
Date de sortie : 28.11.2025
Label : Season of mist
Tracklist:
1. Feel Alive Again (03:43)
2. Time Has Come (03:49)
3. By The Way (London Sessions 2025) (04:29)
4. What Else Could We’ve Said (London Sessions 2025) (05:39)
Full runtime: 18:42
Line-up:
Manuel Munoz — Vocals
Nicolas Chevrollier — Guitars & Backing Vocals
Nicolas Cornolo — Guitars
Gilles Moinet — Bass Guitar
Raphaël Antheaume — Drums
Recording Studio:
Abbey Road Studios, London, United Kingdom.
Production Credits:
Produced, engineered & mixed by François-Maxime Boutault at Les Liens du Son.
Mastered by Tony Lindgren at Fascination Street Studios.
Guest Musician:
Raphaël Verguin (Psygnosis) — Cello
Cover Art:
Henri Lejeune (exclamations.fr)
Photography:
Band & studio photos taken by Julien Metternich.
The Old Dead Tree frappe fort avec London Sessions. Un EP de quatre titres qui a été enregistré dans le temple légendaire d'Abbey Road Studios. Dix-sept ans après The Water Fields, le groupe revient avec une proposition aussi puissante qu'élégante, oscillant entre fureur contenue et introspection déchirante. Ce nouvel EP capture l'essence brute de sessions londoniennes où Manuel Munoz (chant), Nicolas Chevrollier et Nicolas Cornolo (guitares), Gilles Moinet (basse) et Raphaël Antheaume (batterie) réaffirment leur savoir-faire avec une production signée François-Maxime Boutault (Les Liens du Son) et un mastering confié à Tony Lindgren (Fascination Street Studios).
Dès Feel Alive Again, l'urgence monte comme une vague qui se fracasse sur les digues. Les guitares s'affolent en spasmes nerveux avec une montée en puissance tout du long. La basse pulse tandis que la batterie martèle sans jamais sombrer dans l'excès. C'est cette retenue qui fascine, cette capacité à faire exploser et en même temps à respirer. Les paroles évoquent la fuite terrestre pour échapper à la douleur et renaître ailleurs, sans fierté ni honte.
Time Has Come démarre sur quelques mesures électroniques, puis les riffs de guitare déchirent l'air, avant de basculer vers une intimité ouatée. Les paroles dissèquent une vie bâtie sur des mensonges. Enterrer un passé factice, feignant d'avancer pour masquer l'effondrement intérieur, exposant les faux-semblants et la difficile acceptation du passé. La production sublime ces ruptures dans les compositions : l'équilibre est impeccable, chaque instrument trouve sa place dans des nappes atmosphériques qui enveloppent sans jamais étouffer.
By The Way déploie une orchestration d'une finesse exceptionnelle, enrichie par le violoncelle de Raphaël Verguin (Psygnosis) qui pleure en sous-texte. Les couches sonores se superposent, créent du relief vertigineux, avec une clarté cristalline préservée. Le texte rumine la trahison, la perte de foi en l'humanité. Un titre intimiste qui ne fait que gagner en ampleur, comme une élévation incessante.
Quant à What Else Could We've Said, ces presque six minutes offrent un voyage épique : passages acoustiques doux, quelques secondes a cappella, déflagrations électriques qui grondent, guitares qui surgissent comme des flashs. Le morceau blâme un garçon perdu, immature, incapable d'accepter ses erreurs, refusant de grandir. Les souvenirs se heurtent à l'impossibilité du pardon, entre isolement et incapacité à gérer ses démons. Cette catharsis viscérale mêle rage et lâcher-prise dans un flux sonore d'une richesse émotionnelle qui vous laisse sans voix.
Le chant de Manuel Munoz traverse ces compositions comme un fil conducteur envoûtant. Sa palette vocale tangue entre puissance et déchirement, épousant parfaitement les mélodies et les ambiances sombres. Jamais dans l'excès, toujours dans la nuance, il porte les textes avec une intensité qui transperce. Ces paroles crues, introspectives, résonnent comme un journal de bord post-traumatique fidèle à l'ADN du groupe. London Sessions affine encore le son de The Old Dead Tree : un son poli, chargé d’émotions, teinté d'une noirceur gothique, tout en conservant ce côté metal atmosphérique. The Old Dead Tree réaffirme son approche organique, loin des artifices électroniques. L'ajout du violoncelle apporte une profondeur supplémentaire, une touche subtile qui renforce l'atmosphère.
London Sessions, EP de 18 minutes 42, captive par la richesse des compositions et son exécution technique impeccable.
The Old Dead Tree impose une nouvelle fois sa marque, avec délicatesse et fermeté.
Xavier