Date de sortie : 18/07/2025
Label : Season of mist

Tracklist
1. Wingkawnoam  (3:38) [WATCH]
2. Pinhza Ñi pewma  (4:29)
3. Ngulutu  (3:50)
4. Nawelkünuwnge  (5:06)
5. Mamüll Reke  (4:24) [WATCH]
6. Wenu Weychan  (6:13)
7. Lhan Antü (4:08)
8. Kalli Lhayay  (3:58)
9. Ti Inan Paw-Pawkan (featuring Joe Duplantier from Gojira) (4:42)

Tracklist (English Translation)
1. To Decolonize (3:38) [WATCH]
2. Hummingbird Dream  (4:29)
3. Western Storm (3:50)
4. Become a Cougar  (5:06)
5. Just Like The Tree (4:24)
6. The War of the Sky (6:13)
7. Dead of the Sun (4:08)
8. Let It Die (3:58)
9. The Last Harp Call (featuring Joe Duplantier from Gojira) (4:42)

Origin: Wallmapu, Mapuche Nation
Style: Indigenous Groove Metal

Lineup
Awka - Lead vocals & rhythm guitar
Karü - Lead guitar & backing vocals
Zewü - Bass & backing vocals
Txalkan - Drums & percussion

Guest musicians
Fabiola Hidalgo (Liquen) contributes vocals to "Wingkawnoam", "Pinhza Ñi pewma", "Ngulutu" and "Mamüll reke"
Joe Duplantier (Gojira) contributes vocals to "Ti Inan Paw-Pawkan"

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Quand le Metal Rencontre l'Âme Mapuche

Dans un paysage métal souvent prévisible, certains albums surgissent comme des déflagrations culturelles. ÜL, troisième opus de Mawiza, est un manifeste décolonial vibrant d'authenticité. Sorti chez Season of Mist après leur reconnaissance internationale aux côtés de géants comme Gojira et Slipknot, ce disque prouve que le groupe chilien a définitivement franchi un cap artistique majeur.

La force de ÜL vient de son équilibre parfait entre modernité abrasive et traditions ancestrales. Dès "Wingkawnoam", titre d'ouverture qui frappe par sa puissance tellurique : les guitares tracent des sillons profonds tandis que les percussions traditionnelles mapuches s'entremêlent aux patterns métalliques avec une harmonie évidente et troublante.

"Ngulutu" illustre parfaitement cette synthèse réussie, alternant entre passages hypnotiques et déferlements brutaux. Les riffs acérés s'enracinent dans une pulsation chamanique qui évoque les transes rituelles, créant une tension permanente entre traditionnel et contemporain. "Nawelkünuwnge" pousse encore plus loin cette rencontre culturelle avec de superbes contrastes entre les moments aériens contemplatifs et breakdowns abyssaux qui vous clouent au sol.

Et ce "Mamüll Reke", où les guitares hypnotiques de Karü tissent une toile sonore enveloppante, soutenues par une section rythmique de Txalkan qui vous pilonne comme un guerrier des temps anciens. Cette approche trouve son apothéose dans "Ti Inan Paw-Pawkan", collaboration saisissante avec Joe Duplantier (Gojira) qui transforme le final en véritable séisme sonore rempli d'émotions fortes.

Une Voix Comme Arme Identitaire

Awka incarne cette révolution esthétique de Mawiza. Son chant oscille entre rugissements gutturaux et incantations. Le chanteur brise les codes du métal pour imposer une signature vocale unique. Les textes, intégralement en mapudungun, portent une charge émotionnelle rare : chaque mot résonne comme un acte de résistance, chaque mélodie comme un pont vers leurs ancêtres.

Cette approche linguistique n'est jamais un folklore de surface. Dans "Pinhza Ñi Pewma", les visions chamaniques se mêlent aux problématiques écologiques contemporaines, tandis que "Mamüll Reke" développe une métaphore végétale puissante sur la résistance culturelle. Le groupe réussit le tour de force de rendre ces thématiques universelles et accessibles malgré la barrière linguistique.

