Date : 30/06/2024
Salle : Open Air
Ville : Clisson
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Démarrage en trombe avec Deficiency des 10h30. Ça réveille !  

Leur métal est bien entraînant, avec cette base Thrash-Death qui picore sur d'autres styles pour donner avoir un maximum d'impact. En live, il y a cette vibration en plus. Cette batterie qui vous claque dans les oreilles, les sourires, les petits tricks des musiciens, les basses que vous prenez dans le corps et les fans de Defiency qui donnent de la voix.  

Les soli de guitares sont bien relevés. Les voir exécutés sous nos yeux relève encore d'un cran notre estime pour le groupe. 

Et au-delà de la technique, c'est l'ambiance générale que le groupe propose qui est à souligner. C'est agressif, mais sans tomber dans l'outrance. Il y a un côté mélodique aussi, qui rend chaque titre très agréable à écouter. Avec cette rage qui se libère sur tous les morceaux. 

Nous attendions beaucoup du groupe. Nous sommes ravis de ce que nous avons pu partager sur la scène Altar. Petit bonus inattendu : un feu d'artifice à la fin du show !

Pour écouter l'interview : Deficiency


Sang Froid :

Le groupe nous propose une belle émotion. Dans leur exploration des affres de la nuit sur l'album Night Lighters, Sang Froid a su faire oublier à tout le monde qu'il n'était que 11h du matin. 


Un show basé sur leur talent de musiciens avec un choix de couleurs très pastel. Une couleur par morceaux avec beaucoup de fumée.
Et ce son qui puise dans les classiques du genre (comme le dit le groupe dans son interview de Depeche Mode à Sisters of Mercy) et vous donne envie de danser. Le public est là entre écoute et léger pas de danse.

La réception est parfaite. Tout le monde prend du plaisir, cela se voit sur les visages de part et d'autre de la scène : côté artistes comme dans le public.

Le son est très bien équilibré. Avec les notes électroniques qui donnent la base de l'ambiance, grâce à la boîte à rythmes. La basse qui est bien ronde, jouée au doigt très près du chevalet ou au médiateur selon le type d'attaque qui est souhaitée. Cette guitare aérienne qui vient alléger le son. Et le chant, clair, profond, qui donne de l'ampleur et de la résonnante à la musique. Une alchimie parfaite.

Une belle rencontre s'est produite en ce dernier jour du Hellfest.

Pour écouter l'interview : Sang Froid


Destinity :

Le groupe n'est plus à présenter avec leur death metal aussi mélodique que technique, emmené par Mick Caesare leur chanteur.

Quelle envie et quelle énergie sur scène ! Ces gars-là ont faim. Ils nous balancent leurs titres avec la vigueur que nous leur connaissons. Avec ces guitares très saillantes, quel son ! C'est ce qui nous plait dans le métal : avec un bon gros son de 6 cordes qui racle les tympans avec des soli qui impressionnent. Nous sommes bien servis sur le sujet.

La batterie et la basse sont là pour solidifier le tout. Les samples donnent un côté aérien et léger à cette musique bien violente. Avec cette voix saturée de Mick qui vous percute à chaque occasion.
Headbangue de rigueur pour accompagner comme il se doit ce groupe majeur de la scène française.

Destinity ne cesse de nous époustoufler que ce soit en album ou en live.


Pensées nocturnes :

C'est une véritable performance que nous propose Pensées Nocturnes. Leur métal extrême exige un engagement corps et âmes. Venez rejoindre leur cirque qui accueille tous ceux qui sont assez fous, détraqués, rejetés et courageux pour tenter l'aventure avec eux.

Les nombreux instruments, le fait que tout le monde chante sur les chœurs et les qualités de Jean Hardcore font de Pensées Nocturnes un groupe à part sur la scène métal. C'est toujours mémorable, avec de l'inattendu et parfois du familier.

Un spectacle sans filet qui va remuer au plus sale pour mieux se révéler.

Intense !

Pour écouter l'interview : Pensées Nocturnes


Dool :

Venu des Pays-Bas, le groupe est là pour laisser la musique parler d'elle-même, comme le déclare Raven van Dorst. Pas la peine de longs discours à l'écoute des belles mélodies de Dool. Leur dark rock est un abîme dans lequel nous adorons nous abandonner. Il y a un côté tourbillonnant qui vous attrape et ne vous laisse aucune échappatoire.

Avec ce chant entraînant et entêtant, ces guitares hypnotiques, et ces rythmes à la batterie qui vous font réagir à chaque évolution de tempo. Vous ne pouvez que lâcher prise pour être guidé dans les méandres des structures sonores labyrinthiques de Dool.


