Date de sortie : 28.02.2025
Label : Epitaph
Liste des titres :
1. Elegy
2. Whiplash
3. Blackhole
4. Everything Ends
5. Brain Dead (feat. House of Protection)
6. Evil Eyes
7. Landmines
8. Judgement Day (feat. Amira Elfeky)
9. Broken Mirror
10. Curse
11. Seeing Red
12. Chandelier
https://architects.ffm.to/theskytheearthallbetween
FOR MORE INFORMATION ON ARCHITECTS
WEBSITE | FACEBOOK | INSTAGRAM | TWITTER
Depuis leurs débuts en 2004, Architects s’est imposé comme l’un des piliers les plus influents du metalcore britannique. Porté par une énergie brute, le groupe a traversé des épreuves marquantes, notamment la disparition en 2016 de Tom Searle, guitariste et frère du batteur Dan Searle, événement qui a profondément remodelé leur trajectoire. Albums après albums, ils ont su évoluer sans renier leur ADN : des riffs dévastateurs, des textes introspectifs, et une quête permanente de sens. En 2025, Architects revient avec The Sky, The Earth & All Between.
The Sky, The Earth & All Between, leur onzième album, avec des collaborations (House of Protection, Amira Elfeky) et des expérimentations sonores qui enrichissent cette nouvelle expérience sonore, est un voyage, rempli d’énergie, d’engagement et d’émotions. Vous aurez également des surprises, comme les titres Seeing Red ou Chandelier qui illustrent la capacité d'Architects d'osciller entre autodérision et vulnérabilité extrême.
Un kaléidoscope d’émotions et de textures sonores :
1. Elegy : une ouverture épique sur le dépassement de la souffrance et la rédemption. Les paroles évoquent un procès intérieur, mêlant colère et résilience. Un crescendo orchestré entre guitares ciselées et chant déchirant de Sam Carter, rappelant des envolées post-hardcore.
2. Whiplash : une critique acerbe de la société du spectacle et de l’hypocrisie collective. Les paroles dépeignent un monde dans lequel l’indignation est performative, où les individus se complaisent dans des cages dorées jusqu’à ce que le pouvoir les réduise au silence. Le titre évoque aussi la résilience face aux chocs culturels et politiques, interrogeant notre capacité à survivre aux secousses. Une charge frontale ! Le titre s’ouvre sur un riff de guitare nerveux et des batteries tribales. Le refrain, scandé sur un flow urbain, alterne entre growls et chant clair, avec des breakdowns qui soulignent l’urgence du message. L’outro, ponctuée d’insultes hurlées, ajoute une touche d’humour noir typique d’Architects, tout en renforçant le côté cathartique. La structure chaotique, avec ses transitions brutales, mime métaphoriquement le « coup de fouet » évoqué dans les paroles.
3. Blackhole : une plongée dans le vide existentiel. Un mur de son massif, porté par une rythmique qui s’impose grâce à la batterie et des breakdowns à faire trembler les murs. Le refrain mélodique contraste avec une tension apocalyptique.
4. Everything Ends : l’acceptation de l’éphémère, sur des métaphores climatiques. Surprise pop-metal accrocheuse, avec des refrains clairs et dansants, sans sacrifier la densité des guitares.
5. Brain Dead (feat. House of Protection) : une satire nihiliste de la société de consommation. Un titre complément fou et disjoncté qui repousse les limites du metalcore. Avec un effet de ralenti sur la fin du morceau qui donne l’impression que toute l’énergie disponible a été balancée dans cette chanson. Quel chaos !
6. Evil Eyes : paranoïa et surveillance. Alternance géniale entre murmures planants et hurlements saturés, ponctuée de respirations placées à des endroits stratégiques. Le solo de guitare fluide en finale ajoute une touche mélancolique. Un relief d’une rare intensité.
