Date de sortie : 25.12.2024
Universal Pictures International France

 

Réalisation : Robert Eggers
Scénario : Robert Eggers, Henrik Galeen, Bram Stoker
Casting principal : Lily-Rose Depp, Nicholas Hoult, Bill Skarsgård, Willem Dafoe, Simon McBurney

 

Une relecture inégale du mythe vampirique. 

 

Robert Eggers, réalisateur de The Witch (2015), The Lighthouse (2019), The Northman (2022), propose avec Nosferatu une nouvelle adaptation du classique de F.W. Murnau couplée avec une libre adaptation de Dracula de Bram Stocker. Sorti le 25 décembre 2024, ce film, bien que techniquement soigné et porté par de bonnes performances, peine à captiver pleinement. Malgré quelques moments forts, il manque d’une atmosphère envoûtante et d’une véritable saveur narrative, laissant le spectateur sur une impression mitigée. 

L’histoire débute dans la petite ville de Wisbourg, où Thomas Hutter (Nicholas Hoult), un jeune notaire, est envoyé par son employeur en Transylvanie pour rencontrer un mystérieux client, le comte Orlok (Bill Skarsgård). Ce dernier souhaite acquérir une propriété dans la ville. Dès son arrivée, Thomas est frappé par l’étrangeté des lieux et des habitants, qui semblent terrorisés par une présence invisible. Le château d’Orlok, isolé et lugubre, est le théâtre de rencontres inquiétantes entre les deux hommes. Thomas découvre peu à peu la nature monstrueuse de son hôte, mais il est déjà trop tard : Orlok a jeté son dévolu sur la femme de Thomas, Ellen (Lily-Rose Depp), et embarque pour Wisbourg, apportant avec lui la peste et la mort.

Une esthétique visuelle contrastée : Robert Eggers et son directeur de la photographie, Jarin Blaschke, jouent habilement avec les passages en couleur et en noir et blanc, créant des séquences visuellement intéressantes. Les scènes en noir et blanc rappellent l’héritage expressionniste du film original, tandis que les moments en couleur apportent une touche moderne. Cependant, cette alternance ne suffit pas à compenser l’absence d’une esthétique gothique marquée. Les décors et les costumes, bien que soignés, manquent de profondeur et de cette patine sombre qui aurait pu ancrer le film dans une ambiance plus immersive. Les personnages humains, trop propres et trop lisses, ne parviennent pas à s’intégrer pleinement dans cet univers, ce qui nuit à la cohérence globale. 

 

Des performances solides, mais un Nosferatu décevant : Bill Skarsgård incarne un Nosferatu repoussant, mais son côté sale et grotesque ne parvient pas à être véritablement horrifique. Le personnage manque de cette aura menaçante et mystérieuse qui fait la force des grands vampires du cinéma. En revanche, Lily-Rose Depp, dans le rôle d’Ellen Hutter, livre une performance convaincante, bien que son personnage soit limité par un script qui ne lui permet pas de s’épanouir totalement. Nicholas Hoult, en Thomas Hutter, et Willem Dafoe, dans un rôle secondaire, apportent une touche de sérieux, mais leurs personnages restent trop superficiels pour susciter une réelle empathie. 

 Une bande sonore réussie : l’un des points forts du film réside dans sa bande sonore. La musique, à la fois envoûtante et inquiétante, accompagne habilement les images et contribue à créer quelques moments de tension. Elle est sans doute l’élément le plus réussi du film, ajoutant une dimension sonore qui contraste avec les faiblesses narratives et visuelles. 

 

Un récit qui manque de souffle : Le film souffre d’un rythme inégal. Les scènes s’enchaînent sans véritable saveur, et l’intrigue peine à maintenir l’attention. Le second acte, en particulier, traîne en longueur et la conclusion, bien que visuellement intéressante, ne parvient pas à rattraper les faiblesses du récit. Robert Eggers semble hésiter entre une relecture moderne et un hommage au cinéma expressionniste, ce qui donne un film à la tonalité incertaine.  

Un film qui mérite d’être vu pour ses qualités techniques et sa bande sonore, mais qui laisse une impression d’inachevé.

 

Xavier