Date : 29/06/2024
Salle : Open Air
Ville : Clisson
Lien jour 1 : Hellfest 2024 - jour 1 - Jeudi
Lien jour 2 : Hellfest 2024 - jour 2 - Vendredi


Samedi Hellfest 2024

La pluie est arrivée des 10h.

Je suis allé me réfugier sous la Altar pour écouter les jeunes danois de Nakkeknaekker.

Du death metal old school qui a de quoi rendre fiers les pionniers du genre qui pourraient être leurs grand-parents.
Le groupe assure un set des plus solides devant un public clairsemé, mais assez motivé pour lancer quelques circle pit. Et un joli petit wall of death.
C'est un son bien agressif que nous offre le quintette de si bon matin. Et le chanteur a déjà tout ce qu'il faut : la voix, les attitudes.

Les guitares sont véloces et tranchantes, la basse est très sèche. Quant au batteur, je n’aimerais pas être à la place des fûts ou des cymbales.
Ça envoie très fort. Affaire à suivre, car leur talent est très prometteur.


Darken :

Le groupe de heavy n’a pas été aidé : la pluie continue et la main stage est configurée pour accueillir Metallica ce soir. Ce qui veut dire, avec la présence d'un snake pit et des avancées de scène très longues, que le groupe se trouve bien éloigné des festivaliers venus le soutenir de si bon matin.
Cela n'empêche en rien Darken de distiller son métal sans coup faiblir. Stephann (chant) allant au maximum au contact pour pouvoir profiter de ce moment de partage. En fin de concert, il a fait un heureux ou une heureuse dans le public en offrant un t-shirt lancé dans la foule.

Ces riffs de guitare sont vraiment très appréciables. Et l'utilisation de la talk box sur Mission Accomplished est toujours un effet bien sympa à entendre.
Le groupe s'amuse avec les cameramen notamment Philos (guitare).
À l'image de leur album, le groupe a un son qui accroche avec ses chansons bien calibrées pour vous faire bouger sans vous agresser. Les paroles sont aussi réellement importantes dans Darken (allez écouter notre interview du groupe réalisée lors de la sortie de leur album  lien ici).
Une belle énergie.

Pour écouter l'interview : Darken (groupe)


Blockheads :

Du grindcore bien arraché avec un discours d'extrême gauche antiraciste, anticapitaliste, anti industrie du pétrole, antiguerre, en soutien à leur région, la Lorraine et aux milieux ouvriers qui ont travaillé dans l’acier… l’idée générale est de foutre un beau bordel et de vivre en liberté.

Cela se traduit musicalement par un son très ravagé, c'est brutal et engagé. Au point que quand le chanteur va dans la foule, le micro se coupe. Mais peu importe, c'est l'aléa du moment présent. Le groupe ne se pose pas de question. Véritable défouloir, Blockheads est là pour semer les graines du chaos.
Un engagement total des musiciens pour cette musique exigeante à entendre et à jouer.


Uuhai :

le groupe venu de Mongolie nous a proposé un mélange entre métal et instruments traditionnels. Ce style est fortement apprécié des festivaliers à voir la foule qui se presse sous la Temple et réagit aux morceaux.

Il y a une vraie connexion qui s'est créée entre le groupe et le public.
Cet instrument traditionnel, le morin khuur, a un son si particulier. Le chant de gorge de temps en temps, la guitare, la batterie et les tambours qui ont une réelle plus-value en termes d'impact.
Et le chanteur qui est là pour chauffer le public entre autres choses.
Ce rythme toujours très galopant ne peut que vous emmener. C'est très efficace. La sonorité du chant a un côté toujours surprenant, mais tout le monde s’y retrouve pour une belle fête sonore.
Le costume du chanteur participe aussi à l’effet produit.

Un son très entraînant parfait pour ce groupe de folk-metal.


HRAFNGRIMR :

Un concert avec une date spéciale, car aujourd'hui, c'est aussi l'anniversaire d'Arnault (Indrik) qui fête ses 33 ans.

La musique néo-folk du groupe est déjà superbe en album, en live, vous avez les vibrations et les émotions qui sont décuplées.
La mise en scène, avec les tenues, les danseuses, les instruments traditionnels venus des 4 coins du monde et du temps, sont tous au service de l’hommage, du souvenir, de la célébration avec une vision et une critique de notre monde contemporain. Vous en apprendrez plus dans l'interview.
Les techniques vocales employées sont impressionnantes à entendre et à voir. Les deux types de percussions sont là pour donner un son très marqué et tribal qui dynamise les mélodies. Les instruments à cordes grattés ou frottés donnent une richesse à la musique avec différentes ambiances sonores.
Et ces deux voix masculines/féminines sont une réjouissance perpétuelle.

