Date de sortie : 04.04.2025
Label : BMG
2. White Noise
3. Black Light
4. Darkside
5. Life Unchained
6. Blindsided
7. Wraith
8. Heavy Weather
9. Outlaw
10. Beyond The Pale
Certaines collaborations musicales sont des garanties de plaisir assuré. Celle qui unit Adrian Smith (Iron Maiden) aux phrasés blues intemporels, et Richie Kotzen, virtuose connu pour ses projets solo, mais également Poison, Mr. Big et The Winery Dogs, appartient à cette catégorie. Black Light / White Noise, leur second album sorti le 4 avril 2025 chez BMG est une véritable réussite.
Dès l’ouverture avec “Muddy Water”, le riff bluesy et groovy plante immédiatement le décor, mais c’est surtout le jeu entre les deux voix qui captive. La voix rugueuse d’Adrian Smith dialogue avec le timbre soul et acrobatique de Richie Kotzen. Ainsi se crée une dynamique irrésistible. Cette complémentarité semble couler de source, comme si ces deux personnalités musicales avaient toujours travaillé ensemble.
L’album navigue entre différentes atmosphères sans jamais perdre son fil conducteur. “White Noise” déploie un riff bien appuyé, dénonçant avec une ironie mordante l’ère des réseaux sociaux, tandis que les solos s’entrelacent dans un duel digne de ZZ Top. À l’opposé, “Darkside” nous emmène vers des territoires plus contemplatifs, mêlant country-rock et mélancolie avec beaucoup de subtilité. Adrian Smith y livre une performance vocale touchante, prouvant que sa palette dépasse largement le registre heavy metal.
La variété des ambiances proposées dans “Black Light / White Noise” constitue l’une de ses forces majeures. “Life Unchained” passe d’une intro aérienne à un riff qui vous frappera, fusionnant l’énergie brute du hard rock classique poli par un travail d’orfèvre pour obtenir ces mélodies sophistiquées. “Wraith” explore des territoires plus sombres, avec des effets de guitare envoûtants. Même les ballades évitent les clichés : “Beyond the Pale”, final épique de plus de sept minutes, mélange le lyrisme de Thin Lizzy et de Deep Purple dans un crescendo émotionnel saisissant.
Ce qui frappe le plus dans cette collaboration, c’est l’humilité des deux artistes. Leur virtuosité respective (des tappings endiablés de Ritchie Kotzen face aux vibratos bluesy d’Adrian Smith) ne sert jamais l’ego de l’un ou l’autre, mais magnifie constamment les mélodies. “Tout est conçu pour servir le chant”, confie Ritchie Kotzen. “Nous écoutons, nous répondons. C’est une conversation créative.” Cette philosophie se ressent dans chaque note, chaque arrangement, chaque solo qui trouve sa place naturelle dans l’architecture des chansons.
La production, supervisée par les deux artistes et mixée par Jay Ruston, offre une clarté d’écoute qui met en valeur chaque nuance des voix et des instruments.
Qu’il s’agisse du groove décontracté d’“Outlaw”, de l’énergie libératrice de “Heavy Weather”, chaque titre fonctionne comme un hit tout en servant l’unité globale de l’album. Black Light / White Noise propose, par sa richesse, un plaisir d’écoute renouvelé à chaque fois.
Adrian Smith et Ritchie Kotzen signent ici un excellent album qui mélange l’énergie du hard rock des années 70 avec une modernité rafraîchissante. La preuve que la maturité artistique, mise au service d’une passion commune, peut donner naissance à de magnifiques compositions.
Xavier