L'évolution du son de Mawiza, positionne le groupe dans une catégorie à part : là où Soulfly ou The Hu explorent leurs racines avec un certain exotisme, le groupe chilien puise directement dans son héritage pour créer un métal sans frontières.

Les références à Gojira sont inévitables, notamment dans l'urgence écologique du propos, mais Mawiza creuse une voie plus radicale. Leur metal n'emprunte pas aux traditions mapuches, il en vient naturellement, en filiation directe. Cette différence fondamentale place ÜL au-delà des simples fusions culturelles pour en faire un témoignage historique et artistique majeur.

ÜL s'impose comme une évidence. Sa force réside dans cette capacité à conjuguer violence sonore et profondeur spirituelle, modernité technique et authenticité culturelle.

Mawiza ne se contente pas de participer à l'évolution du métal : le groupe la mène avec une conviction et une maîtrise qui forcent le respect.

Un album qui est le témoignage d'une résistance culturelle millénaire qui se traduit avec une fureur moderne. 

 

Photo-Credit-Andie- Borie

 

1. WINGKAWNOAM (To Decolonize) Cette chanson d'ouverture explore le processus de décolonisation à travers des visions chamaniques et des rêves prémonitoires. Elle évoque la nécessité de se reconnecter avec les esprits ancestraux de la nature pour retrouver une identité authentique, loin des influences coloniales qui ont "rebaptisé" les éléments sacrés.

2. PINHZA ÑI PEWMA (Hummingbird Dream) Le morceau développe une métaphore poignante autour du colibri mourant, symbole de la fragilité de la nature face à la destruction environnementale. Il s'agit d'une méditation mélancolique sur l'extinction des espèces et la disparition progressive de la beauté naturelle du monde.

3. NGULUTU (Western Storm) Cette composition exprime une colère brute face à l'oppression coloniale et appelle à une résistance urbaine organisée. Elle évoque la guerre culturelle qui se déroule dans les villes modernes, où les peuples autochtones doivent reconquérir leur territoire et leur identité face aux "visages sans nom" de l'oppression.

4. NAWELKÜNUWNGE (Become a Cougar) Le morceau raconte une transformation spirituelle profonde, où le narrateur abandonne sa forme humaine épuisée pour retrouver l'instinct primordial du cougar. Cette métamorphose représente un retour aux forces sauvages nécessaires face à l'épuisement des ressources naturelles et spirituelles.

5. MAMÜLL REKE (Just Like The Tree) Cette chanson célèbre la transmission des savoirs ancestraux tout en évoquant une résistance stoïque jusqu'à la mort. Elle mélange enseignements traditionnels et prophéties apocalyptiques, affirmant que comme l'arbre, le peuple mapuche préfère "mourir debout" plutôt que de se soumettre.

6. WENU WEYCHAN (The War of the Sky) Le morceau développe une confrontation directe entre deux langues et deux visions du monde, rejetant tout compromis avec l'oppresseur. Il s'agit d'une guerre cosmique où chaque langue porte en elle un rapport différent à la nature : destruction dans celle du colonisateur, régénération dans celle des autochtones.

7. LHAN ANTÜ (Dead of the Sun) Cette composition évoque un dialogue avec les ancêtres morts face à l'accomplissement des prophéties de destruction environnementale. Elle exprime le désespoir de voir la terre s'assécher et le soleil mourir, confirmant les prédictions chamaniques sur la fin d'un cycle cosmique.

8. KALLI LHAYAY (Let It Die) Le morceau explore un deuil personnel profond, évoquant une séparation douloureuse, mais nécessaire. Il développe l'idée que certains sacrifices sont indispensables pour permettre la survie spirituelle et la régénération, même au prix de grandes souffrances.

9. TI INAN PAW-PAWKAN (The Last Harp Call) Cette conclusion épique constitue un testament spirituel et un chant d'adieu au monde moderne en décomposition. Elle évoque une purification finale à travers la désintégration, permettant au narrateur de retrouver les "profondeurs bleues" sacrées, loin de la corruption urbaine.

 

Xavier