Date de sortie : 21.11.2025
Label : M&0 Music

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Anteroom c'est une lame glacée plantée dans le dos d'un monde qui s'effondre.

49 minutes durant lesquelles le duo français forge un métal industriel hybride, là où la batterie organique de Jean-Baptiste "Job" Tronel cogne comme un cœur sous amphétamines tandis que les synthétiseurs de Joachim Blanchet dégoulinent tels des acides corrosifs. Ce deuxième opus, sorti le 21 novembre 2025 via M&O Music, marque une évolution frontale par rapport à StatistiC EgO (2021) : moins de labyrinthes sonores, plus de coups directs. L'approche reste lourde et brut de décoffrage. Neuf titres qui s'enchaînent telle une descente en eaux troubles, un vertige apocalyptique où chaque riff vous étouffe.

Hyperwar ouvre les hostilités sans préambule. Les breaks mécaniques s'emballent en chaos contrôlé, des transitions fluides mènent vers des ambiances acides qui vrillent les tympans comme des foreuses. La batterie pulse, animale et précise, tandis que les nappes poisseuses évoquent une darksynth contaminée au virus du métal. Les paroles dressent le portrait glaçant d'un monde pixelisé où la guerre s'automatise, la vie se dissout dans l'hyperwar. Dig creuse plus profond encore avec ses riffs lourds et ses sons distordus, un tunnel vers les abysses intérieurs.

Sun Of Despair vous emmène au fond du gouffre. Un soleil noir qui aspire toute lumière, provoquant ce malaise délicieux où la mélancolie mute en rage sourde. La production très clinique amplifie chaque nuance. C’est poisseux et oppressant, tout en restant très précis.

The Revealer largue l'artillerie lourde. Diego Janson de Karras y pose sa voix pour un résultat apocalyptique qui fracasse tout sur son passage. Le groupe en parle comme d'un prêche, une confession bestiale d'un homme égaré qui s'ancre dans une actualité polarisée telle une traînée de poudre. Les textes explorent des territoires viscéraux : dualités émotionnelles, guerres intimes, apocalypses personnelles.

Burnt Velvet Retinas déchire l'âme tel un cri primal insoutenable. La voix de Joachim, déjà déchirée, écorchée vive, fuse ici comme un hurlement qui se confond avec le fracas ambiant. Cette esthétique gothique homme-machine trouve son apogée dans ce son qui lacère, terrible à entendre, parfait dans son horreur assumée. Latch On cloue au sol avec ses lignes de basse qui grondent, sensation de vertige physique, comme si le plancher se dérobait sous vos pieds.

Demiurge Data plonge dans un futur dystopique bien réel, un cauchemar technologique qui résonne avec l'imagerie cyberpunk la plus sombre. Here Comes The War, reprise de New Model Army, sonne comme un ultime cri de ralliement. Un hommage assumé à une certaine contre-culture, une affirmation que FauxX s'inscrit dans une lignée de rebelles qui ont toujours préféré le fracas des machines à la tiédeur consensuelle.

Poison Life referme cette odyssée toxique sans concession.

FauxX a un ADN contaminé. Le duo réinvente son propre langage. Plus direct, Anteroom condense leur énergie brute en titres percutants avec une bonne dose d'audace. L'équilibre entre puissance organique et froideur synthétique est issu du savoir-faire de FauxX qui ne cherche ni à plaire ni à rassurer, mais à provoquer, interroger, lacérer.

Anteroom s’impose et marque quiconque ose s'y frotter. Oppressant par nature, dévastateur par intention. FauxX continue de tracer sa route sombre, froide et fascinante.

 

Xavier

 

lien vers l'interview de Joachim : FauxX-14-11-2025-itw