Date de sortie : 12.09.2025
Label : Napalm Records

 

1. YEAR OF THE GOAT - The Power of Eve 06:48
2. YEAR OF THE GOAT - Trivia Goddess 04:28
3. YEAR OF THE GOAT - Kiss of a Serpent 05:40
4. YEAR OF THE GOAT - Mét Agwe 08:00
5. YEAR OF THE GOAT - The Queen of Zemargad 03:08
6. YEAR OF THE GOAT - Alucarda 05:11
7. YEAR OF THE GOAT - The King of Damnation 06:50
8. YEAR OF THE GOAT - Crescent Moon 04:22
9. YEAR OF THE GOAT - The Witch of the Woods 07:02

 

YEAR OF THE GOAT : 
Thomas Sabbathi - chant et guitares
Mikael “Pope” Popovic - chant, claviers, guitare acoustique
Jonas Waldhuber Mattsson - guitares et choeurs
David Olofsson - guitares
Daniel Melo Ortega - batterie
Marko Kardum - basse
Elin Gårdfalk - choeurs

 

https://www.facebook.com/yearofthegoat/ 
https://open.spotify.com/intl-fr/artist/56sorIyBAwXaDPifwqtCub 
https://www.instagram.com/yearofthegoatofficial 
https://linktr.ee/yearofthegoatofficial 

 

Après six années d'absence, les Suédois de Year of the Goat surgissent avec Trivia Goddess, quatrième offrande parue le 12 septembre 2025 via Napalm Records. Ce disque marque une parenthèse dans leur trilogie conceptuelle entamée en 2019, pour explorer une période sombre : la persécution historique des femmes accusées de sorcellerie. En Suède, durant le "grand bruit" du XVIIe siècle, près de 280 personnes périrent sur le bûcher. Cette réalité sanglante irrigue chaque minute de cet opus, transformant le rock occulte de Year of the Goat en manifeste féministe et satanique.

Trivia Goddess frappe par son équilibre entre tradition et modernité. La production mélange chaleur analogique et précision des enregistrements contemporains. Les guitares oscillent entre lourdeur infernale et finesse aérienne, soutenues par des nappes d'orgue hammond au son bien vintage qui convoquent l'esprit des années 70. La section rythmique forge une assise tantôt tribale, tantôt hard rock classique, créant des fondations solides pour des structures ambitieuses.

L'architecture des morceaux révèle une multitude de subtilités. The Power of Eve ouvre le rituel avec des riffs massifs et des soli flamboyants qui célèbrent la puissance originelle féminine. Le titre Trivia Goddess développe une atmosphère processionnelle, qui se clôt en une incantation a cappella, accompagnée d'un tambour hypnotique. Kiss of a Serpent joue sur les contrastes : claviers vintage, solo tranchant, conclusion avec quelques notes de piano délicates. Mét Agwe qui illustre l'audace du groupe. Cette épopée de huit minutes débute comme une complainte bluesy et torturée avant de basculer brutalement vers une tempête électrique, métamorphose complète qui vous hypnotisera. The King of Damnation poursuit cette logique de contrastes vertigineux, alternant passages dévastateurs et moments de grâce.

Les voix de Thomas Sabbathi et Mikael Popovic tissent des harmonies captivantes, mêlant puissance et sensualité. Vous apprécierez les envolées qui sont toujours réalisées avec une certaine retenue et une profondeur propres à Year of the Goat. La présence d'Elin Gårdfalk permet d'utiliser sa voix pour ajouter tension et profondeur. Sur The Witch of the Woods, c'est un chœur féminin a cappella qui clôt l'album avec une incantation, comme pour rappeler que le dernier mot appartient à celles que l'Histoire a voulues faire taire.

Trivia Goddess dépasse largement le folklore ésotérique conventionnel. Chaque composition porte une vision précise :

The Power of Eve célèbre la force naturelle féminine, rejetant la pitié patriarcale et les mythes mortifères bibliques, appel à embrasser le feu d'Ève.

Trivia Goddess invoque Hécate, protectrice des carrefours et mère des magiciennes, face aux massacres inquisitoriaux. Symbole de liberté et de dualité

Kiss of a Serpent explore la tentation comme porte vers la connaissance, la transformation du poison en renaissance draconique.

Mét Agwe (vaudou) plonge dans le vaudou haïtien, métamorphosant la douleur en tempête libératrice.

The Queen of Zemargad (Légende perse) évoque une reine perse mythique, symbole de souveraineté féminine confisquée. Évocation du pouvoir féminin absolu face à la trahison divine et la quête d'un joyau occulte symbolisant la souveraineté volée.

Alucarda (Mexique) rend hommage au cinéma d'horreur mexicain, célébrant la transgression comme acte de résistance. Possession démoniaque et sororité maudite, rébellion contre l'exorcisme clérical, célébration du chaos féminin comme extase interdite.

The King of Damnation dénonce les tyrannies théocratiques et leurs promesses mensongères. Chute du roi maudit, damnation des tyrans religieux, cycles de pouvoir brisés où la reine émerge des ruines en triomphe infernal.

Crescent Moon : lune croissante comme gardienne nocturne, ombres et beautés endormies, alignement stellaire pour invoquer protection et vengeance cosmique.

The Witch of the Woods conclut par un hymne à l'héritage païen indestructible et éternel. Sorcière forestière, incarnation de la nature rebelle, incantations finales contre les chasseurs.

Trivia Goddess est une fusion magistrale entre séduction obscure, rage historique et devoir de mémoire. Year of the Goat a créé un excellent album de rock occulte contemporain, une messe noire dédiée à la réhabilitation du féminin.

 

Xavier