Venez écouter leurs récits et rencontrer le Nord.
Un concert enchanteur dans tous les sens du terme.

Pour écouter l'interview : HRAFNGRIMR


Legion of the Damned :

Le trash death de Legion of the Damned est fort robuste.

Des guitares qui assurent de très bons riffs bien teigneux, des soli aériens incisifs, une batterie qui vous matraque. La basse est bien lourde avec un son sourd qui déboite. La batterie vous propulse avec fracas. Et le chant qui reste clair et médium avec quelques montées dans les aigus pour vous aiguillonner.
C'est rapide et efficace. Le groupe s'est fait rare ces dernières années. La dernière fois au Hellfest, c'était en 2008 ! Une belle occasion de rattraper le temps et cet oubli de programmation qui n’avait que trop duré.


Skalmöld :

les islandais ont un son très agréable à entendre avec de belles mélodies, un chant qui vous entraîne et des passages instrumentaux charmeurs. Quant aux soli de guitare, forts longs, c'est un régal auditif.
Le groupe joue sur la scène du Temple, avec un public bien acquis à sa cause.

Quand le batteur est seul au chant (une chanson qui commence instrumentale puis la musique amplifiée arrive), vous avez tout le public qui frappe dans ses mains. Une belle émotion parcourt l'assistance.
Un son qui vous berce, vous cajole pour mieux vous transporter.
Une belle atmosphère que j'ai dû quitter, car je ne pouvais pas manquer l'autre concert qui avait lieu sur la MainStage ...


Mammoth wvh :

L'album est très intéressant à écouter (notre chronique  lien ici). Le voir en live renouvelle le plaisir.
Juste un peu dommage qu'il soit obligé de rester en fond de scène avec son micro alors que ses acolytes se déplacent sur toute l’avancée créée pour le snake pit. Et la première chose qu'il a faite à la fin de son set, c'est justement d’aller tout devant afin de saluer le public, évidemment.

Sa musique a ravi les festivaliers qui étaient présents. Sans que ce soit la folie dans la foule, les applaudissements et autres cris de joie étaient nombreux pour soutenir le groupe.
Un son bien propre avec ce toucher de guitare si intéressant à entendre pour cet artiste multi-instrumentiste. Avec mammoth wvh pas besoin de se poser de question, vous savez que tout va bien se passer.
Moment feel good du festival.


Autre artiste que je devais voir, Yngwie J Malmsteen, même partiellement.
Quelle démonstration ! Ce virtuose de la 6 corde avec son manche creusé sur les dernières cases a une façon de jouer exceptionnelle. Ces inspirations classiques donnent à sa musique des tonalités fort différentes du reste de la programmation du festival.

Le jeu proposé, avec quelques effets pour décupler l'impact, est à couper le souffle.
J'ai l'impression que la moyenne d'âge du public a augmenté d'un coup. Peu importe Yngwie J Malmsteen est un guitar hero qui m'a fait rêver étant étudiant. C'est enfin l’occasion pour moi de le voir sur scène.
Ses mimiques n’ont pas changé, tout comme sa virtuosité. Concert nostalgie !


Le Hellfest, c'est aussi l'occasion de rencontrer des artistes qui ne jouent pas forcément sur les différentes scènes. Nous avons croisé le groupe TSAR qui annonce la sortie de son nouvel album Acte II.

Pour écouter l'interview : Tsar


Corvus corax :

Le ton est donné avec le backdrop. Ce soir ce sera Corvus Corax : Era Metallum.
Guitares et basse électriques de sortie, batterie, percussion, deux grandes cornemuses et le chant. Sans oublier les peintures tribales sur le visage des musiciens.
Ça va faire du bruit ! Et c’est ça que nous aimons aussi avec Corvus Corax.

Le groupe sait proposer plusieurs versions de ses chansons, pour les adapter au mieux à chaque occasion. Nous avons pu les voir en de nombreux lieux et c'est toujours la même célébration.
Ce soir encore, le public qui a une bonne dose de musique folk sous diverses formes tout au long de la journée est chaud. Tous les ingrédients sont là pour que leur musique pagan déferle sur le Hellfest.
C'est à se demander qui de la cornemuse ou de la guitare ou de la batterie /percussion envoie le plus fort. Le chant tonitruant est toujours aussi impressionnant.
C'est puissant, joyeux. Tout ce que nous aimons.
Et bon anniversaire au bassiste.


