Date de sortie : 08.12.2023

Label : Manic Depression

https://manicdepressionrecords.bandcamp.com/album/md162-aux-animaux-body-horror

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1. Redrum (Intro) 00:59
2. Sleep Paralysis 04:54
3. Venus Lucifer 03:44
4. Night 03:23
5. Blackout 03:40
6. Devastation Song 05:42
7. Lost Souls 03:36
8. Violence in the Silence 03:38
9. Anxious Ambivalent (Outro) 01:54

 

L'album Body Horror de l'artiste Aux Animaux est une plongée fascinante dans les ténèbres électro-gothiques. Dès les premières mesures, l'atmosphère électronique se déploie, saturée de rythmes entêtants, plongeant l'auditeur dans un monde sonore à la fois sombre et hypnotique (Redrum). La force de cet album réside dans sa capacité à jouer sur des contrastes : des sonorités graves et oppressantes se mêlent à des pulsations sautillantes qui, contre toute attente, incitent au mouvement.

Le morceau Sleep Paralysis incarne parfaitement cet équilibre. Avec ses beats nerveux et répétitifs, il nous attrape dès les premières secondes. Le rythme en boucle se veut presque mécanique, à la manière d'une boîte à rythme implacable, qui, tout en tournant sans relâche, nous envoûte et nous engloutit dans un tourbillon sonore. Le côté sautillant de la production contraste avec la noirceur ambiante, créant une dynamique à la fois dansante et oppressante.

Le charme de cet album est indissociable de la voix fantomatique de Gözde Düzer, originaire de Turquie et maintenant installée en Suède. Son interprétation traverse chaque titre de manière unique. Sur Venus Lucifer, elle apparaît quasiment spectrale, ses murmures éthérés se mêlant aux synthés glacés. La voix se fait plus scandée et incisive sur Night, apportant une intensité dramatique qui renforce le côté percutant du morceau. Avec en intro, un extrait d'un classique du cinéma fantastique avec Bela Lugosi, du plus bel effet (voir le clip ci-dessous). Autres ambiances, avec Devastation Song, dans laquelle la voix redevient vaporeuse, semblant s'effacer pour laisser place à une mélodie qui flotte dans l'air. Vous aurez l'impression que le chant se dissout dans l'univers sonore qui l'entoure.

Body Horror est un album qui ne se contente pas de séduire l'oreille ; il enveloppe, hypnotise, et vous emporte dans une expérience sensorielle complète. L'utilisation répétée de la boîte à rythme et les sonorités électroniques accentuent l'aspect cyclique et obsessionnel de la musique, tout en lui conférant une touche dansante inattendue. Gözde Düzer, avec sa voix spectrale et versatile, est l'incarnation parfaite de cet univers sombre et envoûtant, ajoutant une profondeur émotionnelle à une production déjà dense et captivante.

Un album à écouter en boucle, pour mieux se laisser happer par ses sombres délices.

 

Xavier