Date de sortie au cinéma : 14.08.2024

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Alien: Romulus s’inscrit dans la continuité de l’univers d’Alien, prenant place entre les événements du premier film (1979) et sa suite directe, Aliens (1986). Ce nouvel opus suit un groupe de jeunes colons d’un système stellaire éloigné, qui tentent d’échapper à leurs terribles conditions de vie : travailler encore et toujours, sans jamais pouvoir rembourser leurs dettes. Leur plan de fuite est ainsi organisé : s’infiltrer dans une station de recherche apparemment abandonnée pour l’utiliser comme partir à l’autre bout de la galaxie. Très vite, ils découvrent que ce lieu cache une menace : des aliens.

Au cœur de l’intrigue, nous suivons Rain, interprétée par Cailee Spaeny, une mécanicienne déterminée à protéger son équipe, et son frère androïde, Andy (joué par David Jonsson). Ce duo, marqué par une relation ambivalente, doit affronter les xénomorphes qui rôdent dans la station. Ces créatures, toujours aussi implacables, avaient précédemment transformé la mission scientifique en une lutte désespérée pour la survie. Ce qui explique que la station spatiale soit actuellement à la dérive. Le scénario met habilement en avant les dynamiques de groupe, les dilemmes moraux et la terreur inhérente à l’univers d’Alien.

Le réalisateur Fede Álvarez, connu Evil Dead (2013) et Don’t Breathe (2016), était un choix audacieux qui se révèle judicieux pour diriger ce nouveau chapitre d’Alien. Fede Álvarez apporte une esthétique sombre et oppressante qui rappelle l’esprit des premiers films, tout en y injectant sa propre patte. Son travail sur les décors et les éclairages renforce l’atmosphère claustrophobe, indispensable à l’univers d’Alien. La station de recherche est un véritable personnage à part entière : labyrinthique, lugubre, avec des détails visuels qui participent à l’ambiance du film.

Fede Álvarez évite de tomber dans l’excès de nostalgie en proposant des éléments narratifs nouveaux, notamment autour du personnage d’Andy. Ce dernier, bien que conçu comme un androïde classique, est doté d’une sensibilité inhabituelle, qui pose des questions sur la nature humaine et artificielle. Ce choix rappelle les réflexions philosophiques de Blade Runner, tout en restant fidèle à l’essence de la saga Alien.

Le casting de Alien: Romulus repose sur des acteurs jeunes et prometteurs. Cailee Spaeny livre une performance intéressante, alternant entre vulnérabilité et courage face à des situations extrêmes. Son personnage, Rain, évolue au fil du film, passant de simple technicienne à une véritable survivante. David Jonsson, dans le rôle d’Andy, utilise sa capacité à transmettre des émotions subtiles, rendant son androïde proche de la fragilité humaine.

Le reste de l’équipe est composé de : Archie Renaux qui incarne le côté pragmatique mais il se retrouve vite dépassé par les événements, tandis que Isabela Merced apporte une touche de légèreté avec un rôle de biologiste curieuse. Spike Fearn et Aileen Wu, dans des rôles plus discrets, contribuent à enrichir la dynamique de groupe. Chacun des personnages possède une personnalité distincte qui se complète. Vous vous attacherez vite à eux, ce qui rend les pertes plus marquantes.

Le scénario, coécrit par Fede Álvarez et Rodo Sayagues, reprend certains éléments classiques de la saga : l’isolement, la lutte contre une menace implacable, et les secrets d’une corporation cynique (ici, Weyland-Yutani est évoqué à travers des documents retrouvés). Toutefois, il introduit également des idées neuves, notamment dans la manière dont les xénomorphes interagissent avec leur environnement. Sans dévoiler de détails, certaines scènes exploitent brillamment des concepts physiques pour renouveler les affrontements. Nous ne gâcherons pas votre plaisir de les découvrir. Pour autant, sachez que ces idées sont de très belles surprises où vous vous direz certainement : mais oui, comment se fait-il que personne n’y ait pensé avant ?

Les effets spéciaux, mêlant CGI et animatronique, sont un des points forts du film. Les xénomorphes sont terrifiants, grâce à un travail méticuleux sur leur apparence et leurs mouvements. Le réalisateur a clairement souhaité rendre hommage au travail de H.R. Giger, tout en modernisant certains aspects. Les décors, tout comme le vaisseau spatial et la station, ont bénéficié d’une attention particulière aux détails. La crédibilité du film en est renforcée.

La musique, composée par Jed Kurzel, contribue également à l’ambiance, oscillant entre moments de tension et passages plus calmes. Elle accompagne efficacement les scènes d’Alien: Romulus.

Alien: Romulus s’adresse avant tout aux fans de la franchise, il faut bien l’avouer. Les nombreux clins d’œil aux précédents films, bien que subtils, montrent un profond respect pour l’œuvre originale. Les néophytes, quant à eux, ne seront pas perdus grâce à une narration claire et des explications sur l’origine de la découverte des xénomorphes et les intentions de Weyland-Yutani). Le film parvient à trouver un équilibre entre hommage et innovation. Une garantie d'expérience satisfaisante pour tous les spectateurs. Le film joue la carte de la sécurité. Cette approche permet de raviver l’intérêt pour une franchise parfois jugée inégale ces dernières années. Avec Alien: Romulus, Álvarez démontre qu’il est possible de rester fidèle à un univers tout en explorant de nouvelles idées.

Alien: Romulus est un vrai plaisir si vous appréciez l’ensemble de l’univers d’Alien. Avec un scénario solide, des performances convaincantes, et des effets visuels forts, le film offre un moment intense et divertissant. Que vous soyez un fan de longue date ou un nouveau venu, ce voyage dans l’espace ne vous laissera pas indifférent.

Xavier