Date de sortie: 11.09.2024
https://www.imdb.com/fr/title/tt2049403/?ref_=tt_mlt_tt_i_1
Tim Burton fait un retour remarqué en 2024 avec Beetlejuice Beetlejuice, la suite tant attendue de son classique de 1988. Le réalisateur offre une œuvre qui respecte scrupuleusement l’univers excentrique du film original tout en lui insufflant un vent de modernité. Cette suite parvient à conjuguer habilement nostalgie et innovation. Vous serez séduit, que vous soyez un fan de la première heure ou un spectateur curieux de découvrir cet univers gothique et loufoque.
Un casting solide et multigénérationnel : Michael Keaton incarne à nouveau Beetlejuice, démontrant une fois encore sa maîtrise absolue du personnage. Sa performance conserve l’humour corrosif et la folie incontrôlable qui ont fait le succès de ce rôle emblématique. Michael Keaton semble prendre un plaisir immense à renouer avec ce personnage déjanté, ajoutant même quelques nuances à sa personnalité chaotique.
Winona Ryder, dans le rôle de Lydia Deetz, reprend également son personnage avec une justesse remarquable. Désormais mère, Lydia a gagné en maturité tout en restant fidèle à ses racines gothiques. Bien que son évolution psychologique soit parfois limitée par le scénario, Winona Ryder insuffle une mélancolie touchante à ce personnage iconique.
Jenna Ortega, quant à elle, incarne la fille de Lydia avec fraîcheur et naturel. Sa relation ambivalente avec Beetlejuice constitue l’un des points forts de l’intrigue. Jenna Ortega parvient à capturer l’esprit rebelle et sensible de son personnage. Elle y apporte ainsi une nouvelle dynamique à l’histoire.
Parmi les ajouts au casting, Monica Bellucci brille particulièrement. Elle incarne une mystérieuse figure du monde des morts, à la fois élégante et menaçante. Sa présence magnétique et sa diction soigneusement travaillée apportent une gravité et une profondeur qui enrichissent le film. Monica Bellucci navigue avec aisance dans l’univers burtonien, apportant une touche de sophistication à cet univers exubérant.
Catherine O’Hara, de retour dans le rôle de Delia Deetz, offre une performance tout aussi excentrique que dans le premier opus. Toujours obsédée par son art abscons et ses tendances égocentriques, Catherine O’Hara excelle dans les moments de comédie. Elle joue sur un contraste savoureux entre son absurdité et la noirceur ambiante du récit.
Arthur Conti s’impose dans le rôle d’un nouveau venu dans l’entourage de la famille Deetz. Ce côté maladroit et candide apporte une légèreté bienvenue à certaines scènes. Arthur Conti s’approprie pleinement son personnage. Son jeu est un équilibre entre humour et émotion qui s’intègre harmonieusement au reste de la distribution.
Nous ne pouvions passer sous silence l’apparition de Danny DeVito en tant que balayeur dans le monde des morts. Sa présence, bien que brève, est mémorable. Ce clin d'œil ajoute une touche de nostalgie et un soupçon d’irrévérence supplémentaire.
L’une des séquences marquantes du film est son passage en animation, un choix audacieux et parfaitement intégré à l’histoire. Tim Burton, connu pour son amour du stop-motion, utilise ici cette technique pour pallier l’absence de Jeffrey Jones au casting des morts. Cette parenthèse animée permet de repousser les limites visuelles de l’univers de Beetlejuice, et prouve que tout est possible.
Ce passage enrichit la narration et vous plonge dans une perspective inédite de cet univers.
Une esthétique soignée et fidèle : le film conserve l’identité visuelle qui a fait le succès de l’original. Les décors, soigneusement conçus, oscillent entre le gothique et le burlesque. Le célèbre désert des sables mouvants, habité par les terrifiants vers géants, est revisité avec des détails encore plus saisissants. Les effets spéciaux, qui mêlent animatronique et stop-motion, offrent une authenticité visuelle qui se démarque des productions entièrement numériques.
De même, la maison des Deetz, lieu central du premier film, fait un retour remarqué dans Beetlejuice Beetlejuice. Toujours perchée sur sa colline, elle reflète désormais les changements survenus dans la vie de Lydia et de sa famille. Si les touches gothiques et fantaisistes sont toujours présentes, elles cohabitent avec des éléments plus contemporains, comme des ajouts architecturaux et des rénovations qui témoignent de l’évolution des personnages. Et ce voile qui l’entoure est une excellente idée pour contraster avec sa peinture blanche d’origine et colle à l’ambiance de funérailles de Beetlejuice Beetlejuice
Les intérieurs, quant à eux, restent un mélange de minimalisme étrange et d’extravagance artistique. On retrouve des traces du style délirant de Delia Deetz, notamment des sculptures absurdes et des œuvres d’art provocantes, tandis que des souvenirs du passé de Lydia sont disséminés dans chaque pièce, créant un contraste émouvant entre les générations.
Les costumes de Colleen Atwood, fidèles à l’univers burtonien, reflètent à la fois la continuité et le renouveau. Le costume rayé de Beetlejuice reste emblématique, tandis que les tenues de Lydia et de sa fille modernisent l’esthétique gothique du premier film. Colleen Atwood joue habilement sur les textures et les contrastes pour raconter l’évolution des personnages à travers leurs vêtements.
Une musique au service de l’ambiance : la bande-son de Danny Elfman, fidèle collaborateur de Tim Burton, est un autre point fort du film. Danny Elfman reprend des thèmes musicaux du premier opus tout en apportant de nouvelles compositions qui enrichissent l’atmosphère. Le retour du classique "Day-O (The Banana Boat Song)" revisité rappelle l’humour absurde et les moments de légèreté du film original et s’intègre dans ce nouvel opus à merveille. Ces morceaux, mêlés à des orchestrations plus sombres, accompagnent efficacement les péripéties que tout le monde va vivre.
Avec Beetlejuice Beetlejuice, Tim Burton offre une suite fidèle et inventive qui respecte l’héritage du film original tout en explorant de nouvelles idées. Grâce à des performances mémorables, une esthétique visuelle unique et une musique captivante, le film s’impose comme un ajout réussi à l’univers de Beetlejuice. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de Tim Burton, de Beetlejuice et du cinéma fantastique.
Xavier