
Date de sortie : 14/03/2025
Label : Les acteurs de l'ombre
1. Introspection du Néant
2. Comme une tempête en moi qui gronde
3. Même si l’enfer m’attire dans sa perdition
4. Condamnée à errer dans les méandres
5. Ils me rongent de l’intérieur
6. Dans un tourbillon de douleur
7. Un espace hors du temps
8. Royaumes de poussière et de cendre
Line up :
Bornyhake – Vocals, Strings, Electronics, Music
Lady Kaos – Additional Keys
Basstard – Live Bass
Onbra – Live Guitar
Crédits :
Bornyhake – Music, Lyrics, recording, mix
Lady Kaos – additional Keys
Raphaël Bovey – Mastering
Gogo Melone – Artwork

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https://borgne.bandcamp.com/album/rena-tre-de-ses-fanges
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Après quatre années d'absence, le duo helvétique Borgne resurgit avec un album qui repousse les frontières du black metal. Renaître de ses Fanges est une déflagration sonore de 65 minutes qui transforme la musique en expérience sensorielle totale. Depuis plus de deux décennies, Bornyhake et Lady Kaos sculptent une esthétique où la froideur électronique et la violence organique s'entremêlent, créant des architectures sonores qui glacent autant qu'elles fascinent. Ce huitième opus pousse leur vision jusqu'à son paroxysme, érigeant un monument de noirceur dont chaque pièce résonne d'une intensité hypnotique.
L'album s'ouvre sur Introspection du Néant, véritable portail ambient qui vous plonge immédiatement dans un purgatoire spectral. Mais c'est avec Comme une tempête en moi qui gronde que la singularité de Borgne éclate : des structures doubles où les grosse-caisses martèlent à vitesse fulgurante tandis que les cymbales s'étirent avec lenteur, tout en vous cinglant. Cette dichotomie rythmique, mariée à des nappes claviers éthérées et des guitares tranchantes, crée un paradoxe sonore saisissant. Le morceau incarne cette tension permanente entre brutalité mécanique et le côté atmosphérique qui traverse tout l'album.
Chaque composition fonctionne comme un organisme vivant. Condamnée à errer dans les méandres vous engloutit dans une matière visqueuse et oppressante, où les riffs se tordent sous leur propre poids. Dans un tourbillon de douleur fait honneur à son titre en vous propulsant dans un vortex rythmique vertigineux, un chaos hypnotique. Le monumental Un espace hors du temps déploie ensuite des paysages infinis, les guitares et les synthétiseurs édifient des structures titanesques. L'album se referme avec Royaumes de poussière et de cendre, descente finale dans une torpeur méditative, dernier souffle avant l'extinction.
La production, orchestrée par Bornyhake et magnifiée par le mastering de Raphaël Bovey, trouve l'équilibre parfait entre clarté et saturation contrôlée. Chaque élément respire avec un fort impact global : les blasts grésillent comme des rouages infernaux, les guitares métalliques découpent l'espace sonore, et les touches symphoniques apportent une profondeur et une atmosphère consistante.
Le chant de Bornyhake agit comme un catalyseur des émotions. Entre hurlements déchirants et psalmodies spectrales. Chaque mot devient une incantation. Les textes (en français) explorent la désintégration psychique avec une poésie brutale : colère existentielle, lutte contre les démons intérieurs, quête d'une rédemption dans les cendres. De la dissolution du moi à la renaissance par la souffrance, l'album dessine une cartographie complète des abysses mentaux.
Dense et exigeant, cet album ne fait aucune concession. Il vous enserre dans son étreinte glacée et ne relâche jamais son emprise. Un album qui transforme la souffrance en beauté toxique.
Xavier