Date de sortie : 08/03/2025
Autoproduction
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La scène doom polonaise continue de surprendre avec ce deuxième opus du quatuor de Katowice, qui s’impose comme une véritable révélation dans le paysage de l’occult rock européen. Sept ans après leurs débuts, Devil In The Name livre avec “Black Stone” une œuvre d’une maturité saisissante, où l’héritage des maîtres des seventies rencontre une modernité assumée.
Dès l’ouverture hypnotique de “Morgen Rot & Black Well Witch”, le ton est donné : ce nouvel album cultive l’art de l’envoûtement par la répétition. Les Polonais maîtrisent parfaitement les codes du doom traditionnel tout en y insufflant une personnalité distincte. La production volontairement rugueuse, que le groupe assure lui-même, préserve cette authenticité seventies si recherchée par les amateurs du genre.
Le chanteur Piotr Palonek constitue l’atout majeur de cette formation. Sa tessiture, oscillant entre profondeur caverneuse et râle plaintif, évoque tour à tour les grands noms du métal gothique et les pionniers du doom américain. Cette polyvalence vocale trouve son parfait écrin dans des compositions qui explorent toutes les nuances du registre, du murmure incantatoire au hurlement primal.
Devil In The Name déploie sur ces sept titres une palette d’influences remarquablement digérées. Les références aux pionniers britanniques du heavy rock se mêlent aux accents du stoner californien, créant une synthèse originale. “Anima Mundis” illustre parfaitement cette alchimie, mariant groove hypnotique et puissance brute dans un équilibre parfaitement maîtrisé.
L’apport de musiciens invités enrichit considérablement la texture sonore. Les claviers atmosphériques tissent une toile gothique dense, tandis que les interventions vocales féminines apportent une dimension théâtrale bienvenue. “Sigillarius” bénéficie particulièrement de ces arrangements étoffés, transformant ce titre en véritable épopée psychédélique.
“Hellhounds” révèle la capacité du groupe à naviguer entre différents registres sans perdre sa cohérence. Les échos du hard rock classique s’y mélangent naturellement aux ambiances occultes, créant un morceau qui fonctionne aussi bien en tant que titre doom qu’en hymne rock traditionnel. Cette versatilité constitue l’un des points forts de l’album, évitant toute monotonie.
La section rythmique mérite une mention particulière pour sa capacité à maintenir la tension tout en laissant respirer les compositions. “The Four Horsemen” en constitue l’exemple le plus frappant, avec ses passages en demi-teinte qui préparent des montées en puissance dévastatrices.
“Black Stone” est un album dense et envoûtant qui mérite l’attention de tous les amateurs du genre, offrant une expérience immersive qui révèle ses subtilités à chaque écoute. Un accomplissement remarquable qui augure favorablement de l’évolution future du quatuor polonais.
Xavier