Date de sortie : 15.08.2025
Label : Loma Vista Recordings
Membres :
Tim McIlrath (chant, guitare)
Joe Principe (basse)
Brandon Barnes (batterie)
Zach Blair (guitare)
Rise Against avec Ricochet continue d'entretenir la flamme punk. Ce dixième album studio marque un tournant dans la trajectoire du quatuor de Chicago, qui parvient à conjuguer l'énergie de ses débuts underground avec un son aussi accrocheur que fédérateur.
L'alchimie opère dès les premières mesures de "Nod", où Tim McIlrath déploie sa voix rocailleuse sur des guitares tranchantes. Le riff d'ouverture, porté par Zach Blair, propose immédiatement cette tension entre mélancolie et déflagration qui traverse tout l'album. "I Want It All" enchaîne avec une montée en puissance implacable, mélange détonnant de breakdowns secs et de passages accrocheurs et mélodiques. Vous savez pourquoi le groupe a su obtenir autant de succès dans les charts sans renier ses convictions.
Le titre éponyme "Ricochet" révèle une facette plus intimiste du groupe. L'intro acoustique, délicate comme un murmure, laisse progressivement place à un mur sonore orchestré avec finesse. Les chœurs créent une émotion saisissante, qui va au-delà des codes habituels du punk mélodique. "Black Crown" pousse encore plus loin cette approche, avec des textures inattendues, qui font penser à du shoegaze et qui enrichissent la palette sonore du groupe.
La section rythmique formée par Joe Principe et Brandon Barnes démontre une fois de plus sa solidité. Sur "Sink Like a Stone", la basse pulse comme un battement cardiaque en surchauffe. La batterie dessine des motifs complexes qui maintiennent l'énergie. "Forty Days" explore des territoires country-rock surprenants, preuve d'une audace créative qui refuse la facilité des formules éprouvées.
Les paroles de Tim McIlrath continuent d'explorer les maux contemporains. Les textes explorent l'effet ricochet de nos actions individuelles dans un monde hyperconnecté et questionnent l'apathie collective face aux multiples urgences qui devraient davantage préoccuper la société. "State of Emergency" dénonce la normalisation des crises permanentes, tandis que "Prizefighter" s'intéresse aux luttes intérieures.
La production signée Catherine Marks et le mixage d'Alan Moulder confèrent à l'ensemble une puissance brute parfaitement maîtrisée. Les guitares conservent leur tranchant caractéristique sans étouffer les subtilités mélodiques.
Ricochet confirme la capacité de Rise Against à renouveler son approche musicale sans trahir son identité. Ricochet frappe juste là où ça fait mal et là où ça fait du bien, rappelant que le punk n'a pas dit son dernier mot quand il sait rebondir
Xavier