Date de sortie : 24/01/2025
Label : indie recordings
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Un monstre de contrastes : entre rage corrosive et mélancolie nordique
« Le plomb, c’est ce qui alourdit l’âme, mais c’est aussi ce qui donne son poids à la rébellion. » Kim Eriksson, KNOGJÄRN.
Avec BLY, cinquième album de KNOGJÄRN, le quatuor suédois frappe plus fort que jamais. Sorti le 24 janvier 2025 via Inverse Records, cet opus incarne une alchimie parfaite entre une agressivité très core et une profondeur mélodique, le tout enrobé d’un son brut, abrasif, qui rappelle les racines metalcore du groupe. L’album balance sans cesse entre des passages bien groovy (Bly eller pengar, Farväl) et des moments d’introspection glaciale (Hoppas inte du fryser, Tror du vill), prouvant que la puissance réside autant dans la fureur que dans la vulnérabilité.
KNOGJÄRN maîtrise l’art du contraste : les riffs de guitare tranchants (Sluta tro på allt) côtoient des lignes de basse labyrinthiques, tandis que les vocaux de Kim Eriksson alternent entre hurlements rageurs et murmures désespérés. L’énergie très directe (in-your-face) du groupe, signature depuis leurs débuts en 2015, est ici tempérée par des envolées mélodiques saisissantes.
- Le côté brut : des titres comme Ingen kommer in assomment avec des riffs metalcore ultra-serrés, des breakdowns sismiques et des refrains hurlés en chœur. La batterie de Johan Hidén, tantôt technique, tantôt bestiale, exprime une véritable fureur contrôlée. Même chose avec Farväl (co-écrit avec Anton Näs) avec un côté un peu plus mélodique tout de même. Ce titre, porté par des guitares atmosphériques et un chant quasi déclamé, évoque l’effondrement personnel
- La mélancolie suédoise : Min stad est bien sombre. Avec ses mélodies funèbres et ses chœurs éthérés, le titre peint la chute d’une communauté, métaphore d’une société en ruine avec un refrain fédérateur.
- Le groove entêtant : Bara gör det et Kärleken väntar (écrit par Joakim Berg) injectent une dose de punk-rock suédois, avec des riffs accrocheurs et des refrains entêtants, parfaits pour les moshpits.
Des thèmes sombres et engagés pour les paroles : les textes, en suédois, naviguent entre critique sociale et confession intime. KNOGJÄRN refuse les réponses faciles, préférant poser des questions qui brûlent :
- La révolte contre l’absurdité collective : Sluta tro på allt dénonce la crédulité face aux discours manipulateurs, tandis que Bly eller pengar (« Plomb ou argent ») ironise sur la cupidité et les conflits identitaires.
- La solitude et la destruction : Farväl explore l’autodestruction et Min stad décrit une ville en cendres, reflet d’une génération désillusionnée.
- L’espoir malgré tout : Kärleken väntar (« L’amour attend »), avec son hymne à la résilience, et Hoppas inte du fryser (« J’espère que tu n’as pas froid »), hommage poignant à un disparu, apportent une lueur dans ce paysage désolé.
Enregistré aux studios Bohus sous la houlette d’Oscar Nilsson, BLY assume une sonorité très sauvage sans sacrifier la clarté. Les guitares grésillent comme des scies électriques, les basses résonnent dans les entrailles, et les vocaux sont mixés au premier plan, presque invasifs. Thomas « Plec » Johansson (Panic-Room Productions) apporte une masterisation qui accentue la tension, notamment dans les transitions brutales entre calme et chaos.
L’artwork de Carl Stjärnlöv, minimaliste et glacé, reflète parfaitement l’âme de l’album : beau, mais hostile.
BLY n’est pas un album confortable. Il gratte, il dérange, il exige une écoute active. Mais c’est aussi cette intransigeance qui le rend captivant. KNOGJÄRN réussit le pari de fusionner la furie du hardcore, du metalcore tout en donnant une belle densité et des éclats mélodiques dignes du rock scandinave à ses morceaux. Le tout servi par des textes qui évitent le nihilisme gratuit.
Xavier
Infos pratiques :
- Édition limitée vinyle disponible en précommande (artwork exclusif).