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interview de Corrado Rustici pour la sortie de l'album "Chaire + Live at Pomigliano d'Arco 1973", du groupe CERVELLO (lien vers notre chronique)
pour télécharger l'interview : https://lautremonde-radio.fr/images/Interview/2025-11-20-Cervello/itw.Cervello.2025.mp3

Transcription et traduction automatique de l'interview :
L’Autre Monde : Nous avons le plaisir de nous entretenir aujourd’hui avec Corrado Rustici. Bonjour, enchanté.
Corrado Rustici : Enchanté également.
LAM : Nous sommes ici pour parler d’un événement majeur. Je veux dire, un nouvel album pour Cervello, « Chaire », et un album live également. C’était inattendu d’avoir un nouvel album de Cervello.
CR : Après si longtemps.
LAM : Oui. Comment vous est venue l’idée de revisiter cette composition inédite de 1974 à 1983 ?
CR : Eh bien, ce sont toutes des idées que j’ai notées et que j’ai enregistrées avec mon ami, frère, ami et chanteur Gianluigi. C'était juste après la sortie de Melos. On a fait pas mal de concerts pour le promouvoir, mais le public n'a pas vraiment accroché, je me souviens. On était même trop progressifs pour le prog, notre son était très différent. Du coup, ça n'a pas marché. J'étais ado, j'avais 17 ans à la sortie de l'album, au moment de l'enregistrement. On avait tous envie de faire autre chose. On ne voulait pas rester là à s'acharner sur un truc que les gens ne voulaient pas entendre. Après, j'ai quitté l'Italie et j'ai fondé un groupe appelé Nova, un groupe de jazz-rock fusion, et je suis parti en Angleterre. Le groupe a plutôt bien marché en dehors d'Italie, en Amérique et ailleurs. Ça m'a permis de déménager d'abord à Los Angeles, puis à San Francisco, et de travailler avec Narada Michael Walden, le batteur du Mahavishnu Orchestra, qui a composé et joué de la batterie sur l'album Wired de Jeff Beck. Je l'ai rencontré en 1975 en Angleterre. Bref, il m'a invité à déménager à San Francisco, et on a monté une équipe de production là-bas. On a fini par faire des productions très populaires, comme tous les albums de Whitney Houston, Aretha Franklin, George Benson, George Michael, plein de grands succès, vous voyez, c'est ce que je voulais faire. J'étais jeune. Je voulais devenir un musicien de studio de premier plan, et c'est ce que j'ai fait. J'ai eu beaucoup de chance. Du coup, les idées que j'avais enregistrées sur bandes et cassettes analogiques sont restées en suspens. Entre-temps, Gianluigi est venu me voir aux États-Unis, et on a retravaillé certaines idées, on les a réenregistrées, mais sans succès. Elles sont donc restées là. En 2016, j'ai été contacté par le propriétaire d'un label japonais appelé Marquis, qui était très intéressé pour que Cervello vienne jouer à Tokyo. Et j'ai dit : « C'est impossible. Je ne les ai jamais vus. » Après plus de 40 ans, Gianluigi nous a malheureusement quittés en 2005. Nous nous sommes donc retrouvés sans chanteur, sans savoir comment continuer, etc. Il a vraiment insisté et, comme on dit, il nous a fait une offre qu'on ne pouvait pas refuser. J'ai donc fini par relever le défi, et c'en était un, car – et nous en reparlerons – j'ai évolué en tant que musicien, en tant que guitariste. Je ne joue ni ne compose plus comme à 16 ans. C'était une toute autre approche. J'ai donc dû tout réapprendre, et ce fut assez difficile, mais nous avons réussi et donné un concert formidable, complet les deux soirs. Encouragé par ce succès, j'ai parlé de mes idées aux deux membres restants du groupe original, Giulio et Antonio. Nous avons pris un immense plaisir à rejouer ensemble. Que diriez-vous si je me mettais à les arranger et à les produire ? Ils ont accepté. Alors j'ai ressorti toutes ces bandes analogiques et j'ai entamé un long travail de sélection des meilleures idées, que j'ai développées et réarrangées. Après deux ou trois ans, on avait les chansons, tout était prêt, mais une question cruciale se posait : qui allait chanter ? Gianluigi était décédé. Heureusement, ces trois ou quatre dernières années, la technologie a permis à quelqu'un comme moi, un peu geek, de faire ce genre de choses. Il m'a fallu environ deux ans pour extraire toutes les informations et reconstituer sa performance à partir des bribes d'enregistrements que j'avais. Problème : le son n'était pas terrible. Tout le reste avait été enregistré aujourd'hui et le son était meilleur, mais sa voix était altérée. Heureusement, grâce à l'apprentissage automatique, j'ai pu reconstituer sa voix, le timbre de sa voix, et donner à ces performances le son qu'on entend aujourd'hui. Voilà comment tout cela a commencé. Et le plus beau, c'est que, musicalement parlant, mais aussi en tant qu'auteur-compositeur, je n'aurais pas pu revenir en arrière et écrire des morceaux comme Travelo, parce que je ne fonctionne plus de cette façon. D'ailleurs, je trouve les réunions un peu tristes. On voit ces vieux qui essaient de redevenir des adolescents, et je ne pense pas que ça marche jamais. On a eu la chance que ces chansons soient comme figées, écrites juste après Melos. On retrouve donc la même ambiance, le même univers. Il m'a juste fallu les retravailler et les mettre en forme.
