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 Sergio Martino

 Italie

 1978

SUPPLEMENTS : 
Présentation du film par Curd Ridel
Dans la jungle, avec Sergio Martino
Sans trêve, avec Claudio Morabito
La grande aventure, avec Antonello Geleng
Diaporama d’affiches et de photos
Film-annonce original

Langue  Français, Italien, Anglais
Sous-Titre           Français
Format  Coffret digipack Blu Ray + DVD
Format Original Cinemascope 2.35 - 1920/1080p
Format DVD       DVD - PAL - Zone 2 / BD - Zone B
Nb de disques    2
Duree    102 minutes
Interdictions       Interdit aux moins de 16 ans

 

Sergio Martino, réalisateur prolifique des années 1970, s’est forgé une réputation grâce à ses contributions au genre de l’exploitation italienne, et La montagne du dieu cannibale (1978) en est un bel exemple. Ce film se situe à la croisée de l’aventure et de l’horreur, tout en y mêlant une violence explicite et une dose d'érotisme, dont le but est d’obtenir un certificat d’interdiction au mineur. Une technique marketing pour attirer le public comme l’explique le réalisateur dans les bonus de cette belle version proposée par Artus Films.

Nous suivons Susan Stevenson (interprétée par Ursula Andress), une femme en quête de son mari disparu. Ce dernier s’est aventuré dans la jungle de Nouvelle-Guinée pour enquêter sur une mystérieuse tribu cannibale, les Puka. Elle est accompagnée de son frère Arthur (Antonio Marsina) et du guide expérimenté Edward Foster (Stacy Keach). Leur voyage est jonché de dangers : serpents, crocodiles, pièges naturels et, bien sûr, les cannibales eux-mêmes. La tension monte progressivement alors que la jungle, tout autant que ses habitants, se révèle être un véritable piège mortel.

Un élément particulièrement troublant du film est la présence de scènes réelles de cruauté envers les animaux, notamment celle où un singe est dévoré vivant par un python. Cette scène est expliquée de différentes façons selon les intervenants dans les bonus. Ainsi, le chef décorateur Antonello Geleng explique qu’elle n’était pas préparée pour le tournage, mais filmée dans un zoo de Kuala Lumpur où les serpents étaient nourris de cette manière. Mais Claudio Morabito (monteur) et Sergio Martino confirment que la scène a été tournée avec un technicien qui s’occupait des animaux. A ce propos, Sergio Martino exprime des regrets quant au tournage de cette séquence. Avec le recul, cette scène n’existerait pas. À sa décharge, le réalisateur explique que le technicien lui avait assuré qu’il pourrait sauver le singe avant qu’il ne se fasse tuer par le python. Il en est malheureusement advenu autrement.

Sur le plan esthétique, La montagne du dieu cannibale est un mélange efficace de suspense et de scènes d’action bien menées. La belle photographie et les décors naturels des jungles réelles (ou simulées grâce au jardin botanique de Kandy) de Malaisie et du Sri Lanka, capturés avec soin, vous plonge dans une atmosphère oppressante. Sergio Martino, bien que principalement reconnu pour ses films giallo, prouve ici qu’il maîtrise l’art du récit d’aventure, en privilégiant la tension dramatique et l’exploitation des paysages exotiques.

Ursula Andress, souvent mise en avant pour son physique, livre ici une performance mémorable. Le film met en avant une évolution intéressante de son personnage, qui commence en tant que femme apparemment vulnérable pour devenir une survivante endurcie. Comme le révèle Antonello Geleng dans son entretien de 53 minutes à en bonus, Ursula Andress a effectué toutes ses scènes sans doublure, malgré des conditions de tournage difficiles, notamment lors des scènes sous les cascades d’eau.

Claudio Cassinelli, qui interprète Manolo, se démarque également. Cet acteur de théâtre, qui a collaboré à plusieurs reprises avec Sergio Martino, insuffle à son personnage une profondeur particulière, bien que le sort de Manolo soit scellé de manière tragique. Claudio Cassinelli est une figure clé du cinéma italien, et son implication dans ce film est saluée dans les bonus du coffret Blu-Ray/DVD, où les membres de l’équipe louent son professionnalisme et son engagement.

Les décors est une autre force du film. Antonello Geleng, qui avait travaillé avec Federico Fellini, s’est vu confier la lourde tâche de recréer des villages tribaux et autres décors dans des conditions difficiles. Le tournage, dans les grottes de Kuala Lumpur et les jungles sri-lankaises, a mis à rude épreuve l’équipe technique, mais Antonello Geleng a su surmonter ces défis, ce qui nous permet de découvrir des environnements immersifs et authentiques. Et aussi de scènes d’intérieur tournées dans l’hôtel où résidait l’équipe du film. Une belle preuve d’astuce pour un résultat aussi vrai que nature.

L’édition Blu-Ray/DVD de La montagne du dieu cannibale propose des bonus qui enrichissent notre compréhension du film, avec la présentation de Curd Ridel. Nous y trouvons notamment des interviews avec Sergio Martino, qui partage plusieurs anecdotes de tournage, ainsi qu’avec Claudio Morabito, l’opérateur, qui décrit les défis techniques liés à la caméra, notamment dans de sombres grottes étouffantes de Malaisie.

Un diaporama des différentes affiches internationales du film complète l’ensemble, offrant un aperçu de la manière dont le film fut commercialisé à travers le monde.

La montagne du dieu cannibale est une œuvre controversée qui illustre parfaitement les excès du cinéma d’exploitation italien et qui dans le même temps offre une aventure captivante dans une jungle hostile. Le film continue de fasciner et d'intriguer, malgré les réserves éthiques qu'il suscite.

 

Xavier