Chelsea Wolfe :

C'est devant une valley comble que l'artiste californienne nous a proposé sa musique dark folk à tendance électronique.
Une certaine forme de mélancolie se dégage de sa musique avec un chant vaporeux et aigu, pour ne pas dire aiguisé.

Toujours avec une certaine légèreté, comme si l'évanouissement était proche, les sons nous parviennent. Avec un jeu de lumière très intéressant et qui fonctionne bien, même s'il faut encore bien jour à cette heure. Le ciel pluvieux aide à entrer encore mieux dans l’ambiance proposée.
Il y a une grâce naturelle qui s’échappe de scène pour venir nous séduire.
Une retenue qui devient esthétique.
C’est simple, épuré et beau.


Lors de ce Hellfest, nous avons également eu le plaisir d'échanger avec le groupe Inner Landscape à propos de leur album 3h33.

Pour écouter l'interview : Inner Landscape


Skyclad :

Plus un groupe folk que métal, avec un son de violon très en avant, avec la batterie et le chant, ainsi que la basse qui vous raisonne dans les oreilles. Les guitares se distinguent, mais de loin, sauf sur les soli.
C'est sautillant à souhait et plein d'humour. Le chanteur annonce qu'ils ont apporté leur météo, car dehors il y a une belle averse depuis plusieurs dizaines de minutes.

La guitare folk rajoute encore à l’atmosphère précitée. Vous avez l’impression d’être dans l'arrière salle d’un pub avec une bande de très bons musiciens qui vous font oublier ce qui se passe au-dehors.
C'est très dynamique, avec ce violon qui virevolte aussi bien du point de vue de la musique que de l’instrument, car la violoniste n’arrête pas de se promener sur la scène.
Des chansons à reprendre en chœur, qui vous font danser ou pleurer. C'est tout l’esprit britannique qui est avec nous ce soir.
Le public apprécie et chante en chœurs ou balance ses mains de gauche à droite aussi bien de façon spontanée que sur sollicitation du chanteur. Ça saute, danse bras dessus – bras dessous, une farandole géante s’est même créée, version folk du circle pit peut-être ? Et un véritable circle pit a fini par se lancer. Tout le monde est là pour avoir une belle et agréable fête. Une touche de fraîcheur et d'humidité venue de Grande-Bretagne.


Mr bungle :

Avec un Line up de rêve : Dave Lombardo à la batterie, Scott Ian à guitare, Mike Patton nous a proposé un set épique sous une pluie battante.
L'artiste s'est offert une coiffure aussi incroyable que sa musique, accordée avec sa tenue, rouge flambloyant.

Avec quelques surprises comme la venue de Wolfgang Van Halen sur un titre. Et comme la boîte à malice de Mike Patton est toujours remplie, le début de Mandatory Suicide de Slayer a donné beaucoup d'espoir aux festivaliers, mais après les premiers cris, c'est un changement de cap inattendu. Le groupe s'arrête d'un coup et bascule sur un titre très jazz-crooner. C'est aussi ça, l'effet Mr Bungle.
À noter l'utilisation d'objets improbables comme ce petit hippopotame qui couine genre jouet à chien. Il fallait y penser.
Comme à tout un tas d'autres choses que je n’ai pas réussi à identifier pour des effets sonores curieux qui font le charme de ce groupe aussi délirant que créatif.
Quel plaisir de voir Mike Patton sur scène, après l’annulation de sa précédente venue pour des raisons de santé. L'artiste nous a offert un set de haute volée.
Merci pour cette expérience.

La pluie et le froid sont maintenant trop intenses pour moi, je suis dans l'obligation de partir. L'année prochaine, je viendrai avec une cape de pluie pour mieux résister aux caprices de la météo. Un accessoire vestimentaire que je vous conseille d'apporter également. Car dans la navette de retour au parking ouest, tout le monde était comme moi : déçu de devoir partir, mais tellement trempé malgré nos K-Way que nous n'avions pas d'autre choix, sinon de tomber malade. Mais manquer la journée de dimanche n'était pas envisageable.

Lien jour 4 : Hellfest 2024 - jour 4 - Dimanche