Date de sortie : 25.10.2024
Label : Bad Omen Records
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Le premier album de Pøltergeist, Nachtmusik, sorti le 25 octobre sous le label Bad Omen Records, plonge dans une atmosphère sombre et glaciale. Le groupe, originaire de l'Alberta, construit son identité sonore à la croisée du post-punk, du metal traditionnel et d'une touche de shoegaze. Un style qui évoque aussi bien la froideur du goth rock que la puissance du heavy metal. Le résultat : un disque rugueux, à la production volontairement brute, porté par un mélange d'ambiances nocturnes et de rythmiques agressives.
Une ambiance glaciale et pesante : Dès Einführung, une courte introduction instrumentale, le ton est donné. Une mélodie discrète aux sonorités synthétiques installe un climat inquiétant, presque cinématographique. Le morceau semble ouvrir les portes d’un monde spectral, avant que Burning Sword ne vienne rompre cette torpeur. La guitare de Jacob Ponton, tranchante et légèrement saturée, entre en scène avec des riffs simples et d’une redoutable efficacité. La batterie d’Amy Moore reste sèche et martelée, en parfaite adéquation avec le chant grave et plaintif de Kalen Baker.
Les influences post-punk sont omniprésentes sur ce titre. Les lignes de basse, assurées par Ben Wytham, évoquent la noirceur mélancolique des Sisters of Mercy, tandis que les guitares oscillent entre la dissonance et des moments plus atmosphériques, proches de The Chameleons. Cependant, Pøltergeist se démarque par l’agressivité du jeu et les incursions sur des sonorités metal, qui renforcent le dynamisme de leurs compositions.
Ethereal Nightmare allie une rythmique froide et hypnotique à des passages plus lourds, presque doom. Le chant de Kalen Baker, tantôt murmuré, tantôt scandé avec intensité, a une forme d’urgence contenue qui donne au morceau une tension constante. La production met en valeur cette énergie brute. On retrouve ici des guitares qui adoptent des nappes brumeuses en arrière-plan. Ce mélange de lourdeur metal et d’atmosphères éthérées vous marque dès la première ecoute. À certains moments, les riffs saturent, ajoutant une dimension plus abrasive.
Mélancolie et puissance sur "Cold in September" : avec une introduction dominée par une basse mélodique, ce titre offre un contraste entre mélancolie post-punk et agressivité métallique. Le refrain, particulièrement accrocheur, témoigne des qualités de composition de Pøltergeist. Les influences gothiques se manifestent par des rythmiques lancinantes et une voix qui se fait plus désespérée. La seconde moitié du morceau voit les guitares s’intensifier, apportant une dimension quasi épique. La batterie d’Amy Moore, quant à elle, reste rigide et martelée, ce qui contribue à renforcer l’aspect mécanique et répétitif du morceau, dans le respect du style post-punk.
Nachtmusik" offre un interlude instrumental avec un très long passage à la guitare, un nouvel exemple de mélange entre metal et gothique.
Avec Children of the Dark, Pøltergeist livre un morceau plus direct et fédérateur. Le riff principal, simple et efficace. Sa répétition imprime immédiatement sa marque dans votre esprit, soutenue par une section rythmique lourde. La voix de Kalen Baker prend ici un ton plus revendicatif, presque militant. Le morceau se veut un "appel aux armes" pour tous ceux qui partagent une passion pour la musique underground. Le groupe maîtrise parfaitement l’équilibre entre froideur gothique et intensité metal. Les guitares sont plus incisives, tandis que la basse reste omniprésente, ancrant le morceau dans une ambiance pesante.
Swallowed by the Ocean avec ses sons distordus sur la fin et Will We Ever Live Again avec ses guitares féroces, sont portés par des arrangements musicaux riches.
L'album se termine sur "Walking Alone" un titre avec des riffs qui ont un rendu hypnotique grâce à leur répétition. Puis "Dämmerung" avec des sonorités biscornues et boiteuses où le son est ralenti, vous laisse sur une ambiance dérangeante et intrigante à la fois.
Nachtmusik propose une atmosphère cohérente et immersive, avec une identité sonore clairement définie. Les influences variées, allant de The Cure à Angel Witch, permettent au groupe de toucher plusieurs sensibilités tout en restant fidèle à sa ligne directrice. Le son brut et dépouillé de l’album donne un aspect authentique.
Avec Nachtmusik, Pøltergeist signe un premier album prometteur qui mêle habilement post-punk, goth rock et metal. Le groupe parvient à créer un univers sombre et cohérent, porté par des morceaux comme Ethereal Nightmare et Children of the Dark. L’album témoigne d’un potentiel indéniable et d’une volonté d’explorer les zones d’ombre du métal moderne et de la musique gothique. Une entrée en matière intéressante pour un groupe qui saura séduire les amateurs de sonorités froides et intenses.
Xavier