Date de sortie : 07.02.2025
Label : Inside out music / Sony Music
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Litres des titres
1) In The Arms Of Morpheus (5:22)
2) Night Terror (9:55)
3) A Broken Man (8:30)
4) Dead Asleep (11:06)
5) Midnight Messiah (7:58)
6) Are We Dreaming? (1:28)
7) Bend The Clock (7:24)
8) The Shadow Man Incident (19:32)
Après quinze ans d’absence, la formation mythique de Dream Theater — James LaBrie (chant), John Petrucci (guitare), John Myung (basse), Jordan Rudess (claviers) et Mike Portnoy (batterie) — se réunit pour Parasomnia, un album-concept aussi ambitieux que chargé d’émotions. Ce seizième opus plonge dans les méandres des troubles du sommeil (somnambulisme, paralysie nocturne, terreurs), explorant les frontières entre réalité et inconscient. Un thème parfait pour le groupe.
Entre virtuosité et mélancolie onirique : avec Parasomnia, Dream Theater renoue avec l’ADN qui a fait sa gloire : des morceaux épiques, des structures labyrinthiques et une intensité émotionnelle brute. L’album s’ouvre sur In The Arms Of Morpheus, une introduction instrumentale hypnotique aux arpèges cristallins, avant de basculer dans Night Terror, premier single explosif. Ce titre de près de dix minutes résume à lui seul l’essence du groupe : riffs de guitare ciselés, changements de tempo imprévisibles et un chant de James LaBrie qui navigue entre rage et douceur.
Les paroles reflètent des récits de lutte contre l’angoisse. Midnight Messiah, par exemple, évoque un « sauveur nocturne » piégé dans une boucle de souvenirs fragmentés, tandis que A Broken Man plonge dans le traumatisme d’un vétéran de guerre hanté par des cauchemars. Des extraits de témoignages réels de soldats ponctuent le morceau, ajoutant une dimension documentaire glaçante à ce titre.
Le climax de l’album reste The Shadow Man Incident, une composition de 19 minutes qui déploie une palette allant de mélodies symphoniques à des breakdowns métal furieux. Les claviers de Jordan Rudess y brillent, tantôt envoûtants, tantôt cacophoniques, tandis que Mike Portnoy signe une performance rythmique digne de ses plus grandes heures.
La nuit comme miroir de l’âme : Parasomnia ne se contente pas d’être une démonstration technique. Les textes, riches en métaphores, interrogent la fragilité de l’esprit humain. Dans Dead Asleep, le narrateur erre dans un état liminal, « flottant entre les vagues de la transition du sommeil », tandis que Bend The Clock explore la distorsion du temps, mêlant regrets et espoirs étouffés.
Le titre Are We Dreaming?, interlude d’une minute à l’ambiance éthérée, pose une question existentielle : et si notre réalité n’était qu’un rêve collectif ?
Produit par John Petrucci et mixé par Andy Sneap, Parasomnia est un bijou de précision. Les enregistrements captent chaque nuance, des grooves de John Myung aux envolées de guitare de John Petrucci, à la fois techniques et mélodiques. Les éditions Deluxe incluent des mixes Dolby Atmos et 5.1, promettant une immersion totale, tandis que l’artwork de Hugh Syme — des silhouettes fantomatiques prisonnières d’un sablier — renforce l’atmosphère oppressante.
La réintégration de Mike Portnoy, absent depuis 2009, insuffle une énergie palpable. Son jeu, à la fois brut et nuancé, dialogue avec les claviers de Jordan Rudess, créant des rythmes hypnotiques. Mais avec une nouvelle maturité où nous pouvons entendre davantage une complicité mélodique qu’une rivalité technique.
Les fans pourront choisir entre un coffret Deluxe incluant un artbook, l’album et sa version instrumentale, un livret ou un double vinyle marbré (exclusivité française).
Un rêve éveillé : Parasomnia est une réussite totale. Techniquement impressionnant, il évite l’écueil du narcissisme musical grâce à des mélodies accrocheuses. Midnight Messiah pourrait devenir un titre incontournable en live. Les thèmes sombres sont contrebalancés par des moments de grâce, comme le solo de guitare aérien dans Dead Asleep.
Avec cet album, Dream Theater ne se contente pas de revenir à ses racines : il prouve que le métal progressif peut être à la fois cérébral et viscéral, complexe et accessible. Un équilibre rare, porté par une alchimie humaine retrouvée.
Préparez-vous à perdre le sommeil.
Xavier