristes à la Femis. Emilie Dubois explique qu’ils ont des références communes car ils sont nés tous les deux dans les années 80.
Elle est plus attirée par le fantastique, mais le travail avec Romain a été facile puisqu'ils ont trouvé un langage commun.
C’est un plaisir de raconter des histoires
Emilie travaille déjà sur deux autres projets avec Damien.
Influences Amblin, Spielberg, avec un bestiaire, comment ça marche avec des infraterrestres?
Romain dit que dans les histoires de Steven Spielberg, c’est une rencontre entre deux opposés, il propose une mise en scène qui immerge le spectateur avec les personnages, tout le monde découvre ce qui se passe ensemble. Steven Spielberg : c’est comment filmer du quotidien tout en faisant de l’étrange.
Emilie dit que ça s’est fait par hasard ou presque car ils n’ont eu que 1 million d’euros et ça aurait été prétentieux de leur part de vouloir faire du Steven Spielberg pour un budget aussi modique.
L’idée est d’avoir une aventure dans un petit village, un lieu que l’on connaît tous. C´est vrai comme pour ET où il y a des choses universelles : banlieue américaine, famille...
Romain précise que pour Jaws (les dents de la mer), Steven Spielberg a trouvé des astuces, comme faire des plans longs avec des personnages qui se déplacent.
Chien 51, le film de Cédric Jimenez avec Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos, Louis Garrel, c’est un budget de 40 millions d’euros.
Pour Kima : en seulement 24 jours de tournage, il faut être créatif et motiver tout le monde et travailler en équipe.
Le plus difficile à mettre en scène : le son dans l’espace ou le sound-design ? Est-ce que les acteurs entendaient ?
Pour la 2ᵉ semaine, il y a eu un premier plan sur la machine ? D’un coup, Damien a eu un doute sur la crédibilité des scènes dans le hangar, car la créature est invisible.
Il faut croire à cette créature. C’est un travail avec Pascal Villard (https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=47009.html) pendant plusieurs mois pour chercher la créature, avec des objets, de la déformation, des pitchs, des inversions du son, pour s’approcher de l’effet voulu, ce qui permet de faire écouter aux comédiens durant le tournage.
Quand les tables vibrent, c’était un vibrateur en béton, cela aide aussi les comédiens. Ou sinon des plaques de sports.
Travailler avec les chats c’est difficile aussi.
Pour le trio d’acteurs : comment s’est fait le choix de l’âge, la création des dialogues, comment ça se dirige ?
Il y avait une envie depuis le début d’avoir cet âge de transition entre ados et adultes, avec des responsabilités, mais aussi de conserver une envie de croire pour le côté imaginaire.
Les acteurs, même jeunes, sont déjà des professionnels. Ils ont tourné pour le cinéma, la télévision, donc c’était agréable de jouer avec eux.
Cet univers adolescent était déjà présent dans les courts métrages précédents de Damien.
Des projets : 2, avec Emilie, avec des adultes cette fois.
Un des projets va se passer à l’an mille. Avec une héroïne de 15 ans au Moyen Âge, à l’époque, une femme était déjà considérée comme adulte. Ce sera avec une none dans les marais qui trouve un extraterrestre.
Des références : le Géant de fer pour les robots géants que l’on doit cacher. Cette fois il faut cacher la créature.
Damien a aimé le Géant de fer, ce film est déjà une référence à d’autres choses.
Tony est passionné par les animaux, il a besoin de croire qu’ils sont blessés et qu’ils ont besoin d’être guéris. C’est un chemin que Tony doit faire aussi pour lui pour laisser les animaux vivre leur vie.
Emilie précise que le géant et la kyma sont destinés à être des armes, il y a un parallèle.
Il y a aussi une idée qui fait référence à Croc-Blanc.
La Kyma est une créature sauvage. Un élément de la nature qui ne doit pas être avec des humains. C’était un désir de présenter la créature comme un dragon ou un tigre. Dangereux car sauvage mais pas méchante. Imprévisible aussi selon la scénariste, au fur et à mesure qu’elle est nourrie, elle prend de la puissance.
A 21h30, aux Cinémas Studio, Good Boy de Ben Leonberg : notre chronique
Pour notre compte rendu de la journée du samedi : prochainement.