Comme Klone jouait au complet avec ses 6 membres au Hellfest, nous avons échangé avec Matthieu Metzger à propos de son projet Killing Spree

Pour écouter l'interview : Killing Spree


Thron :

Leur blackened death metal venu d'Allemagne est une découverte pour moi. Elle fut très bonne.

Il y a tout ce qui est extrême dans la musique de Thron avec un côté galvanisant en plus.

Leur musique est pesante, parfois martelée. Avec une basse qui claque. La batterie vous mitraille en permanence avec de très judicieux changements de tempo pour toujours avoir le meilleur impact. Les guitares sont assourdissantes, avec des passages que je n'irais pas jusqu'à qualifier de soli, mais qui se détachent, pour donner du relief au thème mélodique principal du morceau. Ce qui met bien en avant les riffs. Et cette voix, présente, forte, pénétrante !

Thron est une belle machine pour blaster ce qui se met sur son passage. 
Les maquillages, les cheveux blancs du chanteur, rajoutent à cette atmosphère hostile que le groupe ne cesse de propager.


Nous avons profité de la présence de Nicolas (guitare), pour parler de GRIST et de leur dernier album " Garden of Aevolus " sorti chez Source Atone Records il y a quelques jours seulement.

Pour écouter l'interview : Grist


Batushka :

Quand certains parlent de rituel à propos de concert de black métal, le moins que l'on puisse dire c'est que Batushka nous a fait assister à une cérémonie.

Cercueil au centre, artistes en tenues, dissimulés derrière leur tissu noir. Le show est à la fois statique et impressionnant. Il n'y a aucune expression, grimace ou autre attitude de la part du groupe, puisqu'ils sont cachés. Pourtant, il se dégage quelque chose de ce cérémonial.

Une atmosphère pesante qui pourrait bien en mettre mal à l'aise quelques-uns.
Une belle découverte pour ma part. Je vais aller creuser le sujet pour mieux connaître leur discographie.


Nothing to lose :

Sur la hellstage, il s'en passe de belles !

Le groupe Nothing to lose était présent, comme prévu, à 19h10, en dernier concert pour l'édition 2024. Les amateurs de mosh pit se sont régalés avec leur hardcore bien énergique.

Un son très grave avec une basse qui ressort très en avant dans les enceintes, la guitare est à peine assez puissante pour équilibrer, la batterie vous fracasse et le chant est hargneux. Le groupe est ultra-motivé et reconnaissant d'être sur la hellstage. Avec un message de remerciement et de rappel de l'importance du soutien aux groupes sur toutes les scènes, des t-shirtss hardcore cares, pour soutenir une noble cause.

Le groupe persiste et signe avec la finesse d'un bulldozer. Ça tape avec régularité pour permettre de danser sur du 2 step, de lancer des circles pit ou pour les plus hardis effectuer des side to side.
Nothing to lose a un son explosif qui peut vous transformer une foule tranquille en émeute chaotique. C'est sec et nerveux comme un coup de fouet.

Quelle énergie ! 

Pour écouter l'interview : Nothing To Lose


Tiamat :

C'est devant un public clairsemé, mais motivé que le groupe Tiamat est apparu.

Ce groupe, qui m'a marqué à plus d'une occasion sur album, est un monument du métal. Certes la formation n'est pas active depuis plusieurs années côté compositions et son chanteur a toujours multiplié les projets musicaux, mais tout de même. Pouvoir assister à un concert de Tiamat c'est une chose à vivre. Sur scène, c'est un son bien sombre qui nous est offert. Encore faut-il surmonter les difficultés techniques, mais après quelques instants, c'est reparti.

Et quand le groupe revient, c'est encore une fois sur la basse qu'un problème technique interfère avec ce bon moment. Spontanément, le public frappe dans les mains en rythme pour soutenir Tiamat et faire comprendre que le titre peut continuer. Cela fait partie des aléas du live et que peu importe. The show must go on.

L'atmosphère est lourde, lente, comme agonisante. Avec la voix de Johan Edlund qui est si chaude et profonde. Et quand la saturation arrive, c'est un échange d'énergie qui se produit. Les passages mélodiques sont si planants avec les claviers. Les guitares raisonnent. Vous avez l'impression d'être dans un véritable Temple.

Pas de cinéma avec Tiamat, l'authenticité des anciens qui se mettent à nu et livrent leurs tripes pour leur passion de la musique.
Il y a un côté grandiose dans leur musique, qui remplit l'espace et vous soulève.

