Date de sortie : 07.11.2025
Label : At(h)ome

TRACKLIST
   01. Headlight
   02. A Thousand Knives
   03. Criminals
   04. Cold Lava
   05. Isolation
   06. Neverending Fall
   07. Whispers
   08. Communication in Silence (ft. Reuno)
   09. Over The Vines
   10. Gunpowder
   11. Howls

DURÉE : 41 min 35

DISCOGRAPHIE

  
 Cold Lava (2025)
   
Bukowski (2022)
   
Strangers (2018)
   On The Rocks (2015)
 
  Hazardous Creatures (2013)
 
  The Midnight Sons (2011)
    Amazing Grace (2009)

LINE-UP 
   Mathieu Dottel (Chant, Guitare)
   Clément Rateau (Guitare)
   Romain Sauvageon (Batterie)
   Max Müller (Basse)

 

© Artwork : François Duffour / graphisme : newsalem

 

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Cold Lava débarque. Septième round pour BUKOWSKI. Le titre résume tout : la lave comme métaphore, en tant que matière qui devrait avoir refroidi mais qui pulse encore sous la croûte, prête à fissurer la surface au moindre faux mouvement. La production de Francis Caste, un enregistrement quasiment live et une composition à 8 mains, voici les ingrédients principaux de ce nouvel album.

L'album s'ouvre sur Headlight. Mathieu Dottel y pose une voix affirmée, tandis que les guitares dessinent des ornières sonores où l'on s'enfonce sans retour possible. Le texte parle d'une relation toxique qui aveugle, cette sensation de rouler vers le vide avec pour seule lumière un faisceau trop étroit qui pourrait s'éteindre à tout moment. BUKOWSKI plante le décor : tension maximale, respiration courte, pas de répit. Un son assez classique pour le groupe. Une belle entrée en matière.

1000 Knives accélère. Mille lames qui s'enfoncent lentement. Le narrateur se sent transpercé par mille lames invisibles, victime de tempêtes intérieures qui le dépassent. Il doute de lui-même et sombre progressivement, incapable d’échapper à ses propres pensées. Les riffs sont plus appuyés, les passages planants encore plus atmosphériques, le chant plus présent. Un titre qui joue avec de forts contrastes. BUKOWSKI trouve l'équilibre parfait entre nervosité et retenue calculée.

Avec Criminals, le groupe passe à l'attaque frontale. Inspiré par l'affaire Pélicot et des violences faites aux femmes, le morceau devient hymne de résistance où la rage remplace la honte. Le clip montre des femmes qui hurlent leur colère transformée en puissance brute, et musicalement ça cogne avec un son aux arrangements hardcore : riffs incisifs, batterie implacable, voix de Mathieu qui transmet toute son énergie. Le titre parle d’abus de confiance, de manipulation et de mensonges destructeurs. Il évoque aussi la reconquête de soi après avoir été humiliée ou exploitée.

Cold Lava parle de deuil, de l’amour consumé mais persistant. Cette chanson interroge la manière dont les traces du passé continuent de nous hanter et de nous modeler. Le groupe y décrit la persistance des blessures et des souvenirs enfouis, cette image de lave pétrifiée qui porte un feu intérieur refusant de s'éteindre. Les paroles oscillent entre douleur et espoir, explorant le deuil comme une braise qui couve sous la cendre. La chanson invite à affronter ses ombres tout en reconnaissant qu'une lumière peut subsister même dans la nuit. C'est la métaphore centrale : passion bridée, colère glacée, énergie prête à rompre la roche. BUKOWSKI propose une séquence pleine d'émotion avec une explosion sonore sur les refrains, une belle symétrie entre la musique et les paroles.

© Photo : François Duffour

Isolation plonge dans une atmosphère étouffée où la guitare acoustique remplace les saturations habituelles. Le texte célèbre la solitude comme refuge. S’isoler peut être une forme de survie émotionnelle . Le morceau tranche avec l'énergie des titres précédents, optant pour une approche pleine de surprise sur le plan rythmique et sonore, tout en restant bien rock. Nous découvrons une nouvelle nuance de la palette créative du groupe.

Sur Neverending Fall, BUKOWSKI sort la grosse artillerie, les guitares sont tranchantes et puissantes. Un titre bien rock/métal qui envoie fort. Avec un chant très puissant avec de beaux passages saturés et un solo de guitare survolté. Un titre déchirant sur une chute interminable provoquée par une présence toxique qui envahit, sans savoir si un point d’appui pourra être trouvé pour remonter.

Whispers questionne l’état du monde. Il explore aussi la culpabilité générationnelle et l’effroi face à un futur ravagé. Quel monde sera légué aux futures générations ? Comment affronter la culpabilité face au chaos ambiant dont hériteront nos enfants ? BUKOWSKI y démontre son évolution musicale en maniant les nuances plutôt que la force brute, jouant sur la suggestion pour installer une paranoïa sourde qui s'insinue. Mais attention, la douceur de Whispers est un moment de calme qui ne dure que le temps de l'introduction, car la cavalerie revient très vite pour bien vous secouer avec ce riff très rapide, au-dessus duquel la deuxième guitare lance quelques notes plus aiguës. Et quand les guitares jouent ensemble, le riff est redoutable. Un titre très métal et bien énervé, qui joue avec des breaks atmosphériques, pour toujours surprendre. 

Communication in Silence, avec Reuno de Lofofora en invité. Le texte défend le droit au silence dans un monde qui exige de hurler pour exister, explorant un dialogue devenu impossible entre deux êtres qui finissent par se dire davantage en se taisant. Le silence devient langage à part entière, lourd de ce qui a été perdu. La présence de Reuno, qui débarque en fin de morceau pour balancer son texte avec l'énergie que nous lui connaissons. Cela ajoute un côté rugueux supplémentaire. C'est d'un dynamisme particulièrement fort.

Over The Vines a une ambiance plus sombre et parle du deuil, de l'accompagnement pour ce dernier voyage. Un titre très ouvert, avec beaucoup d'ampleur et une très belle orchestration. Le moment est doux-amer, oscillant entre lâcher-prise et adieu. Il parle de mémoire, de fraternité et de l’amour qui persiste après la mort.

Gunpowder dénonce les logiques guerrières, l’embrigadement et la violence imposée aux innocents. Le début du morceau est une blague de Julien (le frère de Mathieu, bassiste du groupe, jusqu'à son décès en 2021). Un nouvel hommage qui prend tout son sens sur cet album. Puis la musique arrive, avant que le groupe ne déploie des ponctuations ska noyées dans un métal rageur et ultra-solide qui vous crie sa rage contre la logique guerrière ordonnée. Avec cette espèce de bruit d'horloge au milieu du titre, avant de repartir dans le tumulte du metal, à la fois planant et rageur.

L'album se referme sur Howls, tout en tension et en douceur, pour un titre poignant sur le deuil qui explore la présence fantomatique des absents et la douleur qui refuse de s’éteindre.
C'est une fin lucide, sans apaisement facile, qui nous laisse avec nos propres fissures.

Cold Lava réfléchit à la société et ses dérives tout en s'intéressant à des ressentis et émotions personnelles. Sans jamais oublier cette lueur d'espoir têtue.

De gros riffs qui font headbanguer et des émotions qui serrent la gorge.

Xavier

 

Lien vers l'interview de Mathieu, chanteur et guitariste : bukowski-19-11-2025-itw