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Le samedi 23 novembre 2024, le festival BD BOUM à Blois a une fois de plus offert une ambiance conviviale et familiale, fidèle à sa réputation. Cet événement, qui rassemble chaque année environ 22 000 visiteurs, s'est déroulé dans une atmosphère détendue, mettant à l’honneur une programmation riche et variée, incluant des expositions, des rencontres et des ateliers.

Ce fut pour nous notamment l'occasion de discuter piraterie avec Franck Bonnet pour le tome 1 de Ann Bonny La louve des Caraïbes aux éditions Glenat
notre chronique : lien ann bonny t1

et pour retrouver son interview : lien interview Franck Bonnet

 

Les expositions : 

     

 

L’exposition Les drôles de petites bêtes d’Antoon Krings a été un point fort. Avec plus de 70 personnages tirés de ses 73 albums, elle a transporté les visiteurs dans un jardin fantastique peuplé de créatures poétiques et amusantes. Les dessins originaux, les dioramas et les décors colorés ont charmé petits et grands.

 

     

 

 

 

L’exposition Évasions d’Olivier Grenson a également impressionné. L’artiste, connu pour sa série Niklos Koda, y explore son évolution stylistique, notamment avec ses travaux en couleur directe. Des œuvres comme La Femme accident ou Le Partage des Mondes combinent réalité et imaginaire, mettant en valeur des aquarelles splendides. L’exposition permet d’apprécier son coup de crayon unique, qui varie selon les thématiques et les récits abordés.

 

   

 

Mounta calà de Mathilde Paix, lauréate du Prix Jeune Talent – La SAIF 2023, a aussi marqué les esprits. Cette bande dessinée, réalisée dans un style épuré, narre une histoire intense et sanglante. Mathilde Paix, qui a débuté par l’autoédition en fanzines, démontre ici son talent, consolidé par la publication de Jacques Bonhomme en 2023 chez Pain Perdu. Une exposition qui met en lumière le parcours prometteur de cette autrice.

   

 

La longue marche des dindes de Léonie Bischoff, couronnée du Prix Ligue de l’enseignement pour le jeune public 2023, a captivé avec son histoire se déroulant en plein cœur du Missouri en 1860. Simon, un jeune garçon décidé à prouver ses compétences, entreprend un voyage audacieux pour convoyer 1000 dindes sur 1000 kilomètres. L’exposition plonge les visiteurs dans une mise en scène immersive, renforcée par des activités interactives telles que le dessin et le coloriage, spécialement conçues pour le jeune public.

   

 

Anita Conti, mise à l’honneur dans une exposition signée José-Louis Bocquet et Catel, rend hommage à cette pionnière de l’écologie et première femme océanographe française. Dès les années 1940, Anita Conti alerte sur les conséquences de la pêche industrielle, s’inquiétant de l’épuisement des ressources halieutiques. Son livre L’Océan, les bêtes et l’homme, publié en 1971, compile ses recherches et ses observations, offrant un témoignage visionnaire sur les liens entre l’humanité et les océans. Cette exposition permet de redécouvrir son parcours exceptionnel à travers des planches et des documents illustrant son engagement et son regard unique.


   

 

 

Le panorama des fanzines : une plongée dans l’underground

L’exposition Do it Yourself (DIY !) offre un panorama fascinant des fanzines francophones de 1964 à 2024. Ces publications alternatives, apparues en France dans les années 60, ont été des tremplins pour de nombreux auteurs. Si le fanzine évolue désormais dans un format numérique, il reste un outil essentiel pour les créateurs débutants et un espace d'expression underground encore bien vivant. Une centaine de revues emblématiques y sont exposées, témoignant de l’évolution et de l’impact de ce support marginal sur la scène de la bande dessinée.


   

Une célébration de la bande dessinée sous toutes ses formes

Au-delà des expositions, le festival a proposé des ateliers pour les scolaires, des rencontres avec des auteurs, et des projections cinématographiques. La diversité des événements, allant de la présentation de fanzines à des conférences sur des thèmes variés comme la parentalité et la bande dessinée historique, témoigne de l’engagement du festival à faire découvrir toutes les facettes du 9e art.

Le festival BD BOUM 2024, avec sa richesse d'expositions et ses événements annexes, a une fois de plus célébré le 9e art sous toutes ses formes, confirmant son rôle central dans le paysage culturel. Un rendez-vous incontournable pour les passionnés comme pour les curieux.