Un moment nostalgie et de nouveaux souvenirs se sont créés.


C'est devant une foule compacte que Rival Sons a envoyé son rock charmeur et solide.

Il y a toujours tout ce qu'il faut dans une composition de Rival Sons. La voix puissante et aiguë, juste ce qu'il faut, une guitare bien aiguisée qui sait aussi vous caresser. Et le duo basse-batterie qui fait rebondir le tout.
Rival sons, c'est une histoire d'équilibre, de savant dosage qui groove, tout en subtilité.

Parfait pour cette fin de journée avec le soleil qui se couche.


Dimmu Borgir :

L'installation était impressionnante. Avant que le concert ne commence, nous savions que le show lumière allait être intense. Le résultat a été incroyable.

Le groupe n'a pas d'actualité (mise à part leur album de reprise Inspiratio Profanus sorti fin 2023), même si plusieurs rumeurs courent toujours sur un potentiel 10ème album, mais quelle importance ? Au contraire, le fait de revoir le groupe en live est presque inespéré.

Je peux affirmer que ce fut le meilleur concert du Hellfest, que ce soit pour le show comme pour la réaction des festivaliers.

Est-ce dû au fait qu il s'agissait du dernier concert de ce Hellfest 2024, édition qui a reçu un peu plus de critiques que d'habitude, il faut bien l'avouer ? Pour le public, autant se lâcher, c'est le moment ou jamais : crowd-surfing , pogo, surtout des cornes levées et des applaudissements en cascade.
Quel superbe soutien adressé à ce groupe mythique qui nous fait rêver depuis 30 ans !

Instant nostalgie également de réentendre les titres que j'ai découverts à l'époque en tant qu'étudiant.

Le concert s'est passé de la meilleure façon possible. Ambiance brumeuse à souhait au départ avec des teintes de lumière qui maintenaient les musiciens dans une pénombre mystérieuse. Puis les flammes qui s'allument en rack pendant plusieurs titres. Et les effets tournoyant de spot dans tous les sens qui ont produit un résultat phénoménal.

C'était magistral. Leur black métal symphonique s'est transformé en véritable pièce d'opéra.

Avec cette intensité, cette vigueur propre au style des norvégiens.

Un son pur, incisif qui vous porte, avec les parties mélodiques des claviers qui vous emmènent dans les tourments de leurs ambiances sombres.

Un concert qui a marqué tout le public présent dont certains reparlaient le lendemain à la gare de Nantes !

Un show mémorable pour un groupe de légende qui a forgé un style et apposé sa marque sur le black métal des années 90.


En dehors des concerts :

La restauration était au top, cette année encore, avec une très large variété de choix. L'astuce pour éviter la foule est de manger à des horaires décalés, sinon vous deviez patienter 45 minutes pour accéder à votre nourriture. Mais si vous pouviez attendre 14h au lieu de midi, vous étiez servi en 2 minutes.

Pour la circulation sur le site : à part le samedi où il y avait beaucoup de monde (certains annoncent jusqu'à 84 000 personnes), tout a été fluide. Il y a une piste d'amélioration à explorer, qui a été discutée par de nombreux festivaliers autour de moi : ajouter un accès à la scène The Valley. Actuellement, obliger tout le monde à passer par le petit bois Muscadeath crée des bouchons régulièrement. Et un mouvement de foule a failli avoir lieu, car certains étaient pressés d'aller voir la gardienne des ténèbres en soirée, m'ont témoigné mes amis.

Par contre, message d'alerte pour les gars qui devaient s'occuper de la sécurité pour la voie des navettes vers le parking ouest, le dimanche après minuit : quand un festivalier passe par-dessus les rambardes pour rejoindre l'autre côté de la route, alors que c'est interdit pour des raisons de sécurité routière évidente. Quand il n'y a aucun bus : le fait de coincer le festivalier contre la rambarde pour un, de le porter pour le remettre sur la route alors qu'il a déjà traversé, de tirer sur la jambe d'un autre, c'est violent et dangereux ! Alors, messieurs de la sécurité : faites votre travail et assurez la sécurité de tout le monde, mais ne devenez pas des abrutis bornés, agressifs et violents. Surtout en fin de festival, un accident pourrait vite arriver avec des personnes fatiguées.

Pour la prochaine édition, ce sera le retour au traditionnel 3ème week-end de juin. C'est-à-dire du 19 au 22 juin 2025.

Places mises en vente le 9 juillet. Résultat : les pass 4 jours pour l'édition 2025 ont été vendus en moins d'une heure !