Date de sortie : 17.02.2025
Label : Pelagic Records

Insolence (EP)
01. Hubris
02. Punitive
03. Nemesis
04. Illusions

Line-up :
   Olivier Lolmède (guitare et chant - aussi membre de Plebeian Grandstand)
   Alexandre Bérenguer (guitare)
   Maël Pretet (batterie)
   Théophile Antolinos (basse - aussi membre de Bruit ≤ et M83)

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Movrir, collectif français ancré dans les ténèbres du black metal expérimental, dévoile Insolence, un EP de quatre titres conçu comme un exutoire rageur face aux dérives d’une société consumériste et désenchantée. Le groupe revient à l’essentiel : une violence brute, enregistrée live en deux jours au Studio Capitole de Toulouse. Cette urgence créative se traduit par un son délibérément sale, rugueux et sans compromis, mêlant l’agressivité, nappes oppressantes du sludge et les expérimentations noise. 

Insolence se présente comme une claque sonore.

Les guitares déchirent l’espace comme des lames rouillées, la batterie martèle et le chant d’Olivier Lolmède qui évoque les derniers râles d’un agonisant enragé. 

L’EP oscille entre deux pôles : 

La rage pure, incarnée par Hubris et Nemesis, deux titres dans lesquels le black metal se fait tornade, avec des riffs frénétiques et des transitions abruptes. 

L’angoisse atmosphérique avec Punitive et Illusions, qui plongent dans des paysages sonores dystopiques, mêlant drones menaçants, bruitisme industriel et même des incursions surréalistes (avec l’utilisation d'un didgeridoo spectral sur Punitive). 

 

1. Hubris : ouverture fracassante où le groupe balance un black metal schizophrène, alternant rafales blast beats et breakdowns sludge. Les vocaux déchirés d’Olivier Lolmède hurlent une condamnation de l’arrogance humaine, tandis que les guitares tissent un chaos organisé, évoquant l’effondrement d’un système à bout de souffle.   

2. Punitive : interlude oppressant de quatre minutes, construit sur un son aux vibrations sinistres. L’ajout inattendu d’un didgeridoo injecte une dimension tribale, comme un appel aux esprits d’un monde préindustriel. Une parenthèse hypnotique avant la tempête. 

3. Nemesis : sept minutes de black metal déstructuré, où les riffs dissonants côtoient des passages quasi-industriels. La rythmique de Maël Pretet (batterie) imite la cadence infernale des machines, tandis que les paroles dénoncent l’arrogance d’une civilisation vouée à l’autodestruction. 

4. Illusions : clôture apocalyptique de douze minutes, où Movrir explore les confins du drone metal. Les nappes de basse de Théophile Antolinos vous étouffent, créant une ambiance sinistre, de désolation et de vide. 

 

Insolence va au-delà de la critique sociale : il incarne le malaise d’une génération élevée dans le culte de l’abondance, désormais confrontée à l’absurdité de ses propres fictions. Les paroles, volontairement cryptiques, évoquent la désillusion post-industrielle, le rejet du divertissement et du superflu, la surconsommation.

Avec Insolence, Movrir signe une œuvre aussi nécessaire qu’inconfortable. Loin des expérimentations clinquantes, l’EP assume sa noirceur primitive, rappelant que le metal extrême reste un exutoire vital en temps de crise existentielle. Entre passages cathartiques et plongées dans l’abîme, le groupe propose une véritable expérience à vivre, à condition d’accepter de se salir les oreilles. 

 

Xavier