
Date de sortie : 17.10.2025
Label : Klonosphere
TRACKLIST
01 – Get Down
02 – The Monkey Who Dipped His Balls In My Whisky
03 – Lost In Space
04 – Sinking Too Much
05 – Black Sands
06 – Wolf & Dog
07 – Arrakis
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Le desert rock français trouve rarement son équilibre entre héritage californien et identité hexagonale. High On Wheels fracasse cette équation avec une simplicité désarmante : trois musiciens, une prise live, zéro concession. Depuis leurs débuts, le groupe cultive une réputation de déflagrations scéniques où la spontanéité l'emporte sur toute autre considération. L’album The Monkey de High On Wheels, capté en prise live, est dans cette droite ligne. Ici, chaque riff porte la trace d'un groupe qui refuse les artifices du studio pour mieux capturer l'essence même du rock brut.
L'ouverture avec "Get Down" établit immédiatement les règles du jeu : des guitares saturées jusqu'à l'incandescence, une basse qui gronde comme un séisme, une batterie qui frappe avec la précision d'un marteau sur l'enclume. La production refuse délibérément le confort des productions modernes aseptisées. Le son respire, transpire, crache comme autant de preuves d'authenticité. Cette approche trouve son apogée dans "Black Sands", composition tentaculaire de six minutes et demie qui illustre toute la maîtrise du groupe dans l'art du contraste.
Le morceau débute dans une lourdeur hypnotique avant de basculer vers des passages de plus en plus survoltés où le chant s'élève, moins guttural, créant une tension palpable entre pesanteur tellurique et envol. La basse y joue un rôle fondamental, sculptant des fondations titanesques sur lesquelles viennent se fracasser les vagues de distorsion. Puis arrive "Wolf & Dog", montée en puissance implacable où l'intensité grimpe par paliers successifs jusqu'à l'explosion finale. Les guitares tissent des nappes saturées qui vous enveloppent dans un cocon de fuzz, tandis que la section rythmique maintient une pression constante, refusant toute échappatoire.
Mais c'est "Arrakis" qui constitue le véritable voyage au bout de la nuit désertique. Neuf minutes d'immersion totale dans un univers inspiré de Dune, où les samples du film s'entrelacent aux riffs hypnotiques. Le groupe y construit des architectures sonores complexes tout en gardant cette immédiateté qui caractérise leur approche. La progression narrative du morceau évoque autant les constructions épiques du stoner classique que les expérimentations des formations plus audacieuses, tout en conservant cette rugosité qui définit l'ADN du trio.
Le chant incarne parfaitement cette esthétique du direct. Rauque, abrasif, parfois guttural, il refuse les ornementations inutiles pour garder son intensité brute. Les moments où la voix s'adoucit, notamment dans les passages planants, n'affaiblissent jamais la tension générale mais créent au contraire des respirations nécessaires qui rendent les déferlantes suivantes encore plus dévastatrices.
L'humour noir transparaît également dans des titres comme "The Monkey Who Dipped His Balls In My Whisky", preuve que le sérieux de la démarche musicale n'exclut pas une forme d'irrévérence salutaire.
High On Wheels signe un album qui refuse les compromis. Entre héritages assumés et affirmation d'une identité propre, le trio démontre qu'enregistrer en live n'est pas une limitation mais une libération. Quelle générosité dans l’interprétation. Un disque sent l'huile de moteur et l'adrénaline pure.
Xavier
Lien vers l'interview du groupe high-on-wheels-30-10-2025-itw