Palmares 2024 :

GRAND BOUM – VILLE DE BLOIS 2024 : Dominique Bertail

PRIX JACQUES-LOB Jean-David Morvan

PRIX RÉGION CENTRE – VAL DE LOIRE : Racines, Lou Lubie, Delcourt

PRIX LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT 41 pour le JEUNE PUBLIC : Le navire écarlate, Claire Grimond, Léo Verrier, Jungle

PRIX CONSEIL DÉPARTEMENTAL 41 : Ma petite louve, Camille Garoche, Delcourt

PRIX LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE : Les notes rouges, Nadia Nakhlé, Delcourt

PRIX JEUNE TALENT- LA SAIF : Romain Garnier, L’Étang de feu

LES MÉDAILLES EN CHOCOLAT : Éditions Des Ronds dans l’O, Éditions Daviken, Éditions Rouquemoutte, Philippe Larbier, Dominique BERTAIL

Communiqué du festival :

Grand BOUM Ville de Blois 2024 : Dominique Bertail naît à Tours en 1972. Marqué à la fois par Lucky Luke, Blueberry, Akira ou Ghost in the Shell, l’auteur en herbe étudie dans un premier temps l’art contemporain aux Beaux-Arts de Rennes, travaille la sculpture et la peinture à la Gray’s School of Art d’Aberdeen, en Écosse, avant d’intégrer, au seuil des années 1990, l’École Supérieure de l’Image – École d’Art d’Angoulême, dont il sortira diplômé avec les félicitations du jury présidé par un certain Jean Giraud !

Il a, dans l’intervalle, participé aux Enfants du Nil, véritable banc d’essai pour les toutes jeunes éditions Delcourt, et s’est lié de complicité avec Thierry Smolderen, l’un de ses profs. Cet ancien critique des Cahiers de la bande dessinée lui scénarise bientôt L’Enfer des Pelgram, chez Delcourt. Pour Alain Beaulet, éditeur indépendant et esthète, Dominique illustre L'Homme Tableau, puis L’Homme Nuit, en 2000 et 2002. Pour Delcourt, il se lance ensuite dans Shandy, un Anglais dans l’empire, un diptyque écrit par Matz et se déroulant sur les routes périlleuses de l’Europe napoléonienne. En 2008, il retrouve Smolderen et débute Ghost Money, un remarquable polar d’anticipation géopolitique paru chez Dargaud.

Collaborateur de longue date à Fluide Glacial, il y entame, en 2016, Mondo reverso, scénarisé par Arnaud Le Gouëfflec, un drôle de western « déconstruit ». Il revisite également l’histoire de l’Ouest dans les différents collectifs conçus par Tiburce Oger et Hervé Richez (Go West Young Man, Gunmen of the West, Indians ! et Lawmen of the West), pour la collection « Grand Angle » des éditions Bamboo.

Toujours dans le registre des livres-chorale, l’on peut ajouter ses participations à Paroles de Verdun 21 février 1916-18 décembre 1916 et à Paroles de la guerre d’Algérie 1954-1962, deux titres des éditions Soleil, ou bien encore Le Piège, une courte histoire de Jean Van Hamme (album Miséricorde, Dupuis). Il collabore à Infinity 8, un Space Opera pulp et pop imaginé par Lewis Trondheim et Zep, chez Rue de Sèvres.

En 2014, avec Jean-David Morvan, il signe Omaha Beach, 6 juin 1944 pour la collection « Magnum Photos / Aire Libre » des éditions Dupuis. Cinq ans plus tard, Rue de Sèvres publie son Paris 2119, scénarisé par Zep.

En 2021, de nouveau pour « Aire Libre », il entame Madeleine, Résistante, une série basée sur le parcours de Madeleine Riffaud, co-scénarisée par Jean-David Morvan. Ce témoignage exceptionnel sur la Seconde Guerre mondiale et sur cette grande dame qui vient, hélas, de nous quitter, à l’âge de 100 ans, permet à Dominique Bertail de poursuivre son travail de transmission : « J’ai l’impression d’invoquer les souvenirs de Madeleine. C’est comme si je mettais sur le papier cette mémoire qui n’est pas la mienne. Le cumul de tous les détails qu’elle m’a donnés fait que j’ai l’impression étrange d’avoir vécu cette période. »

Porté par un dessin réaliste, subtil et documenté, mêlant ambitions esthétiques et graphiques, Dominique Bertail se voit décerner le Grand Boum - Ville de Blois pour l’ensemble de son œuvre.