Date de sortie : 21.06.2025
Label : Alfa Matrix
https://alfamatrix.bandcamp.com/album/swimming-with-brian-jones-ep
https://store.alfa-matrix-store.com/product/the-names-encore-colour-solid-white-vinyl/
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Avec cet EP trois titres, les belges de THE NAMES vous emmènent dans un voyage aquatique troublant. Extrait de leur album Encore! sorti début 2025, cette parution du 21 juin sur Alfa Matrix prouve que le post-punk n'a pas fini de nous surprendre.
Dès la première écoute, l'univers sonore de THE NAMES se déploie avec une fluidité hypnotique. La version originale de "Swimming with Brian Jones" frappe par sa beauté cristalline : des arpèges ondulent comme des vagues, portés par une rythmique en apnée qui monte en crescendo subtil. Les guitares tout en délicatesse sont soutenues par des lignes de basse discrètes qui ancrent l’ensemble dans une ambiance intimiste. Pas de déflagration ici, mais une mélodie qui s'infiltre sous la peau avec une production épurée.
Cette base pop-rock synthétique devient matière première pour une transformation radicale. Le remix signé Gilles Robert fait basculer le morceau dans une dimension ambient électrofuzz absolument saisissante. Les nappes synthétiques vaporeuses enveloppent la composition, créant une hallucination aérienne et intime. Le titre s'allège tout en gagnant en profondeur, offrant un moment suspendu où la distorsion caresse sans jamais griffer.
La version live captée à Bruxelles fin 2024 révèle une troisième facette. Sans artifice ni retouches, elle restitue le morceau avec une proximité comme si vous y étiez. Chaque grattement de corde, chaque respiration devient audible. La batterie pulse, les guitares vibrent, vivantes, ce qui accentue l'émotion produite lors de ce concert.
Michel Sordinia délivre une performance vocale avec sa voix grave et feutrée qui glisse sur les mélodies comme une confidence murmurée, incarnant parfaitement le thème central de la chanson. Car derrière ce titre se cache une métaphore universelle : Brian Jones, cofondateur des Rolling Stones englouti le 3 juillet 1969, devient symbole de toutes les dérives et addictions qui nous submergent. Les textes explorent cette finitude avec une poésie sombre, mais jamais moralisatrice.
La production privilégie l'émotion. Vous nagez littéralement dans un rêve éveillé, vulnérable et captivant.
THE NAMES a toujours su créer des atmosphères qui dérangent autant qu'elles fascinent. Cet EP n'est pas fait pour être écouté en boucle à la recherche de refrains accrocheurs. C'est un rituel intime, une plongée dans des eaux froides où nous nageons tous vers la même issue.
Cette dernière baignade, vous aurez envie de la tenter. Et croyez-nous : vous en ressortirez à la fois apaisé et bouleversé.
Xavier