Loin d'être facile d'accès, l'univers de Woest est volontairement aussi repoussant qu'iconoclaste. Ici, le black metal a un esprit punk tandis que les textes en français trouvent écho dans des ambiances techno et industrielles. Une narration cauchemardesque au rythme des beats électroniques qui trouve d'ailleurs son pareil en live où Woest complète sa performance de projections d’extraits de films oscillant entre body horror et contemplation. Après La Fin de l’Ère Sauvage (2017) puis Le Gouffre (2019), cette créature sonore qu'est Woest entend poursuivre ses expérimentations avec Vomir à Outrance.
Cet album est une mise à nu inspirée d’une période vécue, où les accidents de parcours et le vide existentiel font voler en éclats le sens des choses. Le tout accompagné de guitares aiguës et tranchantes, et d’une atmosphère technoïde oppressant, invoquant un imaginaire ancré dans le réel bruyant des grandes villes. Les dix titres composant ce long format plongent dans des réflexions philosophiques sur le deuil, la dépression ou la haine à travers des textes abstraits et sensoriels. Mais surtout Vomir à Outrance est un disque résolument expérimental : sa forme finale est le fruit d’une élaboration collective sur plusieurs années, jalonnée de doutes, de retours en arrière et de remises en question.
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