7. Landmines : une plongée dans les mécanismes d’autodestruction et la lutte pour préserver son équilibre mental. Les paroles explorent la dépendance aux produits pour fuir la douleur, l’isolement et la sensation de marcher sur le fil du rasoir. Le titre oscille entre désespoir et résignation, évoquant un combat quotidien contre les démons intérieurs. Contrastes maîtrisés ! Les refrains mélodiques, presque planants et un chant étouffé de Sam Carter, créent une tension palpable. Puis le refrain explose en une avalanche de guitares distordues et de batterie furieuse, symbolisant l’effondrement des défenses. Le pont introduit une mélodie post-rock éthérée, avant de basculer dans un final apocalyptique où les voix se superposent en strates angoissantes. Les nappes électroniques en fond et le mixage qui donne l’impression d’étouffer progressivement, comme piégé dans un champ de mines.
8. Judgement Day (feat. Amira Elfeky) : une dystopie numérique qui explore la tension entre l'humanité et la technologie. Une intro électronique glaçante, riffs tranchants et un beat down monstrueux à 2:20. La voix éthérée d’Amira Elfeky s’harmonise avec le chant clair ou légèrement saturé de Sam Carter, créant un dialogue délicat.
9. Broken Mirror : fracture identitaire et quête de réconciliation. La chanson décrit quelqu'un qui lutte avec ses démons intérieurs, ses contradictions et son identité fracturée, tout en cherchant désespérément une connexion ou une compréhension de la part d'une autre personne, après une relation brisée ou un traumatisme.
Une ballade puissante, qui explose en seconde moitié avec des guitares labyrinthiques et une rythmique implacable.
10. Curse : cette chanson parle de nos aspirations les plus élevées et comment parfois elles peuvent devenir nos plus grandes sources de souffrance. Le "paradis" recherché devient une "malédiction", créant un cycle de désir, d'espoir et de désillusion dans la quête de sens et de bonheur. Les alternances entre les passages planants et les breaks soudains en font un titre très accrocheur, qui tabasse et sait faire planer tour à tour. Pas de demi-mesure sur cette composition.
11. Seeing Red : une réponse sarcastique aux attentes des fans. La chanson décrit l'expérience aliénante d'être constamment jugé, critiqué et consommé par un public qui exige une performance émotionnelle spécifique pour leur divertissement. C’est un déluge de rage ! Batterie fracassante, effets de whammy déments et des chœurs de cheerleaders ironiques. Le chant de Sam Carter devient un mantra.
12. Chandelier : sur la fragilité de la vie, revisitant l’idée de deuil dans une version plus lumineuse. Dan Searle déclare que « Le lustre, c’est la vie, et cela vaut la peine d’être célébré tant que nous sommes là. J’ai commencé dans un endroit étrange et difficile, mais avoir 37 ans m’a fait réaliser que j’avais l’opportunité de trouver la paix ». Ce titre est une vraie note d’espoir. « Je ne veux pas être le groupe qui prêche constamment à quel point la vie est terrible, mais je ne fuirai pas non plus cette expérience, car beaucoup d’entre nous s’y identifient. » Une fin atmosphérique aux sonorités urbaines, mélangeant piano éthéré et nappes électroniques. Une fin poignante et apaisée.
Avec The Sky, The Earth & All Between, Architects signe un manifeste. Entre héritage et renaissance, le groupe a pu mûrir sans s’adoucir, innover sans se renier. La production minutieuse sublime une palette sonore allant du metalcore le plus brut (Blackhole) à des expérimentations quasi-industrielles (Judgement Day). L’album navigue entre colère, vulnérabilité et espoir, porté par des paroles d’une honnêteté déchirante, servies par une musicalité sans compromis.
Ce qui frappe, c’est l’équilibre entre violence et mélodie. Les guitares oscillent entre technicité et émotion brute, tandis que la batterie de Dan Searle, à la fois précise et bestiale, ancre chaque titre dans vos tympans. Sam Carter, lui, passant des hurlements abrasifs au chant clair, contemplatif. Architects n’a pas peur de rire de lui-même (Seeing Red), de souffrir (Broken Mirror) ou de danser sur les ruines (Everything Ends). Résultat : un album qui transcende le metalcore pour mieux le célébrer.
Xavier