Date de sortie : 25.04.2025
Editeur : Urban comics


 

https://www.urban-comics.com/the-nice-house-by-the-sea-tome-1/ 

 

scénariste : James TYNION IV
dessinateur : Álvaro Martínez Bueno
traducteur : Maxime Le Dain
Pagination : 200 pages
EAN : 9791026828020
Contenu vo : The Nice House by the Sea (#1-6)

 

James Tynion IV et Álvaro Martínez Bueno orchestrent une danse macabre où l'apocalypse se transforme en expérience sociologique. Cette suite de The Nice House On The Lake primé aux Eisner Awards nous emporte un peu plus loin dans ce cauchemar bourgeois où la survie se négocie entre cocktails et conversations existentielles.

Au cœur d'une résidence méditerranéenne d'une sublime beauté, douze brillants esprits se retrouvent piégés dans un jeu dont ils ignorent les véritables règles. Max, leur hôte énigmatique, a minutieusement sélectionné ces sommités intellectuelles (Acteur, Politique, Scientifiques, etc…) pour un projet qui dépasse l'entendement humain. Contrairement à Walter, le précédent extraterrestre manipulateur qui privilégiait l'amitié, Max mise sur l'excellence pure, transformant cette retraite dorée en laboratoire social impitoyable.

L'atmosphère dans The Nice House By The Sea est d’une tension palpable où chaque échange masque des intentions cachées. Ces personnages, loin d'être des archétypes héroïques, incarnent nos propres contradictions de façon amplifiée. Leur génie ou leur excellence cache des failles profondes, leurs certitudes vacillent face à l'incompréhensible au point de leur faire perdre leur humanité. Oliver, seul personnage qui fait le lien entre les deux maisons, porte le poids d'une histoire qui refait surface. Cette galerie de portraits révèle progressivement ses vraies couleurs, sombres, faisant basculer une partie du groupe vers une méfiance grandissante, voire en complot malsain.

Le récit explore avec une lumière crue les zones d'ombre de notre époque. La question centrale qui résonne comme un écho dans toutes les têtes : qui possède la légitimité de survivre quand tout s'effondre ? Le choix des habitants de cette belle maison au bord de la mer (ambiance méditerranéenne) interroge nos échelles de mérite, nos hiérarchies sociales. James Tynion IV tisse habilement des parallèles avec nos angoisses collectives : isolement, compétition effrénée, illusion de maîtrise, culte du corps et de la jeunesse, avec un miroir déformant qui révèle leurs propres démons.

Álvaro Martínez Bueno déploie un talent graphique frappant, avec ses jeux sur les lumières et les ombres pour créer une atmosphère troublante. Ses compositions sophistiquées marient hyperréalisme et distorsions subtiles, donnant vie à un paradis empoisonné où chaque détail architectural semble conspirer contre les habitants. La palette de couleurs de Jordie Bellaire oscille entre tons chaleureux et froids glaciaux. Ce qui amplifie cette sensation d'instabilité permanente qui caractérise l'ensemble de la bande dessinée.

La narration progresse avec la précision d'un mécanisme d'horlogerie suisse. Chaque révélation s'imbrique parfaitement dans l'architecture globale, créant un crescendo d'intensité qui vous maintient dans un état de vigilance constante. Les dialogues révèlent progressivement les enjeux véritables. 

Ce premier volume de The Nice House By The Sea constitue une continuité magistrale à un univers où beauté rime avec danger mortel. Vous êtes simultanément captivé et déstabilisé, emporté par une intrigue qui refuse toutes facilités. Pour les amateurs de science-fiction psychologique et d'horreur conceptuelle, cette bande dessinée représente un incontournable qui joue avec les codes du thriller post-apocalyptique.

Dans cette villa paradisiaque où règne une menace invisible, une question demeure : qui va survivre à la fin ?

 

Xavier