Date de sortie : 07.03.2025
Label : Snakefarm / Integral



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En résumé : The Wildhearts déchaînent leur kaléidoscope sonore dans "Satanic Rites of The Wildhearts", un album qui fusionne punk, hard rock et pop avec une audace sans compromis. Ginger Wildheart a su transformer ses luttes personnelles en un superbe album rock.

 

Sorti le 7 mars 2025 sous le label Snakefarm/Integral, "Satanic Rites of The Wildhearts" marque le retour fulgurant d'un groupe qui, depuis plus de trois décennies, refuse obstinément de rentrer dans le rang. Ce onzième album studio de The Wildhearts, s'impose comme un trait d'union entre les racines brutes du groupe et une audace créative renouvelée.

Après une pause annoncée en 2022 et un changement de line-up, Ginger Wildheart a reconstruit le groupe avec Jon Poole à la basse, Ben Marsden à la guitare et Pontus Snibb à la batterie.

The Wildhearts affirment leur singularité en proposant un kaléidoscope sonore qui s’affranchit des frontières entre punk, hard rock, métal et pop mélodique.

"Satanic Rites of The Wildhearts" est un album qui refuse catégoriquement d'être enfermé dans une case. Dès le morceau d'ouverture, "Eventually", vous êtes assailli par des guitares saturées qui cèdent soudainement la place à un long passage instrumental, avant qu'un solo acéré ne vienne rappeler les racines hard rock du groupe. Cette tension entre brutalité et finesse caractérise l'ensemble de l'album.

À la suite de quoi, "Scared of Glass" injecte une dose d'adrénaline punk avec ses riffs incisifs et son break de basse rebondissant signé Jon Poole. La conclusion inattendue du morceau, portée par des chœurs gospel, illustre parfaitement l'audace créative qui anime le groupe. "Troubadour Moon", l’un des singles de l'album, s'articule autour de gros riffs en accords et en arpège entêtants et d'un refrain fédérateur qui invite au chant collectif. Les ajouts de guitare acoustique donnent un petit quelque chose de plus à ce titre.

Vous l’avez déjà compris, l'album possède une diversité instrumentale des plus intéressants. Au-delà des guitares saturées, vous découvrez des violons sur "Failure Is the Mother of Success", un saxophone sauvage sur "I'll Be Your Monster", et des passages acoustiques délicats qui contrastent avec la fureur dominante. "Fire in the Cheap Seats" emprunte des sonorités au metal industriel, avec un riff massif qui cohabite avec des refrains plus aériens.

 

La production, signée Jim Pinder (Bring Me The Horizon) et mixée avec Carl Bown (Trivium), mérite une mention. Chaque instrument trouve sa place dans un équilibre sonore remarquable : les riffs de guitare sont puissants sans jamais écraser les subtilités mélodiques, la basse est mise en avant dans les breaks, et les passages les plus délicats respirent malgré l'intensité générale. Cette clarté sonore permet d'apprécier pleinement la richesse des compositions.

La voix de Ginger Wildheart reste l'un des atouts majeurs du groupe. Tour à tour éraillée et mélodique, elle navigue avec aisance entre agressivité punk sur "Eventually", mélopées quasi country sur "Troubadour Moon", et harmonies plus douces sur "Hurt People Hurt People". Cette polyvalence vocale permet d'explorer une large palette d'émotions.

Les textes, souvent autobiographiques, retracent le cheminement mental de Ginger : de la résignation initiale à la célébration de la résilience. "Troubadour Moon" se présente comme une ode aux musiciens qui restent fidèles à leur art, dénonçant ceux qui abandonnent leur intégrité pour une gloire éphémère. "Failure Is The Mother Of Success", avec sa structure kaléidoscopique passant du punk au rock progressif, célèbre l'idée que les échecs forgent les succès futurs.

L'album n'est pas dénué d'humour typiquement britannique. "Kunce" est une critique sociale mordante qui cible diverses catégories de personnes considérées comme agaçantes ou problématiques dans la société. Le terme "kunce" (un jeu de mot évident avec un terme vulgaire) est utilisé pour désigner ces individus qui compliquent la vie quotidienne des autres. Et la liste est assez longue : les policiers-criminels, les personnes à la solde des riches, les politiciens, personnes constamment en retard, les narcissiques, les militants anti-avortement, les personnes qui dictent ce que les autres devraient manger, les cyclistes qui se croient supérieurs, ceux qui défendent des positions réactionnaires, les personnes qui se répètent, etc.

Cette autodérision contraste avec des titres plus introspectifs comme "Hurt People Hurt People", exploration touchante du cycle de la douleur et de la guérison.

Si certaines thématiques (lutte intérieure, rédemption, authenticité) s'inscrivent dans les codes traditionnels du rock, l'approche de The Wildhearts reste profondément humaine et sincère, 

"Satanic Rites of The Wildhearts" brule de l'essence même du rock : authentique, viscéral et sans compromis. Ginger Wildheart a su transformer, grâce à son alchimie créatrice, ses démons personnels en compositions musicales frappantes.

Cet album offre une expérience aussi rugueuse qu'exaltante.

Xavier