Date de sortie : 13.10.2023
Réalisation: Anthony Cousins
Scénario: Anthony Cousins, John Karsko
Casting principal: Nathan Tymoshuk, Benny Barrett, Sonya Boushek
Pays d'origine : États-Unis
Dans le paysage du cinéma d'horreur indépendant, Frogman d'Anthony Cousins tente de réinventer le genre found footage en explorant une créature légendaire méconnue de l'Ohio. Le film suit Dallas Kyle, un documentariste obsédé par le Frogman, créature issue du folklore local de Loveland, qu’il a vu étant enfant.
L'originalité réside dans le choix d'une créature moins exploitée que Bigfoot ou le monstre du Loch Ness. Anthony Cousins mise sur l'authenticité, utilisant une caméra Hi8 qui rappelle The Blair Witch Project, mais cette nostalgie ne suffit pas à masquer les faiblesses du film.
La narration s'enlise rapidement dans les clichés du genre : caméra tremblante, sons captés sur le vif, témoignages supposément authentiques. Le réalisateur semble vouloir réanimer un style cinématographique qui a connu ses heures de gloire, mais qui traîne aujourd'hui comme un boulet.
Techniquement, Frogman ne cherche pas à bousculer les codes. La photographie volontairement brute et les plans instables mimant un tournage amateur paraissent désormais convenus. Les effets spéciaux, minimalistes, oscillent entre une certaine sobriété et un manque cruel de moyens.
La créature, élément central du mystère, manque cruellement de caractère. Ni terrifiante ni fascinante, elle reste aussi fade que le dispositif narratif qui l'entoure. Le résultat peine à impressionner.
Nathan Tymoshuk, Benny Barrett et Chelsey Grant tentent de donner vie à des personnages censés paraître authentiques, mais sans convaincre.
Dallas Kyle, personnage principal, devrait incarner l'obsession et la détermination. Mais il reste désespérément neutre. Sa quête, qui aurait pu constituer le moteur dramatique du film, se dilue en une exploration sans enjeu émotionnel véritable. Sa pseudo-relation amicale/amoureuse avec Melissa n’apporte rien à la narration.
Frogman cristallise parfaitement l'essoufflement du found footage. Là où des œuvres comme The Blair Witch Project ou [REC] avaient su captiver par leur réalisme cru, ce film reproduit mécaniquement des codes devenus des clichés.
Un film pour les plus curieux : Faut-il totalement bouder Frogman ? Pas nécessairement. Les collectionneurs de found footage et les amateurs de cryptozoologie y trouveront peut-être un intérêt. Le film apporte un certain charme rétro, une exploration du folklore américain qui pourrait séduire les nostalgiques.
Mais pour le grand public et les amateurs d'horreur, Frogman ne représente absolument pas une priorité.
Frogman incarne le cinéma de série B sans prétention. Un found footage destiné à naviguer discrètement dans les catalogues de VOD, à peine remarqué. Il satisfera probablement une curiosité de passage, mais n'apporte rien de significatif à un genre qui appelle désespérément le renouveau.
Un film à voir pour les plus acharnés, mais certainement pas une œuvre incontournable.
https://www.shadowz.fr/content/frogman-104640
https://www.imdb.com/title/tt21377766/
Film programmé dans le cadre du festival Mauvais Tours 2024
pour notre compte rendu de la journée de samedi du festival Mauvais Tours : Mauvais-tours-2024-jour-3