https://www.sasquatchsunset.film/

https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=324382.html 

https://www.imdb.com/title/tt30180830/ 

Durée : 1h 30min
Comédie
Réalisateurs :  David Zellner, Nathan Zellner
Scénario :  Par Nathan Zellner
Avec Riley Keough, Jesse Eisenberg, Nathan Zellner, Christophe Zajac-Denek

 

Film proposé lors du festival Mauvais Tours 2024  : https://mauvaistours.com/
Pour notre compte rendu du festival : Journée 4 : lien prochainement

 

 

Primitifs (Sasquatch Sunset), réalisé par David et Nathan Zellner, est une œuvre cinématographique profondément originale qui vous plonge dans la vie sauvage des Big-foot, ces créatures mythiques devenues ici les protagonistes d’une histoire à la fois, touchante et réfléchie. Ce film, avec Jesse Eisenberg, Riley Keough, Nathan Zellner et Christophe Zajac-Denek, se distingue par son absence de dialogues humains. Les Big-foot ne communiquent que par des petits cris et des grognements, un choix audacieux qui renforce l’immersion dans cette vie primitive et sauvage. 

L’absence de parole vous pousse à vous ancrer dans l’univers sonore du film, où musique et bruitages deviennent essentiels pour créer une ambiance paisible, mais ponctuée de moments dramatiques. La partition musicale, composée par The Octopus Project, sublime cette atmosphère avec des sons envoûtants et des rythmes primitifs. Le résultat est une expérience à la fois humoristique et émotive, alternant entre des scènes comiques et des moments plus introspectifs. Le film parvient même à établir un lien émotionnel inattendu avec ces créatures à travers des scènes de tendresse et de lutte pour la survie dans leur environnement naturel.

Les relations entre les Big-foot et les animaux sont marquées par une alternance entre prédateurs et partenaires, offrant une réflexion subtile sur la cohabitation et la chaîne alimentaire dans cet écosystème sauvage. Par exemple, certains animaux sont chassés pour être dévorés, tandis que d’autres partagent des moments de complicité avec les Big-foot, ce qui ajoute une certaine richesse à la représentation de la nature dans le film. Mention personnelle pour le porc épique, le putois, le raton laveur, l'opossum et le blaireau d'Amérique. 

Les costumes et le maquillage, qui enveloppent les acteurs dans des tenues en latex détaillées, sont incroyablement crédibles. Seuls les yeux des acteurs laissent transparaître une certaine forme d’humanité, ces créatures semblent réelles et palpables. Le réalisme du mode de vie des Big-foot, inspiré des comportements observés chez les tribus primates, est d’une grande authenticité. Ce souci du détail, aussi bien dans les gestes que dans les interactions entre les personnages, renforce l’immersion dans cette vie primitive où chaque geste compte pour la survie. 

L’aspect visuel du film est également remarquable, avec des prises de vue qui mettent en valeur la majesté de la nature environnante. Le directeur de la photographie, Mike Gioulakis, capture à merveille les vastes paysages du nord-ouest américain, évoquant la splendeur et la dureté de la vie sauvage. Chaque plan est une peinture vivante, renforçant le message environnemental implicite du film : l’invasion de l’homme dans la nature des Big-foot est une menace pour leur mode de vie et leur survie. 

En dépit de son cadre humoristique et de quelques situations absurdes, Primitifs aborde des thématiques sérieuses sur la disparition des espèces et la cohabitation entre les créatures mythiques et l’humanité.  

Le film est rempli de moments hilarants, mais aussi de séquences où la beauté des interactions et des paysages laisse place à la contemplation et à la réflexion. 

Primitifs mêle habilement comédie burlesque et réflexion profonde sur la nature et l’existence. Ce choix narratif unique et l’authenticité des performances en font un film surprenant, agréable à regarder, et surtout, une œuvre qui réinvente le film de créatures tout en restant fidèle à l’esprit de découverte et d’émerveillement.