LAM : En quoi « Chaire » est-elle une sorte d'hommage à John Luigi, et comment sa voix restaurée s'intègre-t-elle ?
Sa présence a-t-elle influencé l'atmosphère générale de l'album ?
CR : Eh bien, évidemment, nous avons écrit les chansons ensemble, donc ce sont principalement ses mélodies. Il était la voix du groupe. Sans sa voix, le groupe serait totalement différent. Cet album lui rend hommage car, comme je l'ai dit, il était presque comme un frère pour moi. Nous nous appréciions beaucoup. Son décès a été un choc. Entre-temps, il est devenu une véritable star grâce à la chanson « Calimba de Luna », qu'il a écrite et interprétée. Je ne sais pas si vous connaissez cette chanson, « Calimba de Luna », sortie dans les années 80, qui a cartonné dans toute l'Europe. C'est grâce à elle qu'il est devenu célèbre. Il a ensuite été l'un des pionniers de la musicothérapie en Italie au milieu des années 80. Il était très impliqué dans ce domaine. Il est devenu un chanteur virtuose exceptionnel. Son absence aurait été formidable. Il aurait sans aucun doute été bien meilleur. Mais nous avons la chance d'avoir ses performances, ses idées originales. Alors pour nous, et surtout pour moi, c'était un véritable témoignage d'amour, pour lui, puisqu'il n'est plus là, et aussi pour les fans qui nous suivent depuis 50 ans et qui nous ont permis de réaliser ce projet. L'intérêt est suffisant pour que nous le fassions, car le premier album est devenu, au fil du temps, en 50 ans, une sorte de légende. Alors, vous savez, nous sommes ravis de le faire. Il n'y a aucune raison, aucune raison financière, aucune raison de classement, c'est juste… permettre à ces chansons de voir le jour, car elles étaient destinées à être partagées.
LAM : Et quel est le lien entre « Chaire » et votre album live de 1973 chez Pomiglianno d’Arco ?
CR : C'est une excellente question.
LAM : Et comment cette sortie commune met-elle en lumière l'héritage progressif de Cervelo ?
CR : C'est le seul enregistrement live de notre tournée pour Melos. En 1973, on a fait plein de concerts… C'était la seule fois où on a été enregistrés en live. C'était un ami à moi qui avait enregistré. J'étais étudiant aux Beaux-Arts. Un de mes camarades nous suivait et faisait semblant d'être ingénieur du son pendant les concerts. Il a enregistré le concert sur un magnétophone Revox. Le son n'était pas terrible, mais il était là. Comme les morceaux de Kyre, cet enregistrement est resté dans les années 80 ou fin 90, début 90. Ce même ami a rencontré un grand fan de Cervello qui a entendu parler de l'enregistrement et a voulu l'écouter. Mon ami lui a donc donné une cassette. Et cette personne a fait un bootleg de cette cassette, une très mauvaise copie, à notre insu. Il l'a même vendue en ligne. J'en ai la preuve. Il la vendait environ 6 000 euros la copie. On était évidemment furieux. J'ai donc décidé de retravailler cette performance et de la rendre bien meilleure que la version commerciale, afin d'offrir aux fans une version de qualité, quasiment gratuitement. De plus, pour nous, c'était une bonne transition entre Melos et Kyred ; le concert faisait le lien entre les deux. Il y a aussi un morceau instrumental sur lequel nous travaillions, que nous avons joué en live mais jamais enregistré. Il y a donc un titre inédit sur l'album.
