Date de sortie : 12.09.2025
Label : Season of mist

 

 

Tracklist:
1. Marter (9:24)
2. Xibalba (10:07)
3. Eos (7:30)
4. Fragment (6:24)
5. Finisterre III (2:00)
6.
Forlorn (7:44)
Full runtime: 43:12

Line-up:

Nikita Kamprad – Vocals, Guitars
Nicolas Rausch – Guitars
Alan Noruspur – Bass
Tobias Schuler – Drums

 

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Avec Innern, les Allemands de DER WEG EINER FREIHEIT vous embarquent dans une descente vertigineuse vers les profondeurs de l'âme humaine. Ce sixième opus marque une étape décisive dans l'évolution du quatuor de Würzburg, qui depuis 2009 sculpte un black metal atmosphérique d'une rare intensité.

Le groupe livre ici sa création la plus introspective, une œuvre autoproduite par Nikita Kamprad qui capture parfaitement cette tension permanente entre chaos et beauté qui définit leur ADN musical. Dès les premières mesures de Marter, vous plongez dans un vortex de sensations où chaque riff vient s'écraser contre les parois de la conscience. La construction en vagues successives fait que le groupe vous maintient dans une atmosphère suffocante pendant plus de neuf minutes sans jamais perdre votre attention.

L'album explore un voyage introspectif radical. Marter interroge la souffrance existentielle et le désir de transcendance à travers des images de déluge stellaire. Xibalba, référence au monde souterrain maya, développe une métaphore d'apocalypse spirituelle où la peur dévore l'humanité de l'intérieur. Eos, du nom de la déesse grecque de l'aurore, évoque les cycles de renaissance après destruction, tandis que Fragment questionne la quête de complétude dans la solitude méditative. Forlorn, seul titre chanté en anglais, expose crûment la vulnérabilité relationnelle et le refus de connaître la souffrance d'autrui.

La production révèle un équilibre remarquable entre brutalité et clarté. Nikita Kamprad (guitare et chant), qui s’est aussi occupé de l’enregistrement, du mixage et du mastering, parvient à restituer l'énergie live tout en préservant les nuances atmosphériques essentielles au son du groupe. Les guitares alternent entre jeu agressif et arpèges contemplatifs, créant ces paysages sonores où l'oppression côtoie l'élévation. La section rythmique, menée par les blast beats chirurgicaux de Tobias Schuler et les lignes de basse chaleureuses d'Alan Noruspur, ancre solidement ces envolées dans un socle bien solide

Xibalba avec ses dix minutes de déferlante contrôlée, illustre parfaitement cette capacité unique du groupe à maintenir une intensité maximale tout en laissant respirer le titre. Les guitares de Nikita Kamprad et Nicolas Rausch tissent des dialogues complexes, passant de murs sonores dévastateurs à des moments de grâce post-rock saisissants.

L'interlude au piano qu’est Finisterre III, offre une parenthèse de fragilité bouleversante au cœur de ce maelström. Ces deux minutes de contemplation pure préparent l'explosion finale de Forlorn, un morceau aux multiples visages qui débute dans la vulnérabilité avant d'exploser en un chaos libérateur.

Côté chant, Nikita Kamprad livre une performance déchirante qui module entre hurlements abyssaux et chants clairs d'une rare expressivité. Sa voix devient l'instrument de cette introspection douloureuse, portant des textes obsédés par la transformation intérieure et la quête de sens dans un monde hostile.

L'album révèle un groupe au sommet de son art, capable de dépasser les limites du black metal atmosphérique pour créer une œuvre mémorable.

Innern confirme que le black metal, grâce à DER WEG EINER FREIHEIT peut encore surprendre et émouvoir quand il est porté par une vision personnelle forte. Cette plongée dans l'abîme intérieur vous transforme autant qu'elle vous secoue, révélant que les plus belles constructions musicales naissent souvent de la confrontation avec nos propres ténèbres.

Un disque essentiel.

 

Xavier