Date de sortie : 12.04.2024
Label : Season of mist
Cover art: Grindesign (Rob Borbas)
01 Prodome 1:19
02 Scars 3:15
03 Morgue 3:22
04 Le Vice des Entrailles 3:06
05 Nothing Left to Fear 2:44
06 Ekbom 3:43
07 Metastasis 3:33
08 A Reason for Treason 3:18
09 Fame of the Grotesque 2:20
10 Scapegoat 2:22
11 Flesh against Flesh 3:18
12 Mother Earth, Mother Whore 4:28
Julien Truchan : chant
Emmanuel Dalle : Guitares
Pierre Arnoux : basse
Kevin Paradis : batterie
Guest musicians
Oliver Peters (Archspire) on "Nothing Left to Fear"
Xavier Chevalier (Blockheads) on "Fame of the Grotesque"
Le groupe de brutal death grind vous offre un album époustouflant avec Ekbom. Leur 10ème production. Toujours en exploration des sujets de santé mentale, Ekbom s’intéresse à un syndrome bien spécifique qui a su inspirer le groupe de belle manière.
Mais qu’est-ce que le syndome d’Ekbom ? Selon wikipedia : Le syndrome d'Ekbom, également appelé délire dermatozoïque ou délire de parasitose, est, au sein du groupe des psychoses, une forme particulière de délire chronique, apparaissant généralement à l'âge adulte et centré sur la conviction délirante d'être infesté d'ectoparasites. Historiquement limité à la gale, ce type de délire peut concerner d'autres objets biologiques ou inertes d'où, par extension, le terme plus large de délire d'infestation cutanée.
Vous pouvez vous attendre à du très sale. C’est dans ce domaine que Benighted excelle. Rien ne vous sera épargné. Leur metal extrême est dévastateur, putride, sombre et d’une violence sans nom. Chacun des 12 titres de cet album vous propulse plus loin dans les méandres de l’âme humaine, toujours au comble de l’horreur. Vous quittez le monde réel (et encore qui peut définir avec précision ce qui est réel ?) pour entrer dans un autre niveau de conscience où les parasites sont bel bien là, pour le plus grand malheur des patients en crise.
Vous allez sentir les intrus, investir vos oreilles avec une absence de finesse évidente, véhiculés qu’ils sont, par les riffs assourdissants de Benighted (Metastasis).
Benighted déchire les conventions et ébranle les âmes avec une férocité inouïe. Leur musique, une fusion vertigineuse d'agressivité implacable et de modernité audacieuse, vous transperce avec une précision chirurgicale (Scars).
La batterie de Kevin Paradis est d’une rapidité sur-humaine (Scapegoat). Les guitares d’Emmanuel Dalle sont des ouragans (Flesh against Flesh). Le chant de Julien Truchan en français ou en anglais vous racle le fond du crâne. Et la basse de Pierre Arnoux ne manque jamais une occasion de venir vous percuter (Mother Earth, Mother Whore).
Chaque frappe de batterie, chaque râle guttural, chaque déchaînement de guitare sont capturées avec une clarté cristalline. Leur son, d'une netteté déconcertante, révèle chaque nuance, chaque inflexion, chaque détail de l'abysse musical dans lequel ils nous entraînent (Nothing Left To Fear, A Reason for Treason ou Fame of the Grotesque).
Au cœur de leur art, se trouve une production sonore d'une qualité inégalée.
Ce qui distingue Benighted réside également dans la diversité du chant de Julien Truchon. Le chant, tour à tour déformé par de multiples effets, saturé de rage et empreint de growls abyssaux, vous entendez une palette vocale, qui est d'une richesse inouïe. Chaque morceau est une descente aux enfers de la santé mentale où les cris désespérés se mêlent aux murmures de l'obscurité (Ekbom).
Leur musique est une déferlante de brutalité incontrôlable, une tempête sonique qui emporte tout sur son passage (Morgue).
Leur musique est une catharsis, une expérience sensorielle à la fois terrifiante et enivrante. Avec leur son ciselé, leur virtuosité technique et leurs thématiques profondes, ils s'imposent comme des maîtres incontestés de l'obscurité sonore, prêts à vous entraîner dans les recoins les plus sombres du cerveau humain en pleine crise.
Vous sortirez de votre écoute de Ekbom, groggy.
Xavier