LAM : Concernant « Chaire », il y a le morceau d'ouverture, « Hallo », et le morceau de clôture, « Farewell », qui suggèrent une sorte de cycle. Pourriez-vous nous expliquer cette structure narrative et sa symbolique pour le groupe ?
CR : C'était un long morceau, et je vais peut-être mettre en musique un poème que Gianluigi m'a envoyé sur une cassette dans les années 80. On s'envoyait des cassettes au lieu de lettres, vous savez, pour discuter. Il m'a envoyé ça, c'est presque comme un poème d'amour fraternel. J'ai trouvé que, d'après ce qu'il dit, tout est imagé, comme le reste des paroles et sa façon d'écrire, c'est très surréaliste et très émouvant. Je me suis dit que ce serait une bonne façon de présenter la nouvelle musique, un peu comme un bonjour aux fans qui n'ont pas eu de nos nouvelles depuis longtemps. Et puis, comme un au revoir, un « arrivederci », vous voyez, pas un « adio », mais je trouvais que c'était une bonne façon de faire découvrir ces chansons aux fans et de leur laisser une fin ouverte, tout en bouclant la boucle, parce que je ne pense pas qu'on refera ça dans 50 ans.
LAM : Pour parler d'un morceau en particulier, Templi Acherontei
CR : Acherontei, oui.
LAM : Oui, celui-ci.
CR : Merci d'avoir essayé, au fait.
LAM : Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur l'inspiration derrière ce morceau et comment il s'intègre au thème mythologique qui traverse l'album ?
CR : Oui, donc toute cette histoire de Grèce que Gianluigi a apportée au groupe. C'est parce que, quand on s'est rencontrés, c'était un intellectuel. Il a fait des études classiques au lycée, je suppose. Il étudiait donc le grec, le latin et l'italien. Et il était très intrigué par la mythologie grecque, parce qu'on pouvait l'utiliser comme symbole pour parler de choses qui n'étaient pas forcément du genre « je t'aime, bébé », vous voyez ?
Des choses qu'on détestait. Il s'en est donc servi comme d'un prétexte pour aborder des thèmes très sociaux à l'époque, vous savez, quand nous, les boomers, pensions pouvoir changer le monde – et on y est un peu parvenus. Mais à ce moment-là, l'esprit était très ouvert et on voulait parler d'évolution politique, sociale, culturelle et spirituelle. « Templia Geronte » est une œuvre qu'il a écrite juste après. Elle s'inspire toujours de la mythologie grecque, mais de façon un peu moins dramatique et radicale que « Melos ». Ses textes étaient plus ouverts et plus doux. D'ailleurs, il y a une chanson sur l'album qui s'appelle « Reina de Rocca », où il parle de l'île de Capri, car il était originaire de Capri. Et Capri reste d'ailleurs mon île préférée, un peu comme ma ville natale. Il en parle donc dans cette chanson. Les paroles de cet album, « Chaire », sont plus douces. Elles sont plus tendres, moins agressives, moins… Et c'est plus ouvert. Mais comme il les a écrites juste après Melos, l'influence grecque est toujours présente, vous voyez. Je pense que c'est ce qui fait le lien entre les deux.
LAM : À propos du morceau « La Seduzione di Chiaro Ulivo », comment avez-vous mixé la musique des années 70 et comment l'avez-vous modernisé pour le public actuel ?
CR : On n'a rien changé. On a simplement repris les idées que j'avais écrites avec Gianluigi, on les a arrangées et je les ai produites. On n'a pas vraiment modifié la chanson, c'est comme ça que je l'entendais. Évidemment, il y a des sonorités, quelques sonorités, et ma façon d'entendre les choses aujourd'hui est un peu différente. Mais tout est parti de mes parties de guitare et de tout ce que Gianluigi et moi avons écrit et enregistré. Donc, en fait, toutes les chansons. Celle-ci est intéressante parce qu'elle représente le moment où, en vieillissant, la sexualité est entrée dans nos vies. Voilà donc la façon dont Gianluigi aborde la séduction du sexe opposé. Il a utilisé, de toute évidence, deux personnages mythiques, mythologiques, pour illustrer le fait que cette femme a, en quelque sorte, emmené cet homme au lit et lui a appris à être un homme.
