Jeudi 20 novembre 2025
Depuis plusieurs jours, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême se trouve au cœur d’un débat public nourri par des tribunes et prises de position. Nous entendons et prenons au sérieux les inquiétudes et les attentes exprimées par une grande partie du milieu professionnel : elles méritent d’être écoutées et traitées avec attention.
En revanche, nous, équipes, devons dire que certains propos diffusés ces derniers jours ont dépassé le cadre de la critique. Des mots ont été employés - sexistes, racistes, validistes, LGBTphobes etc... - qui dépassent le désaccord et ont profondément blessé des équipes qui donnent chaque année le meilleur d’elles-mêmes. De nombreuses accusations globales imputent à l’ensemble du Festival, et à tous ceux qui y travaillent, des comportements qui ne correspondent pas à nos réalités. La colère peut être légitime ; elle ne justifie pas les attaques essentialisantes.
Derrière l’institution, il y a des personnes qui exercent leur travail avec professionnalisme et conviction. Les mots qui circulent aujourd’hui portent préjudice et fragilisent un tissu humain et professionnel.
Nous rappelons aussi une réalité sociale importante : le Festival est un bien commun. Il a été façonné par des générations d’auteurs et d’autrices et s’inscrit depuis 1974 dans la vie d’un territoire qui lui a consacré des moyens et une énergie considérables. Ce territoire trouve dans le Festival un vecteur d’activité, d’emplois et d’initiatives. Nous demandons que cette réalité soit prise en compte dans les échanges publics.
Sur le sujet des violences et harcèlements sexistes et sexuels (VHSS), les équipes du Festival affirment leur engagement ferme et concret.
Face à la situation, nous formulons plusieurs appels :
• À la bienveillance : mesurer la portée des mots et leurs conséquences humaines.
• À une parole juste : fonder les échanges sur des faits, la nuance et le respect des personnes.
• Au dialogue constructif.
Nous demandons que chacun renonce aux propos excessifs ou blessants, loin de résoudre les problèmes, et qui entravent la construction de solutions durables.