LAM : Ça veut dire que tout ce qu'on entend sur Chair était déjà composé de cette façon ? Je veux dire, on a…
CR : Oui, à part les deux premiers morceaux, le premier et le dernier, tous les morceaux avec le groupe au milieu, c'étaient juste les idées telles quelles. Je les ai embellies, je les ai arrangées avec les musiciens et je les ai produites. Donc, fondamentalement, les idées étaient très similaires. Évidemment, tous les solos, tout ce que je joue, je n'aurais pas pu les jouer il y a 150 ans.
LAM : Donc, en réalité, vous étiez de véritables pionniers.
CR : Eh bien, c'est à vous de voir, je ne peux pas vraiment me prononcer.
LAM : Quand on écoute certains groupes, comme Dream Theater aujourd'hui ou n'importe quel groupe de metal progressif, avec tous ces instruments (violoncelle, violon, xylophone, saxophone, etc.) qui composent le son de cet album, on se rend compte que c'est tellement naturel.
CR : C'est normal parce que…
LAM : Parce que vous étiez là à l'époque. Avant, ce n'était pas courant.
CR : C'est normal maintenant parce que ça fait 50 ans… Et puis, le rock de Prague a évolué. Il a été réapproprié par le metal, et c'est comme ça qu'est né Dream Theater. C'est un autre genre de rock progressif.
LAM : Oui, bien sûr.
CR : Ça appartient à l'ère de Gentle Giant, King Crimson, Van der Graaff Generator. C'étaient nos héros, vous savez, quand on était jeunes. Du coup, il y a un peu de Genesis, en plus doux. C'était plus proche de la musique classique que du metal, et ça s'entend. Même dans Melos, je jouais de tous les instruments, du vibraphone, et les saxophones étaient là. D'ailleurs, on était très influencés par Van der Graaff pour les saxophones. Le saxophoniste qu'on jouait ressemblait beaucoup à David, avec qui je suis devenu ami. Il jouait des deux saxophones parce qu'on ne voulait pas de clavier, alors on utilisait chaque petite note pour composer les accords. C'était un processus très créatif, et c'est pour ça qu'on avait un son différent de tous les autres. Ces morceaux utilisent quasiment la même instrumentation. Évidemment, ils sont joués et enregistrés aujourd'hui, donc ils sonnent toujours aussi bien. Mais les idées ont été écrites à l'époque, en 1974, pour être précis.
LAM : C'est incroyable d'avoir quelque chose d'aussi intemporel dans la musique.
CR : Oui, c'était incroyable. Quand j'ai terminé l'album, c'était comme un miracle. Je l'ai écouté et je me suis dit : « C'est intemporel. » Ce n'est pas parce qu'on n'essaie pas de suivre une mode ou quoi que ce soit d'autre… Ces chansons prennent simplement vie, elles en ont besoin. Je les écoute et je me dis : « Waouh, ça me replonge dans le passé ! » C'est tellement sincère, je crois que les gens le ressentent. C'est comme si ça avait été écrit à cette époque. Ça n'aurait pas pu être écrit à un autre moment. Je suis content qu'on ait eu cette chance. Je suis très heureux de ce projet.
LAM : Quel message souhaitez-vous transmettre aux fans de Cervello avec la sortie de « Chaire » ? Envisagez-vous d'autres projets pour perpétuer l'héritage du groupe au-delà de 2025 ?
CR : Je ne sais pas vraiment, car je suis impliqué dans de nombreux projets : mes albums solo, mes productions… J'adorerais, et nous recevons d'ailleurs plusieurs demandes pour que le groupe joue en concert. Je pense que, comme à Tokyo, ce serait formidable de jouer pour l'Europe, pour les fans européens. Je suis donc ouvert à cette possibilité. Concernant la musique, même si toutes les idées n'ont pas été retenues, j'en ai encore quelques-unes qui n'ont pas été développées. Je ne sais pas encore. Je pense que le message principal que nous voulons adresser à nos fans est un message de remerciement et de gratitude, car c'est grâce à eux que nous avons pu réaliser ce projet. Sony ne sort pas cet album par hasard, mais parce qu'il y a eu un intérêt pour le groupe pendant 50 ans. Vous savez, pour nous, c'est juste un grand merci, profitez de la musique qui était censée être notre deuxième album et qui ne l'a jamais été. Voilà, c'est tout.
LAM : Autre chose à ajouter ?
CR : En y réfléchissant, c'est aussi pour moi une façon de rendre hommage à ceux que j'appelle les orphelins de la musique : ceux qui écoutent des musiques différentes, pas la musique populaire. Tous ceux que l'industrie a laissés de côté. Et ils sont des millions. Ils se répartissent en différents genres : alternatif, jazz, prog, métal… C'est un public immense qui a été oublié et ignoré. Pour eux, la musique est quelque chose de totalement différent de la façon dont ils la perçoivent. Quand j'étais jeune, la musique était une forme d'art. Et dans les années 70, plus on était différent, plus on avait de chances de réussir. Aujourd'hui, c'est l'inverse, car c'est un produit de l'industrie et ce n'est pas forcément de l'art. C'est du divertissement. Je pense que l'art, dans sa forme la plus pure, est toujours divertissant. Le divertissement, lui, n'est pas forcément de l'art. Je fais partie de cette génération. Je pense qu'il y a beaucoup de gens comme moi. Je pense que votre station de radio a peut-être la même attitude envers la musique. Cela n'a rien à voir avec le nombre de vols, vous savez, ce que j'appelle le « vol pur et simple » qu'ils commettent dans l'industrie musicale. D'ailleurs, je lance une chaîne de podcasts où j'en parle. Et je vais appeler le premier épisode « Le néo-féodalisme de l'industrie musicale, du troubadour à l'algorithme ». J'y parle de tout ce qui a changé, pourquoi et pourquoi certains ont été laissés pour compte. Donc, pour moi, cet album n'a vraiment rien à voir avec ça. C'est juste un hommage à vous. Il y a encore des gens qui font de la musique et nous avons eu la chance de susciter suffisamment d'intérêt pour la sortir. Le simple fait que vous vous y intéressiez, ou que quelqu'un comme vous, nous rend heureux de partager notre passion.
LAM : Je vous montre cinq choses et vous pouvez choisir celle que vous préférez. Vous pouvez choisir entre une boussole qui vous guide vers l'espoir, une lanterne qui révèle des vérités cachées, un arbre dont les fruits guérissent les blessures, un instrument dont la mélodie apaise les conflits, ou un livre où, à chaque page, vous pouvez découvrir un secret oublié.
Laquelle choisiriez-vous ?
CR : Je crois que j'aime la lanterne, car je pense que c'est là où nous en sommes actuellement. Je pense qu'il y a une grande ignorance quant à qui nous sommes et au sens de la vie. Beaucoup de gens se posent des questions, mais ils sont tous divisés, comme plongés dans un vaste cosmos obscur. Il arrive parfois que des idées, des âmes, ou peu importe comment on l'appelle, de l'amour ou de la lumière émanant de certaines personnes, éclairent le chemin d'autres personnes, les guident. J'aime beaucoup cette image, car je ressens cela. Je m'y sens proche. Et c'est important de se rappeler que nous ne savons pas tout. Fondamentalement. Et si l'on ne sait pas, on devient humble et on se met à chercher. Et la recherche est toujours bénéfique. Elle a toujours été bonne pour l'humanité. Dès que l'on commence à questionner, au lieu d'accepter les dogmes ou les idées qu'on nous a imposés, dès que l'on commence à se demander : « Qu'est-ce que c'est ? Pourquoi sommes-nous là ? Que se passe-t-il ? » à travers la musique, les poèmes, l'art, la science, la philosophie, peu importe. Vous savez, c'est l'interrogation qui est vraiment importante, je crois, la recherche. J'aime beaucoup cette image.
LAM : Un dernier mot pour nous et vos auditeurs français ?
CR : Oh, merci. Si vous avez déjà écouté Cervello, merci beaucoup de nous suivre. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode de votre émission de radio. J'espère que nous pourrons nous rencontrer quelque part, peut-être en concert ou ailleurs dans le monde.
LAM : Merci beaucoup.
CR : Merci, Xavier.